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ONG environnementales

Par Anne Chemin-Roberty Dernière modification 03/01/2020 22:34

Les ONG activement engagées dans la défense de l’environnement sont aussi nombreuses que diverses. Aux côtés des organisations internationales très connues du public – comme WWF ou Greenpeace – et nationales - comme la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme – agissent une multitude d’associations locales ou régionales dont les actions sont plus spécialisées et les publics plus restreints. En quelques décennies, les ONG sont devenues des acteurs incontournables de la réflexion sur l’environnement. Les pouvoirs publics ne sauraient désormais les écarter du processus de décision, tant l’expertise qu’elles apportent est riche et l’image qu’elles véhiculent positive.

Des objectifs communs aux cibles spécifiques

  • Trois grands objectifs sont communs à toutes les ONG de défense de l’environnement : le lobbying auprès des institutions et des gouvernements, la sensibilisation du public et des entreprises, et le développement de projets concrets en faveur de l’environnement. Ainsi au travers de ses actions de sensibilisation, la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme tend à sensibiliser les décideurs politiques et économiques – au travers du « pacte écologique » porté par le comité de veille écologique –, à mobiliser et à inciter les citoyens à agir au quotidien – comme en témoigne la campagne des gestes écocitoyens du défi pour la Terre –, et enfin à soutenir les projets et structures associatives dédiées au développement durable.
  • Chaque ONG associe à ces objectifs généraux des buts précis et concentre son action sur des domaines d’actions spécialisés. Greenpeace EU entend ainsi influencer le travail des institutions européennes sur trois points : l’engagement de l’UE sur la scène internationale, la réduction des émissions de GES, la prise en compte de la cible des 2 °C dans toutes les politiques environnementales. En France, Greenpeace agit par le biais de Greenpeace EU, une organisation basée à Bruxelles et intégrée au réseau Greenpeace international. Son action s’effectue donc uniquement au niveau européen, son but affiché étant de « surveiller et d’analyser le travail des institutions européennes, d’exposer les déficiences en termes de politiques et de lois et d’inciter les décideurs à mettre en place des solutions ». De son côté, WWF France est une antenne nationale du World Wide Fund for Nature qui agit afin de protéger la nature et d’« enrayer puis d’inverser le processus de dégradation de la planète ». Son action est avant tout orientée vers la population et les pouvoirs politiques français, mais comme tous les autres bureaux nationaux du WWF dans les États membres de l’UE, cette ONG agit tel un relais, afin d’inciter le gouvernement et les citoyens à mettre en œuvre les décisions européennes en faveur de l’environnement. 

Des moyens similaires pour des démarches différentes

  • Les démarches adoptées par les ONG pour atteindre leurs objectifs diffèrent. Greenpeace a tendance à agir par le biais de la dénonciation, parfois violente, souvent spectaculaire. Un exemple marquant : l’introduction, le 27 mars 2007, d’un commando de l’organisation dans la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire et ce, afin de dénoncer la politique du « tout nucléaire » de la France et la construction de l’EPR. De leurs côtés, WWF et la Fondation Nicolas Hulot privilégient une démarche de dialogue et de construction de projets avec les pouvoirs publics. Des « philosophies » diverses donc, mais que viennent soutenir des instruments relativement semblables. Ceux-ci peuvent être classés en cinq catégories. Le lobbying direct auprès des organes de l’UE – consultations, groupes de travail de la Commission, débats au Parlement – permet d’influencer les décideurs publics. Second type d’instruments : les pétitions, qui servent à appuyer les revendications. Pour conscientiser les citoyens, les ONG ont également recours aux campagnes de publicité et d’affichage, aux manifestations, et mettent à disposition des informations sur leurs sites Internet. Enfin, une dernière catégorie d’instruments vise à responsabiliser les entreprises à l’instar du partenariat entreprises de WWF France qui encourage les firmes à produire de manière plus écologique et à soutenir des projets en faveur de l’environnement.  

Quelles réalisations et quelles limites ?

