Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Plateforme - ACCES
Navigation
Vous êtes ici : Accueil / Thématiques / EDD / Savoirs scientifiques et enseignements (SSE) / Journées d'études SSE 2008 / Le projet « Science et technologie au collège : dans le sillage de La main à la pâte »

Le projet « Science et technologie au collège : dans le sillage de La main à la pâte »

Par jauzein — Dernière modification 16/02/2016 16:53
Réponses de Béatrice Salviat (Académie des Sciences-DEF) aux questions de Françoise Jauzein (INRP-ACCES), le 14 mars 2008


Béatrice Salviat a été enseignante de SVT au Lycée Louis-le-Grand, elle est actuellement chargée de mission à l’académie des sciences, à la DEF (Délégation à l’éducation et la formation), 23 quai Conti à Paris. Elle a également travaillé sur le site de LAMAP (pour le primaire). Elle a fait partie du GTD (Groupe Technique Disciplinaire) pour la création des programmes de SVT de 1999-2001.
Trois personnes travaillent à la DEF de l'Acaémie des sciences: Pierre Léna, académicien délégué, Béatrice Salviat, chargée de mission et Alice Pedregosa, Docteur en Physique et professeur des écoles.

 
Quels sont les foncdements du projet « Science et technologie au collège : dans le sillage de La main à la pâte »?


Ce projet a commencé en sept 2006, à partir d’une convention entre l'Académie des sciences et la DGESCO.
Il est né de l’idée que les élèves ayant travaillé avec els principes de LAMAP à l’école primaire se retrouvent sans enseignement de Physique-Chimie en 6eme et sans la pratique de la démarche d’investigation utilisé par Lamap (cette démarche étant néanmoins mis en pratique en SVT et Technologie).

Les objectifs de ce projet , pour les élèves, se basent sur les principes fondateurs de LAMAP :
- avoir accès au concret, à l’autonomie,
- faire l’aller-retour entre imaginaire et réel, pour un apprentissage ;
- avoir une vision unifiée de la science et de la technologie ;
- avoir un nombre d’interlocuteurs professeurs moins important que dans le cadre normal du collège ;
- donner du poids à la science et la technologie ;
- avoir une masse critique d’heures hebdomadaires ;
- avoir un nombre d’élèves réduit (2 classes = 3 groupes ) pour l’EIST (Enseignement Intégré des Sciences et Technologie) afin que les professeurs connaissent bien leur élèves.

La prise en charge simultanée des 3 aspects disciplinaires est faite par 3 professeurs : SVT, Physique-Chimie et Technologie, qui endossent tous l’habit de Professeur de sciences et Technologie durant les séances où ils sont (en général) seuls devant les élèves. Les sujets travaillés sont la Matière en 6eme et l’Energie en 5eme (leur contenu correspond aux programmes en vigueur afin que l’élève acquiert les notions normalement prévues dans les programmes de 6ème ou 5ème au cours de l’année scolaire).

Ces programmes ont été analysés par la DEF, qui les a regroupés en 4 grands "chapeaux".
Dans chacun de ces chapeaux,  la présentation de chaque sujet est faite pour l'enseignant sous forme de tableau : titre des séquences, étapes dans une séquence, activités conduites, notions à retenir.

Comme les élèves arrivent à avoir 3,5 voire 4h de science en 6eme et 4,5 h en 5eme par semaine, il y a, au final, plus de contenus que dans les programmes en vigueur actuellement.

Voici un exemple de séquences pour le thème de la matière :
- Qu’y a t-il autour de nous ?
- La matière c’est quoi (organisation du vivant et classification) ?
- La matière change au cours du temps (changement physique et cycles naturels et changements en tant que conséquences humaines).
- L’homme utilise la matière à son profit

 

Quels sont les principes de l'expérimentation en classe menée actuellemnt?

  • Contexte


Un séminaire de présentation a réuni tous les professeurs participant, en juin 2006, avant le démarrage de l’expérience en septembre 2006.
Un second séminaire a eu lieu en mars 2007 pour faire le bilan de la première année et un autre est en préparation pour juin 2008. Ces réunions se font à l’ENS-Ulm et concernent 200 à 250 personnes (IPR, Académiciens, Professeurs des 3 matières des 30 établissements impliqués par convention avec le rectorat de chaque académie).
Les professeurs y font un bilan de leur activité annuelle. Ils peuvent aussi échanger entre équipes parisiennes dans les locaux de l’Académie des sciences.
Ils peuvent également poser des questions sur le site à des correspondants de l’académie des sciences, c’est à dire le réseau de consultants de l’académie (les chercheurs répondent avec leur vocabulaire et Béatrice proposent une transposition plus accessible).
Sur le site internet, dans l'espace collaboratif, les enseignants peuvent échanger entre eux et déposer des documents supports pédagogiques. Une fois la validation de ces documents faite par les IPR, les productions sont publiées.

 

  • Modalités


Les professeurs sont libres de choisir les modalités de leur fonctionnement dans le cadre prescrit ; ils reçoivent des HSE pour une heure de concertation hebdomadaire.

