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Les lombriciens

Par jfcarion — Dernière modification 04/07/2016 15:52
Mise à jour des connaissances pour mieux comprendre la faune du sol biologie, anatomie et classification écologique des lombrics.

GENERALITES SUR LES LOMBRICS

 Les lombriciens sont plus communément connus sous le nom de lombrics ou vers de terre.  Ils constituent le groupe le plus important de la faune du sol par leur biomasse.

Leur densité peut atteindre 106  individus par hectare et leur biomasse 2t par hectare (Bouché, 1972 ; Lavelle, 1983c). Sous prairie en système tempéré la biomasse lombricienne peut atteindre 22 % de la biomasse totale de l'édaphon*

3 grandes catégories.

Il en existe 2 500 espèces dont une centaine en France qui se distinguent par leur taille, leur pigmentation et des niches écologiques différentes.

  • Les épigés sont les plus petites espèces (1 à 5 cm) ; ils évoluent dans les premiers centimètres du sol, brassant et fractionnant la matière organique.
  • Les endogés (1 à 20 cm) ne viennent jamais à la surface. Vivant constamment dans le sol, ils créent des réseaux de galeries horizontaux très ramifiés et se nourrissent de matière organique déjà dégradée.
  • Les anéciques (dont le lombric commun fait partie) sont les plus grosses espèces : 10 à 110 cm. Ils évoluent verticalement, creusant des galeries pouvant descendre jusqu'à 3 m. Ils mélangent la matière organique à la matière minérale et rejettent leurs déjections à la surface du sol, sous forme de turricules.

Organisation

Le corps du lombric est cylindrique. L'extrémité antérieure est pointue et l'extrémité postérieure est légèrement aplatie. La pigmentation dorsale est plus foncée que la face ventrale. Le vaisseau sanguin dorsal est visible au travers la surface supérieure de la peau.
Le corps est mou et dépourvu de squelette osseux. Le cœlome segmenté en septums, renferme le liquide cœlomique. Cette morphologie constitue le squelette hydrostatique du lombric. Le tube digestif, les vaisseaux sanguins et les nerfs traversent les septums dans la longueur du corps.
Le lombric se déplace dans un mouvement péristaltique, par contraction des muscles circulaires et longitudinaux situés sous l'épiderme. La peau porte quelques soies, pas trop, car les lombrics appartiennent à la famille des Annélides, sous-famille des Oligochètes. Les Oligochètes sont des Annélides dont les soies ventrales sont peu abondantes, souvent petites et simples, par opposition aux polychètes, qui en ont beaucoup, comme certains vers marins. Ces soies auxquelles sont attachés des muscles, permettent aux lombrics de s'accrocher à la surface sur laquelle ils rampent et de circuler dans les galeries. Le lombric creuse des tunnels dans le sol. Il avale la terre et compacte les cotés du trou avec son corps.
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La respiration / Circulation

L'épiderme de la peau est constitué d'une seule couche de cellules lubrifiées en permanence d'un mucus perméable à l’oxygène et au dioxyde de carbone. Le système circulatoire comprend un gros vaisseau dorsal contractile où le sang est propulsé vers l'avant. Cinq à sept paires de cœurs latéraux reprennent le sang et l'envoient vers l'arrière dans un vaisseau ventral. Le Lombric s'asphyxie quand sa peau s'assèche ou s'il est prisonnier de l'eau.

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La reproduction
Les vers de surface sont des proies facilement accessibles pour des oiseaux et les mammifères de surface. Leur espérance de vie naturelle ne dépasse pas 6 à 7 semaines. En réponse à ce contexte, ils se reproduisent plus fréquemment et donnent en moyenne naissance à 400 petits par an.
Les autres vers vivent à l’abri dans le sol et se reproduisent moins souvent que les vers de surface.
Les appareils génitaux sont contenus entre les 9e et 13e métamères proches du clitellium, qui est un bourrelet tégumentaire apparaissant à la maturité génitale. Il contient les cellules germinales et des cellules glandulaires sécrétant du mucus servant à former le cocon des embryons. Ce mucus contient une réserve alimentaire pour les embryons. Quand le sol est trop sec, certains vers de terre perdent leurs caractères sexuels secondaires, dont le clitellum.

anatomie lombric.gif

 Les vers de terre sont hermaphrodites : chaque individu peut s’accoupler avec un autre. L’hermaphrodie est différée : la maturité sexuelle est d’abord mâle, puis femelle.
 