  • C’est grâce à ces instruments que les ONG, malgré leur absence de pouvoir politique direct, parviennent à peser sur les institutions. Fortes d’une expertise sur de nombreux sujets et d’une image très positive auprès des citoyens, elles sont écoutées des gouvernements. Ceux-ci n’hésitent pas à les inviter à la table des débats et les impliquent dans les actions de sensibilisation tout comme dans le processus de décision. Ainsi, WWF ou Greenpeace, mais aussi des organisations nationales ou locales, ont, chacune à leur échelle, contribué à la rédaction du protocole de Kyoto et à sa mise en application. Néanmoins, une telle écoute ne dépend que du bon vouloir des États ; ceux-ci n’ont aucune obligation envers les ONG.
  • Les ONG bénéficient par ailleurs d’une grande reconnaissance auprès du public qu’elles cherchent à sensibiliser. Celui-ci apprécie en particulier la fiabilité de leurs estimations. Si la part des Européens qui affirment être préoccupés par l’environnement est passée, d’après la Commission européenne, de 45 % en 2004 à 57 % en 2007, c’est en grande partie grâce à l’influence des ONG.
  • Mais malgré la réactivité et la souplesse que permettent leurs structures souvent de petite taille, les ONG ne parviennent pas à atteindre le troisième objectif qu’elles se sont fixé : réaliser des actions concrètes en faveur de l’environnement. Elles ne comptent à leur actif que très peu de projets tangibles. C’est à l’absence de moyens qu’il faut imputer cette limite. En effet, à l’exception des grandes organisations internationales comme Greenpeace – dont le budget s’élevait à 205 millions d’euros en 2007, dont 9 millions d’euros pour Greenpeace France – ou WWF – qui, grâce aux subventions publiques et aux fonds apportés par des entreprises, gère un budget de 500 millions d’euros, dont 12,7 millions pour WWF France –, les ONG ne disposent pas de moyens financiers à la hauteur de leurs ambitions.
  • Le défi des ONG de défense de l’environnement pour les années à venir est manifeste : passer de la sensibilisation à l’action, tout en continuant à influencer les pouvoirs publics. L’obstacle financier est grand mais des solutions, comme le regroupement en réseau, les initiatives collectives ou encore la mise en œuvre de projets financés par les États, se développent. D’autres sont encore à inventer…

ACTUALITES RECENTES

Lundi 17 décembre 2018, les ONG Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l’homme et l’association Notre affaire à tous ont lancé une pétition en ligne, disponible sur le site Laffairedusiecle.net, pour soutenir un recours en justice contre l’Etat français pour « carence fautive » dans son action pour contenir le changement climatique. Elle a recueilli près de 2 millions de signatures. Du jamais-vu ! La société civile et les ONG vont-elles réussir, à travers des procès médiatisés, à obliger les gouvernements et les entreprises à prendre leurs responsabilités concernant le réchauffement planétaire ? Selon la Convention des Nations Unies pour le Climat, les ONGs sont des observateurs qui participent aux sessions de la Cop,au même titre que des organisations intergouvernementales (IOGs) telles que l'OCDE, l'IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) ou l'IEA (International Energy Agency).

Plus de 1500 ONG et une centaine d'IOGs sont Observateurs des COP.

Les ONG représentent un large spectre d'intérêts qui comprennent des lobbies industriels et financiers, des défenseurs de la nature et de l'environnement, des professionnels de l'agriculture, de la pêche et de la forêt, des populations indigènes et peuples premiers, des gouvernements locaux, des autorités municipales, des instituts universitaires et de recherche, des syndicats, des fédérations féministes LGBT, et des mouvements de jeunes. Ce chiffre est suffisamment parlant pour faire taire tous ceux qui voudraient réduire les ONG et IOG à des écolos décroissants, à des néo hippies idéalistes, à des activistes d’extrême gauche, à des syndicats rétrogrades ou à des lanceurs d'alertes peu loyaux.

