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COP23 : Pas de sursaut face à l’urgence climatique

Par Anne Chemin-Roberty Dernière modification 26/06/2018 21:57

Le communiqué de presse final des ONG françaises pour la fin de la COP23

La COP23, première “COP du Pacifique” se clôture aujourd’hui à Bonn. Les négociations ont avancé sur certains fronts et ont posé les bases d’un dialogue pour espérer gagner plus d’ambition en 2018. Quelques progrès sont également à noter sur les thématiques qui touchent les populations vulnérables. Mais cela reste insuffisant face à l’urgence climatique que les scientifiques ont rappelé pendant cette COP. Sur le manuel d’application de l’accord de Paris ou sur l’incontournable question des financements, la présidence fidjienne s’est heurtée au manque de volonté politique des pays. Malgré de beaux discours, la majorité d’entre eux est venue les mains vides et n’a pas apporté l’énergie politique nécessaire pour rehausser les engagements.

La bonne nouvelle de cette quinzaine est la série d’avancées sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, sur les droits des peuples autochtones et sur l’égalité de genre. Au-delà de simplement reconnaître que les changements climatiques affectent directement la vie de nombreuses populations, les États ont enfin pris leurs responsabilités en créant des espaces de discussions ou des plans d’action dédiés à ces sujets cruciaux.

Mais la COP23 s’est limitée à des progrès sur le papier (par exemple sur le manuel d’application de l’accord de Paris et la préparation du premier bilan des actions en 2018). Les grands émetteurs de gaz à effet de serre, dont l’Union européenne, manquent toujours cruellement d’ambition politique et les actes ne sont pas suffisants pour rectifier le tir bien avant 2020. Les pays n’ont donc plus le choix et doivent cesser de se cacher derrière des postures de négociations, pour accélérer la transition vers un futur 100 % renouvelable.

Les pays riches ont également raté une occasion de démontrer leur solidarité envers les populations les plus pauvres et de respecter l’objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Des engagements étaient également indispensables pour soutenir les populations victimes des conséquences inévitables des changements climatiques. Sur ce point aussi, cette COP du Pacifique se termine sur un goût d’inachevé.

La France doit maintenant donner les gages concrets d’une politique de transition écologique ambitieuse, qui se libère des énergies du passé : le nucléaire et les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Emmanuel Macron a souhaité organiser le sommet “One Planet Summit” le 12 décembre à Paris. Pour ne pas se résumer à un nouvel affichage sans lendemain, de nouveaux engagements doivent êtres pris. Nous attendons le doublement de l’objectif de financements pour l’adaptation de la France d’ici à 2022 et la fin des soutiens aux énergies fossiles. Nous serons aussi vigilants à ce que de fausses solutions ne soient pas promues, notamment dans le secteur agricole. La mobilisation citoyenne entend, en ce sens, porter ces demandes en exigeant « pas un euro de plus ! » pour les projets climaticides et les énergies du passé.

 

Les signataires :

Réseau Action Climat – Greenpeace France – Alofa Tuvalu – CARE France – CCFD-Terre Solidaire – REFEDD -WECF France – 350.org – Fondation pour la Nature et l’Homme – Secours catholique – Coordination SUD – Oxfam France – Action Contre la Faim

 

Communiqué publié sur le site de Réseau Action Climat.