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Les Cop, le GIEC et la diplomatie climatique mondiale

Par Françoise Morel-Deville Dernière modification 11/03/2019 14:19

Chaque année, la COP est le lieu des négociations multi-parties entre représentants des pays autour des questions du climat

En 2015, la COP21 à Paris a réuni pour la première fois tous les États industrialisés et émergents pour qu'ils s'engagent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. A l'issue de ces deux semaines d'âpres négociations, 195 pays et l'UE ont élaboré le traité de Paris, un nouvel accord international sur le climat qui prend le relai du protocole de Kyoto en 2020, applicable à tous les pays, et censé maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C à l'horizon 2100. La France s’est beaucoup mobilisée et a donc joué un rôle de premier ordre sur le plan international, pour rapprocher les points de vue et faciliter la recherche d’un consensus des Nations Unies, et aussi au sein de l’Union européenne, qui occupe une place importante dans les négociations sur le climat.

Le traité de Paris a été signé au Printemps 2016 sous la présidence de la France jusqu'au 7 au 18 novembre 2016 lorsque le Maroc a accueilli la Cop 22 à Marrakech. L'accord a été très rapidement ratifié à New York pendant cette période. C’est au tour des autres éditions Cop de passer à l'action. Deux degrés de hausse des températures à 2100 est une échéance cruciale.

Depuis la COP 21 à Paris, les questions climatiques sont mises sur le devant de la scène. Il était temps. Les scientifiques accumulent les données climatiques sur la planète, ils multiplient leurs appels auprès du gouvernement pour prendre des mesures ambitieuses, la société civile s'organise, les territoires s'engagent un peu partout.

Le Giec

Ces négociations s'appuient sur les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Les quatre premiers rapports du GIEC datent de 1990, 1995, 2001 et 2007( ils sont consultables sur le site d'IPPC : https://www.ipcc.ch/reports/)

Le cinquième rapport d’évaluation du GIEC a été publié en 2014. Il a donc été au centre des négociations de la COP21 à Paris. Divisé en trois parties (éléments scientifiques, conséquences, adaptation et vulnérabilité, et atténuation du changement climatique) ce rapport fournit des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade. À la différence des rapports précédents, le cinquième rapport d’évaluation met davantage l’accent sur l’évaluation des aspects socio-économiques du changement climatique et ses répercussions sur le développement durable, ainsi que sur les aspects régionaux, la gestion des risques et l’établissement d’un cadre d’intervention fondé sur des mesures d’adaptation et d’atténuation.

La publication de ce cinquième rapport du GIEC et l'organisation de la COP 21 à Paris ont placé les questions climatiques sur le devant de la scène. Il était temps. Depuis Paris, les scientifiques accumulent les données climatiques sur la planète, ils multiplient leurs appels auprès des Etats pour prendre des mesures ambitieuses, la société civile s'organise, les territoires s'engagent un peu partout dans le monde.

Le dernier rapport du GIEC publié le 8 octobre 2018 portant sur "Les impacts d'un réchauffement climatique global de 1,5°C par rapport à 2°C et les trajectoires d'émissions de gaz à effet de serre à suivre pour limiter le réchauffement à 1,5°C, dans le cadre plus général du développement durable et de l''éradication de la pauvreté" analyse plus de 6000 publications scientifiques et tire la sonnette d'alarme.

ce qui a changé dans l'intervalle des rapports les plus récents 2007-2018

En 2018, les scientifiques présentent des nouveaux scénarios "de la dernière chance" pour notre fin de siècle.

Trois choses importantes :

  • Certains scénarios incluent des notions d’émissions négatives, c’est-à-dire l’éventualité que nous parvenions à retirer du carbone de l’atmosphère, ce qui repose sur des paris technologiques incertains.
  • Certains scénarios indiquent une vitesse avec laquelle les émissions doivent décroître pour maintenir le climat sous le seuil de 1,5 °C, qui est complètement déconnecté des réalités politiques et économiques du monde.
  • Des événements violents secouent la planète (14 215 événements recensés depuis 2001 dans le monde). En 2018, 1696 catastrophes naturelles ont été recensées en France contre 980 en 2014 et moins de 400 en 1980 selon l'Observatoire permanent des catastrophes naturelles et des risques naturels (https://www.catnat.net/).  Depuis 2001, 27,5 millions de personnes chaque année ont quitté leur habitat à cause d'un désastre naturel et plus de 1,3 millions de victimes ont été récensées. Les conséquences des dérèglements climatiques constitueraient pour la santé publique la menace la plus importante au monde (Lancet commission on Managing then health effect of climate change).

La science et la diplomatie climatique mondiale : l'ONU Environnement

Du point de vue des lois géophysiques, la communauté scientifique avance qu'il est encore techniquement possible de rester sous le seuil de 1,5 °C. Mais il faudrait, pour faire décroître au rythme exigé les émissions de gaz à effet de serre, qu'une politique mondiale prenne les rênes du développement économique jusqu’au milieu du siècle, avec pour ambition première de contrer la dérive climatique.

D'où l'urgence des négociations intergouvernementales pour accélerer les transitions radicales qui s'imposent à tous.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), appelé aussi ONU Environnement initie, coordonne et soutient des actions partout dans le monde : « Notre rôle consistant à mettre en évidence les meilleures pratiques, à plaider en faveur d'une action et à rapprocher les gouvernements, la société civile et les entreprises s'est à nouveau révélé essentiel », « Même si 2018 a été une année difficile, nous avons vu une action croissante et un engagement mondial en faveur de nouvelles façons de faire qui répondent aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés », a déclaré Joyce Msuya, Directrice exécutive par intérim de la PNUE.

ONU environnement publie un rapport annuel sur les travaux de l'organisation allant de la lutte contre la pollution de l'air, des océans, l'élimintaion des plastiques, la sobriété énergétique des insdustries, la mobilité, l'aide aux efforts des pays pour atteindre leurs objectifs de reducation des émissions de GES.

Le rapport 2018 publié le 4 mars est en ligne montre que le rythme d’action sur de nombreuses questions environnementales interdépendantes s’accélère.

La Journée mondiale de l'environnement 2019 aura lieu le 5 juin 2019.