Les différentes COP ont montré qu'une contrainte globale des États est difficile à imposer. Pour les ONG et IOG, les chefs d’État ne doivent pas ressortir de la COP21, comme à Copenhague, en n'ayant pas trouvé de solution. Un tel échec serait dramatique car, selon le GIEC, chaque année qui passe nous rapproche de complications climatiques irréversibles. Si la forte mobilisation citoyenne à Copenhague n'a pas permis la signature d'un accord contraignant, elle n'abandonne pas et sera encore plus importante à Paris. Elle entend porter la voix de tous les citoyens acteurs du climat, et pas seulement celle de 195 chefs d’État. A Paris, les ONG et IOG vont faire valoir la somme des actions des 7 milliards de citoyens en faveur de la planète, où chacun prend la petite part qu'il doit prendre. Quantité d'actions sont déjà prises en ce sens, au niveau des citoyens, des quartiers, des communes et des collectivités qui ont compris l'importance d'agir contre le changement climatique. Partout, elles montrent leur efficacité et doivent interroger les chefs d’États pour qu'ils ne les perdent pas de vue dans les négociations et pour qu'ils aient cette phase avec le peuple mondial. Un des objectifs des ONG et IOG est de faire valoir cette action de la société civile du monde pour plus de démocratie et de délibération publique, pour faire sortir le débat de la souveraineté des gouvernements et peser du poids de 7 milliards de citoyens sur 195 chefs d’États reçus à Paris.

Un autre objectif est d'infléchir progressivement notre modèle de civilisation du carbone en décarbonnant nos dépenses énergétiques à toutes les échelles (individuelles, locales, nationales), en posant la question de la finitude des ressources de la planète et en proposant d'ouvrir la réflexion sur des modèles économiques et sociétaux alternatifs. Aujourd'hui, l'essentiel de l'activité économique mondiale repose sur le charbon, matière énergétique la moins chère et la plus répandue. 100% du système économique mondial repose sur le transport et plus de 95% du transport repose sur le pétrole. Avec une population croissante avide d'énergie pour se développer, les pays du Sud comme ceux du Nord ont toujours recours au charbon, lequel est le pire ennemi du climat. C'est bien la conjugaison entre une démographie croissante et un appétit croissant pour l'énergie qui est au cœur de la question climatique actuelle. La transition énergétique doit s'appuyer sur les pays qui ont les moyens de le faire (Chine, USA, UE) et dont les engagements pèseront lourd dans les négociations selon un mécanisme de levier géopolitique et d'accords entre États; sur les investisseurs (banques, assurances etc) pour qu'ils se détournent du carbone et renforcent le financement des énergies renouvelables (Les banquiers; nouveaux amis du climat.) Plusieurs traités ont été signés (Traité européen de stabilité en 2012, Traité USA - Chine en 2014, Traité Trans Pacifique en 2015). A ces traités de libre échange, il est impératif d'y rajouter un volet démocratique pour que les décisions soient prises dans le cadre de délibérations publiques et parlementaires, non pas seulement dans le huis clos des gouvernements, des banques et fonds de pension ou des grandes sociétés multi-nationales.

Car, au delà du seul volet économique des énergies (et de l'économisme de nos sociétés), lequel impacte directement sur le développement des pays, la question centrale est politique. Celle de choisir de mettre en commun des ressources et des moyens pour financer des projets d'atténuation et surtout d'adaptation au changement climatique, d'investir dans la recherche, les infrastructures, l'éducation, la formation et l'action. Les institutions politiques doivent dépasser les intérêts nationaux propres et proposer de mettre en commun certains impôts et taxes (sur les bénéfices des grandes sociétés multi nationales, sur les transports, sur les marchés financiers, etc.) et des investissements durables pour le bien commun de l'humanité. Une partie des désespérances actuelles et du monde provient de l'impossibilité pour la majorité des citoyens de pouvoir prendre en main son destin, de décider de la politique, du bien commun et du progrès social. Dans un monde globalisé, il n'est pas acceptable d'avoir d'un coté un pouvoir accru des marchés financiers, un libre échange des matières et une libre circulation des capitaux et de l'autre la possibilité de siphonner les ressources et les minerais de ses voisins sans régulation politique et financière et sans justice sociale.

Si nous sommes tous acteurs du lobby carbone, nous devons tous avoir la possibilité d'en délibérer. La société civile dans son ensemble doit donc disposer de voix pour décider des mesures restrictives à prendre dans chaque pays et des moyens à engager globalement de manière à répondre aux défis du changement climatique et de la finitude des ressources.

