Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Plateforme - ACCES
Navigation
Vous êtes ici : Accueil / Thématiques / Météo, climats et paléoclimats / Systèmes climatiques / Environnement global / Points / Dissémination des produits des essais thermonucléaires aériens

Dissémination des produits des essais thermonucléaires aériens

Par lhuillier — Dernière modification 13/11/2015 13:43
Depuis les explosions nucléaires stratosphériques américaines et soviétiques de la fin des années 50 - début des années 60, avant le moratoire les interdisant, la concentration de 14 C a énormément augmenté, et le signal mesuré dans les eaux de surface et intermédiaire est la résultante du signal naturel et du signal dû aux bombes: ceci rend plus complexe l'interprétation de ces données.
Dissémination des produits des essais thermonucléaires aériens

Migration du 14C

 

 

 

Mise à jour : 14/08/2001

Rédigé par Laurent Mémery, CNRS - LODYC


Ces mêmes explosions thermonucléaires ont injecté une quantité importante de tritium (environ 500 g au total). Ce composé, isotope radioactif de l'hydrogène (temps de demi vie de 12,43 ans), se trouve sous forme de molécule d'eau tritiée (HTO), et les échanges avec l'océan sont donc entièrement régulés par le cycle de l'eau (ce qui d'ailleurs pose des problèmes, car les flux air - mer en eau douce, surtout les précipitations, sont encore très mal quantifiés). Au vu de son temps de décroissance, il ne peut donner des informations que sur des eaux relativement jeunes (quelques dizaines d'années), les concentrations devenant alors trop faibles pour être mesurées. Par décroissance radioactive, un atome de tritium donne un atome de 3 He. Ainsi, les mesures (par spectrométrie de masse au laboratoire) simultanées de 3He et de 3H permettent d'obtenir un âge théorique de la masse d'eau.(activité3)

En effet, 

où H est la concentration en 3H, Eh la concentration en 3He, l'indice 0 représente les concentrations initiales (à la surface de l'océan) et t le temps de décroissance du tritium. Dans ces relations, on a supposé que la teneur initiale en 3He est nulle (l'hélium, comme l'hydrogène, trop léger, n'est pas retenu dans l'atmosphère, et sa concentration atmosphérique, ainsi qu'à la surface de l'océan en équilibre avec l'atmosphère, est donc négligeable), c'est à dire que l'hélium 3 mesuré dans l'océan (loin des sources hydrothermales) provient de la décroissance du tritium. A noter qu'au vu du temps de décroissance radioactive du tritium, il devient à l'heure actuelle très difficile de le mesurer dans l'océan (unité de mesure : TU = Tritium Unit = 1 atome de 3H pour 1018 atomes de 1H). Pendant les années 90, le programme WOCE (World Ocean Circulation Experiment) a de nouveau couvert l'océan mondial, 20 ans après GEOSECS, et c'est certainement la dernière fois que des mesures systématiques de tritium seront effectuées, tout au moins ailleurs que dans l'Atlantique Nord. 

flèchean.gif