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L'instruction par les pairs

Par sroques — Dernière modification 10/09/2015 17:04
Une des valeurs ajoutées incontournables à la pratique d'une classe inversée est l'instruction par les pairs (peers intruction). Dans cet article, une courte présentation du concept vous est proposé.

 

#2  L’instruction par les pairs

 

J’ai vu ma pratique de la classe inversée s'optimiser quand elle est associée, notamment, à l’instruction par les pairs.

Eric Mazur et le modèle de l’instruction par les pairs

 

Eric Mazur est un physicien et un enseignant américain. Il est professeur à Harvard. Jusqu’en 1990, Eric Mazur enseignait de façon “traditionnelle” en dispensant un cours magistral ponctué de quelques démonstrations en classe. Ses étudiants réussissaient remarquablement les examens “traditionnels”. Mais il a constaté que les élèves avaient du mal à expliquer des concepts physiques ce qui enémontrait une maîtrise assez superficielle. C’est dans ce contexte qu’il a développé le concept d’instruction par les pairs (Peers instruction) associé à la pratique d’une classe inversée. Après avoir demandé aux élèves de consulter (hors classe) des ressources avant un cours, c’est en classe qu’il envisage de répondre aux principales questions relatives aux difficultés rencontrées par les élèves au sujet des concepts étudiés. Ensuite, il avance un Concept test qui est une question pour laquelle il est proposé trois à quatre réponses possibles. Cette question porte sur un seul concept.

 

Germain Bouffard[1] met en avant une présentation de l’ “apprentissage d’un concept, selon la méthode de Mazur” :

1/ Le professeur a construit son exposé en relation avec les questions que ses étudiants lui ont transmises avant le cours et après avoir consulté les documents de référence. Il fait une brève présentation magistrale en insistant sur les concepts et les principes impliqués, puis il pose une question à l’ensemble de la classe pour laquelle il propose trois ou quatre solutions plausibles.

2/ Chaque étudiant y réfléchit individuellement pendant à peu près une minute

3/ Chaque étudiant vote pour la réponse qu’il juge la plus acceptable. Il se prépare aussi à justifier son choix auprès de ses collègues.

4/ Le professeur prend connaissance de la dispersion des réponses dans le groupe. Il s’agit d’un renseignement crucial pour juger du niveau de compréhension du groupe.

5/ Les étudiants ont deux ou trois minutes pour ensuite convaincre leurs voisins de la justesse de leur choix. À cette étape, le professeur se déplace dans la classe pour entendre les arguments utilisés.

6/ Les étudiants votent à nouveau après avoir délibéré. De manière générale, les étudiants qui détenaient la bonne réponse sont parvenus à convaincre leurs camarades de la justesse de leur raisonnement.

7/ Les résultats de ce nouveau vote permettent au professeur de prendre connaissance une deuxième fois du niveau de compréhension du groupe et d’en noter l’évolution.

8/ Le professeur présente le résultat du vote au groupe, explique la bonne réponse et déconstruit les raisonnements erronés qu’il a pu entendre. Deux minutes suffisent généralement.

9/ Si la majorité des étudiants ont choisi la bonne réponse, le professeur passe au prochain concept et recommence le cycle. Si l’inverse se produit, il reprend son explication et fait un nouveau test conceptuel sur le même concept.

 

Schéma récapitulatif de l'instruction par les pairs, adapté de Lasry et al., 2008 d’après http://www.laclasseinversee.com/linstruction-par-les-pairs.html

 

Eric Mazur shows interactive teaching

https://www.youtube.com/watch?v=wont2v_LZ1E

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Mise en place de la question conceptuelle à choix multiples

 

Une question conceptuelle ne porte que sur un seul concept.

Il est à noter que la formulation d’une question conceptuelle à choix multiples n’est pas toujours aisée.

En effet, les choix proposés doivent être adéquats : ils doivent comporter notamment des idées pré-conçues erronnées et pré-supposées des élèves. Cela nécessite, de la part de l’enseignant, d’avoir déjà des connaissances sur la didactique de sa discipline ou d’avoir déjà repéré de fausses conceptions.

De plus, les questions conceptuelles ne doivent pas être ni trop dures, ni trop faciles, et doivent impliquer un assez haut niveau cognitif.

 

Ressources :

[1] http://www.aqpc.qc.ca/UserFiles/File/pedagogie_collegiale/Bouffard-Vol_27-2.pdf

[2] http://www.aqpc.qc.ca/UserFiles/File/pedagogie_collegiale/Lasry.pdf