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Après l’accouplement les vers se séparent et le clitellum de chaque ver secrète un tube muqueux,  puis un cocon que le ver fait glisser vers l’avant.

 

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Les deux ovaires, émettent des ovules libérés dans le cocon par les orifices génitaux femelles. Lorsque le cocon passe devant les orifices des réceptacles séminaux, le sperme libéré fertilise les ovules. La fécondation s’opère alors dans le cocon, c’est une fécondation externe.
Le tube muqueux se détache du ver avec le cocon.
ponte reproduction lombric.gif
Pendant la croissance embryonnaire, le cocon protège les œufs et contient les réserves nutritives. Quand les embryons ont consommé toute la matière nutritive, ils occupent la totalité du cocon et sont prêts à sortir par une des extrémités.
Les petits sortent de leurs cocons après une période de 3 semaines  à 5 mois environ. Si les conditions sont mauvaises, l'éclosion est retardée.

cocon lombric.gif

Les travailleurs du sol
Les vers de terre peuvent avaler jusqu'à 40 tonnes de terre par hectare et par an ! Un travail colossal et régulier dont les impacts sur les sols sont aussi bien physiques que chimiques et biologiques.
Les vers aèrent le sol en creusant des galeries. Ils facilitent l’entrée du dioxygène permettant aux organismes aérobies du sol de respirer, et la sortie du dioxyde de carbone.
Les vers drainent le sol, les galeries facilitent en effet l’écoulement de l’eau, et limitent ainsi les engorgements des sols.
Les vers entretiennent la porosité du sol, leur travail facilite le passage des racines, particulièrement des jeunes pousses peu puissantes.
Le ver assure le recyclage de matière organique fraîche, attaquant les éléments les plus grossiers des débris végétaux, facilitant par là-même le travail des bactéries et champignons. Les vers de terre se nourrissent de matières végétales en décomposition.
En traversant le tube digestif du lombric, la matière organique s’enrichit d’une flore microbienne très active, les excréments de lombrics étant riches en nitrate, en phosphate et en carbonate de potassium, cela favorise la fabrication des phytohormones indispensables à la croissance des plantes.
Parce qu'ils ingurgitent des quantités considérables de terre et de débris végétaux pour se nourrir, les vers de terre concentrent la pollution. A proximité des routes on a trouvé dans les vers de terre des concentrations en plomb plusieurs dizaines de fois supérieures à celles du sol. La même chose a été observée pour le DDT, la concentration de ce polluant atteignant 150 fois celle observée dans le milieu.

  *édaphon: ensemble des organismes vivants dans le sol.

Sources:

 Biologie du lombric  http://hyspace.free.fr/elombric/index.php?option=com_content&task=view&id=2&Itemid=2

 Le ver de terre, star du sol : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/index.php?pid=decouv_chapC_p5_c1&zoom_id=zoom_c1_8

Site internet  de l'association  Vers la Terre
www.verslaterre.fr/pg-28-mn-2-ssmn-4-sssmn-14-titre-Un_peu_de_bio.html

Modélisation de la dynamique d’une population de vers de terre, Lombricus terrestris au champ.Contribution à l’étude de l’impact de systèmes de cultures sur les communautés lombriciennes.Thèse de Céline Pelosi. Agro Paristech  nbsp; http://bib.rilk.com/4292/  et  http://www.inra.fr/ea/EA_these/fichier_these/These-C-PELOSI.pdf

 Compléments:

http://www.bedim.org/guides/vers_de_compost.pdf
 

  • Histoire des sciences:

Consultation en ligne avec planches : Recherches pour servir à l'histoire des lombriciens terrestres GENERALITES SUR LES LOMBRICS par Edmond Perrier. Publié en 1872  Librairie des sciences naturelles, A. Bouvier Paris .
http://www.archive.org/stream/recherchespourse00perr#page/n3/mode/2up

Darwin et le bon fonctionnement des sols        C. Feller, G.G. Brown et E. Blanchart,

Étude et Gestion des Sols, 7, 4, 2001 - numéro spécial mars 2000 - 8 pages (pp. 385 à 392).