Le chantier du changement climatique est donc un chantier de refondation de la démocratie à l'échelle de la planète pour assurer l'avenir de l'écosystème humain et non-humain. Il s'agit de repenser le modèle énergétique actuel du charbon et du pétrole et choisir une transition énergétique durable. Des actions fortes peuvent être menées en priorité au niveau des pays du Nord, pays démocratiques qui ont les moyens de la transition énergétique. Les peuples de ces pays peuvent agir pour plus de démocratie et de justice sociale et environnementale, pour moins de lobbys industriels, pour plus de régulation des marchés financiers, pour moins de pauvreté et de dégradations faites à la nature et à l'environnement.

La Commission et les institutions de l’Union européenne cèdent trop souvent aux lobbying industriel par manque d'expertise interne et de moyens. Une externalisation de la compétence que la Commission considère légitime, et revendique comme un "dialogue avec les parties prenantes" (stakeholders). Ainsi, la plupart des chantiers législatifs européens, corsetés par des règles strictes, impliquent des acteurs privés, dont les lobbies industriels et des représentants de la société civile. Ce qui correspond plus à une stratégie d’influence qu'à un débat démocratique dans l'écriture des lois et des règlementations. Cette stratégie intervient en particulier sur les dossiers scientifiques et techniques tels que la chimie, l'agroalimentaire, la pharmacie et l’énergie. Aux USA, les lobbies sont quasi consubstantiels du modèle américain où l'influence des grandes entreprises semble plus efficace et légitime que l'action de l’État pour réorganiser la société à partir de leurs croyances et de leurs compétences et pour étendre l'influence américaine dans le monde; les lobbies bénéficient du soutien de l’État qui le structure et le stabilise.

Tous acteurs du changement climatique en tant que consommateurs (plus ou moins vorace selon le pays que l'on habite) de ce qui est disponible en matière d'énergie, nous ne pouvons simplement pas nous contenter de ne rien faire. D'abord parce que l'écosystème humain en paiera le prix fort, ensuite parce que c'est une question politique, morale, anthropologique et de responsabilité vis-à-vis de soi, des autres, des générations à venir, de la place de l'humain parmi les humains et les non humains, des conditions de vie naturelles et du respect de l'environnement. Finalement, la crise climatique qui se profile est l'occasion pour tous et chacun de transformer son rapport aux autres, à la nature, à la manière de vivre dans le monde. Nous devons être capables de réfléchir au rôle quotidien que nous voulons jouer pour limiter les émissions de CO2 et faire des choix : connaitre mieux ses habitudes de consommation et ses dépenses énergétiques, ses gestes pour l'environnement, et les changer petit à petit. Penser à l'échelle individuelle, puis locale et enfin élargir au pays et au monde. Bien sûr, chacun ne peut agir que là ou il peut le faire (voir le livre d'Aurélien BARRAU). Mais il est indispensable que les contraintes que chacun doit s'infliger pour changer ses habitudes soient ressenties à la fois comme un accomplissement personnel et comme une préoccupation universelle, comme le narre si bien Fred VARGAS dans "L'Humanité en péril".

Les ONG suivent les COP à la loupe

Le nombre d'ONG, d'associations citoyennes est si important que ce wiki ne peut pas témoigner de l'ensemble de leurs actions. Garder en tête qu'elles représentent et sont soutenues par un mouvement mondial de citoyens qui ont décidé de s'attaquer aux problèmes locaux, nationaux et internationaux. En même temps qu'ils agissent sur tous les fronts des inégalités, des injustices, des détresses humaines, animales et environnementales, ces organismes constituent un nouveau système économique.

Le Réseau Action Climat est le représentant français d’un réseau mondial et européen d’ONG, qui regroupe près de 1300 membres à travers la planète. Avec pour objectif de parler d’une seule voix pour peser davantage sur les décideurs, le Réseau Action Climat couvre de par son travail l’ensemble des secteurs responsables du dérèglement climatique : les transports, la production d’énergie, l’agriculture et l’alimentation, l’habitat, etc. Il travaille principalement à l’élaboration de mesures alternatives et ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques et ses impacts et veille à ce que ses propositions ne portent pas atteinte à l’environnement, à la sécurité et aux droits humains.