Il y a quatre élements-clés dans cette expérience:
1. Concertation entre les 3 professeurs de sciences et technologie impliqués (SVT, PC et Technologie) et éventuellement visite/aide d’une personne de la DEF
2. Préparation commune de la séance de la semaine, des contrôles…A cette occasion les enseignants échangent leurs pratiques et compétences professionnelles sur le sujet commun. A Orléans des stagiaires de CAPES de SVT peuvent suivre les séances avec les élèves pour y apporter leur propore soutien  
3. Trois groupes d'élèves travaillent donc en parallèle avec trois professeurs différents (les trois groupes sont constitués à partir de deux classes) chaque professeur n’a qu’un groupe par semaine et toujours le même groupe d’une semaine à l’autre
4. Pour chaque académie les professeurs ont un « couple académicien » (c’est à dire un académicien de l’Académie des sciences et un de l’Académie des technologies) qui parraine les établissements impliqués, ces académiciens leur donnent une conférence annuelle dans un établissement de l’académie

La durée du projet est de 4 ans , on est donc à mi parcours.

Cette année , le séminaire annuel (13 et 14 mai 2008 à l'ENS-Ulm) verra l’intervention de scientifiques pour des conférences axées sur Sciences et Langue française, sur des thèmes scientifiques larges, de façon à présenter aux professeurs la nécessité de toujours replacer une recherche scientifique dans un contexte plus large…

 

  • Evaluation de cette expérimentation


L’Académie des sciences voudrait impliquer la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) et la Mission de suivi des Innovations Pédagogiques (MIVIP) de la DGESCO dans l'évaluation de cette expérimentation (qui se situe dans le cadre de l’article 34 de la loi d’orientation Fillon) pour avoir des indicateurs croisés sur différents aspects : les élèves, les professeurs, le système, l’impact sur l’établissement, la professionnalisation de l’enseignant (programme de l’INRP).
Une première évaluation a déjà été faite à Poitiers, il s'agit de tests « avant-après » concernant les élèves, à voir en ligne:
http://science-techno-college.net/?page=96

La première intuition des professeurs est que les élèves deviennent des moteurs, ils s’impliquent plus dans leur établissement et leur comportement change aussi dans d’autres matières (davantage d’autonomie, d’aptitude à répondre à des questions ouvertes, de goût pour la science, etc.).

La mise en cohérence des contenus disciplinaires et des compétences entre les trois disciplines impliquées pourrait servir à orienter les futurs programmes (ce travail n’a jamais été effectué au niveau des groupes d’experts avec la technologie).

Il ne semble pas possible d'élargir cette expérimentation aux programmes des classe de 4ème et 3ème à cause du niveau de difficulté qui augmente. Par ailleurs il est délicat pour les professeurs de technologie de s’approprier les concepts de SVT et PC des classes de 6ème et 5ème, ce serait encore plus difficile pour tous avec les programmes de 4ème et 3ème .
Les classes de 6ème et 5ème représentent une période de transition avec le primaire, ensuite le moment est venu d’un approfondissement par discipline.


Quelles sont les relations que les enseignants ont avec les chercheurs dans ce système ?


- Les chercheurs font des conférences aux enseignants ;
- Les enseignants posent (sur le site) des questions aux chercheurs , auxquels ces derniers répondent.

Par ailleurs les chercheurs élaborent à destination des enseignants et avec des regards croisés de différents chercheurs, des ressources sur divers thèmes comme :
1. La matière à différentes échelles
2. Les propriétés des matériaux
3. Les applications de la matière
4. Les liens entre sciences et technologies

Ces ressources, encore en chantier, seront ensuite mises en ligne, à disposition de tous.
Ces divers thèmes ne correspondent pas aux chapeaux de l’expérimentation en 6ème et 5ème mais on peut y trouver des éléments utiles.
Ces ressources sont relues directement en ligne par des enseignants inscrits sur l’espace du site, dans le souci d’une recherche d’une vision unifiée de la science et d’un lien entre évolution des techniques et des connaissances.

Une première réunion a été tenue à cet effet en mars 2007, sous l’égide d’Etienne Guyon. Il s'agissait  d'une réunion de travail d’une trentaine de chercheurs pour la production de ressources à destination des enseignants du collège, afin de fournir un fond scientifique de qualité : proposer une réflexion sur les problèmes posées par le sujet, un court historique, un rappel de connaissances, des exemples à prendre pour illustrer ces notions ou des expériences à faire…

Le projet de l’Académie des sciences inclut également le développement des relations entre les enseignants et les industries, les entreprises locales et les écoles d’ingénieurs.
L’association C.Genial serait impliquée, en effet le monde du travail ressent un manque cruel de techniciens qui, dans certains domaines, sont payés plus chers que les ingénieurs du fait de leur rareté.

Il existe déjà un accompagnement scientifique avec l’école d’ingénieur de Poitiers ENSMA (soufflerie, char à voile….). L’idée serait de montrer les applications industrielles de ce qui est appris à l’école, ou tout au moins de montrer que ce qui est appris à l’école n’est pas sans rapport avec ce qui existe dans la vie professionnelle.