Il reste au contraire convaincu que la lutte contre les changements climatiques est une formidable option de sortie de crise et est porteuse de cobénéfices en termes de création d’emplois, de préservation de la santé et de plus de justice sociale et de solidarité. Et c’est dans ce sens qu’il porte auprès des pouvoirs publics des mesures à la fois bonnes pour le climat mais également sources de multiples cobénéfices pour la société dans son ensemble.

  • Le Réseau Action Climat FRANCE, avec les 22 ONG nationales et les 9 associations locales qui en sont membres, décrypte l’actualité et la science sur le climat et porte des propositions concrètes auprès des décideurs politiques pour engager une transition écologique ambitieuse et juste. Depuis 1996, leur force s’appuie sur une expertise et une capacité à être entendu face aux lobbies à toutes les échelles, du local à l’international. Plan vélo, rénovation des passoires énergétiques, menus végétariens dans les cantines, baisse des niches fiscales sur les énergies fossiles; des avancées ont été obtenues mais elles ne sont que de petits pas alors que l’urgence rappelée par les experts du GIEC impose d’accélérer dès maintenant les transformations. Au lendemain de la COP25 à Madrid, le décalage est profond entre les avancées politiques et l’urgence de limiter le réchauffement global à +1,5°C.
  • En 2020, de nombreuses opportunités existent pour pousser les décideurs politiques à s’engager sur des mesures ambitieuses : les élections municipales, la Convention Citoyenne pour le Climat, la stratégie européenne sur l’industrie, ou encore la COP26 de Glasgow pendant laquelle les pays sont appelés à revoir à la hausse l’ensemble de leurs objectifs sur le climat. Autant d’occasions pour inverser la trajectoire et sur lesquelles le Réseau Action Climat se mobilisera, avec des propositions concrètes.
  • Sont notamment scrutées les avancées des villes françaises en matière de pollution atmosphérique.

 

* Le WWF informe sur les contribution INDCs des pays : Le plan climat de la Chine envoie un signal positif Très attendue par la communauté internationale, cette contribution confirme que la Chine vise l'atteinte d'un pic d'émissions de ses gaz à effet de serre d'ici à 2030 - voire avant si possible. A la fois premier émetteur de gaz à effet de serre et leader des énergies renouvelables, la Chine envoie ainsi un signal fort aux autres pays. Le WWF lance un appel vers la COP21 dans son Plan d'urgence climat 2015-2020 suite aux annonces par les pays de leurs contributions nationales, qui selon l’AIE (Agence internationale de l'énergie) ne sont pas à la hauteur de l'objectif de 2°C sur lequel les gouvernements se sont engagés en 2009. Ce plan devrait comprendre des mesures claires et immédiates, en termes de financements de la lutte contre les changements climatiques, de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, de la protection des terres et de la forêt. A eux seuls, ces trois derniers secteurs devraient permettre d’économiser annuellement l’équivalent des émissions annuelles des États-Unis Par les réductions d’émissions effectives et la mobilisation des fonds d’aide, ce plan devrait permettre de protéger les pays les plus vulnérables des impacts des changements climatiques. WWF réagit au Plan climat de l'Inde 4e plus grand émetteur de gaz à effet de serre, l'Inde s'engage à réduire l’intensité des émissions par rapport au PIB de 33 à 35% d’ici 2030 par rapport à 2005 et porte à 40% la part de puissance électrique en énergie non fossile d’ici 2030.Un objectif ambitieux et stimulant pour une transition énergétique qui devrait permettre à 300 millions de personnes d’avoir accès à l’énergie. La fondation Nicolas Hulot n'est pas de cet avis et estime que si l'Inde s'engage à réduire de 33 à 35% l'intensité cabone de son PIB cela reviendrait à multiplier par 2,4 ses émissions d'ici à 2030.

* La Fondation Nicolas Hulot analyse les contributions des pays pour la COP21 et actualise son thermomètre des engagements chaque semaine. Le 9 octobre, 148 pays ont rendu leurs contributions nationales (INDC) représentant 85 % des émissions actuelles de gaz à effet de serre (GES). A ce jour, les hypothèses conduisent vers un scenario à plus de 3°C.

* Une ONG INDIENNE a attiré notre attention : La Jai Jagat est une grande marche qui relie Delhi à Genève entre octobre 2019 et septembre 2020A l’image des grandes marches indiennes non-violentes initiées par le mouvement Ekta Parishad en 2007 et 2012, la Jai Jagat 2020 est une marche de 10 000 km qui s’adresse à tous les exclus de la mondialisation et celles et ceux pour qui un autre monde est possible.

Jai Jagat, qui signifie "la victoire du monde" a démarré le 2 octobre 2019, date du 150ème anniversaire de la naissance de Gandhi, afin de promouvoir ses messages de justice et de paix, de souveraineté locale et de non-violence. Il s'agit de lier la philosophie de Gandhi aux 17 objectifs de Développement Durable de l'Agenda 2030 des Nations Unies. C'est une occasion unique d'instaurer un dialogue entre les gens de la base et les dirigeants des grandes institutions internationales durant une semaine à l'arrivée de la marche à Genève. Des milliers de marcheurs convergeraient vers Genève en septembre 2020 avec la même vision du monde pour établir ce dialogue et être acteurs du changement.

Global Footprint Network - Earth Index

* "Depuis le 14 aout 2015, l'humanité vit à crédit. C'est ce qui ressort du calcul réalisé chaque année par l'ONG Global footprint network à partir de l'empreinte carbone et de la consommation de ressources pour la pêche, l'élevage les cultures la construction et l'eau. Au 14 aout 2015, jour du dépassement, la planète a consommé la totalité des ressources qu'elle est en mesure de renouveler en 1 an. Ce dépassement arrive de plus en plus tôt dans l'année : c'était le 23 décembre en 1970, et il avance de 3 jours chaque année depuis 2001. Au-delà des débats toujours possibles sur son mode de calcul, cette information doit nous interpeller comme citoyen d'autant plus qu'elle arrive dans un contexte croissant d'interrogations, en Europe en particulier, sur les modèles d'agriculture et de consommation à privilégier, aiguisée en France par les crises actuelles des filières animales. Comme citoyen cette infromation nous interroge également sur nos modes de consommation par exemple notre capacité à réduire le gaspillage des produits alimentaires (estimé à 30 % à l'échelle mondiale, dont une grande partie en Europe à l'échelle des ménages).

* Interview du président de l'ONG sur le jour du dépassement

* Autres ressources avec données, chiffres et courbes :

* L'indice de la Terre (Earth Index) : la chaine BBC Earth a calculé combien vaut la nature. Si ces questions de la marchandisation de la nature et de la contribution financière des écosystèmes font débat dans la communauté scientifique, certains ont choisi d'en établir une valeur pour marquer les esprits et alerter sur les enjeux de la disparition des espèces et des écosystèmes. Cost the Earth sources

* Low Tech : Les scénarios d'avenir énergétiquement vertueux sont basés sur des déploiements industriels ambitieux en matière d’énergie renouvelable, mais font trop souvent l'impasse sur la l'exigence à décroitre, sur la finitude des ressources en minerai et matières premières, appelé l'épuisement des éléments, pour capter, convertir et exploiter les énergies renouvelables, et sur l'impossibilité actuelle à recycler ces matériaux qui sont utilisés sous forme dispersée et d'alliages complexes.Faut-il prendre l'effondrement au sérieux? Le Monde du 17 octobre 2015. Rapport de l'ADEME vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050 Energies renouvelables produites par les citoyens Le Monde du 6 novembre 2015.

Impacts du CO2 et du dérèglement climatique sur l'environnement

  • Expédition EPOCA dans le Kongsfjord et acidification de l'océan

  • Le rapport Planète vivante Océans 205 du WWF révèle un déclin de 49 % des populations marines entre 1970 et 2012. Les populations d’animaux marins (mammifères, oiseaux, reptiles et poissons) se sont contractées en moyenne de moitié sur la planète au cours des quatre dernières décennies. Les récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient ainsi disparaître du globe d’ici 2050 sous l’effet du changement climatique. Si la surexploitation apparaît comme la première menace pour la biodiversité océanique, l’étude estime que le changement climatique est également à l’origine de mutations océaniques plus rapides qu’à n’importe quelle autre époque depuis des millions d’années. L’élévation des températures et de l’acidité des océans, attribuable au dioxyde de carbone, aggrave les impacts négatifs de la surpêche et des autres grandes menaces, telles la dégradation des habitats et la pollution.

  • Rapport du Forum international de la société civile sur la dégradation des terres et le changement climatique Desertif'Actions juin 2015.

Sur l'exploration et les industries fossiles

  • Rapport de l'ONG Influence MAP sur les stratégies des Pétroliers à la Cop Influence Map – une petite ONG britannique qui s’attache à analyser l’influence des compagnies sur les politiques liées au changement climatique a montré le fossé entre intentions louables et lobbying plus condamnable. Dans son rapport, elle renvoie dos à dos les belles déclarations des sociétés affichées sur leur site Internet, dans la presse ou lors de consultations publiques et les positions tenues par les groupes professionnels auxquels elles appartiennent qui font obstruction à tous type de régulation du marché carbone, de législation climatique etc. Pour ce faire, elle a analysé plus de 10 000 déclarations touchant à trois réformes politiques souvent amèrement débattues – la taxe carbone, le marché carbone et la régulation des émissions de gaz à effet de serre. changement climatique : le double langage des pétroliers Terraeco du 16 octobre 2015.

  • L'étude Under the Rug : Les milliards de dollars cachés des gouvernements et des institutions internationales de soutien à l’industrie du charbon Cette étude réalisée par WWF et Oilchange indique que les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s’élèvent à près d’un demi-milliard de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de l’Italie. L’idée selon laquelle le financement à l’export du charbon participe à la lutte contre la pauvreté est un mythe. En effet, le rapport souligne que ces financements ne bénéficient à aucun pays à faible revenu, là où les besoins d’accès à l’énergie sont les plus grands. Au contraire, un quart est dirigé vers les pays à haut revenu qui n’ont pas de problème d’accès à l’énergie. Infographie téléchargeable.

  • L'exploration pétrolière, gazière et minière menace près d'un tiers des sites du Patrimoine mondial naturel d’après les conclusions du rapport Safeguarding Outstanding Natural Value, réalisé par WWF et al. Ce chiffre passe même à près de deux tiers (61 %) pour les sites africains. Recouvrant moins de 1 % de la surface du globe mais renfermant une valeur naturelle exceptionnelle en termes de paysages et d’espèces emblématiques - gorilles de montagne, éléphants d’Afrique, léopards des neiges, baleines et tortues marines - les sites du Patrimoine mondial naturel sont de plus en plus menacés par l’exploration et les dommages irréversibles qui en découlent et portent préjudice aux communautés dont la survie dépend. S’il fait état d’un risque élevé pour des sites tels que le Grand Canyon, la Grande Barrière de corail ou encore de la Réserve de Selous en Tanzanie, le rapport met aussi en lumière le risque encourus par les investisseurs lorsqu’ils soutiennent des entreprises extractives travaillant, ou envisageant de le faire, à proximité ou au sein de ces endroits remarquables. Le niveau de menace s’explique à la fois par les opérations actives menées par les entreprises extractives et l’octroi de concessions autorisant l’exploration des gisements miniers ou pétroliers et gaziers sur ces sites. Le WWF appelle par conséquent les investisseurs à exploiter les données du rapport pour engager le dialogue avec l’ensemble des acteurs du secteur extractif et, ainsi, poursuivre un double objectif : les encourager à ne plus intervenir ni exercer de pression sur les sites naturels du Patrimoine mondial, et les amener à communiquer pro activement sur leurs opérations actives, existantes ou prévues au sein ou à proximité de ces sites.

Sur les puits de carbone et le marché du carbone

Plusieurs pays industrialisés et du G20 ont rendu des contributions en apparence ambitieuses en s'engageant à réduire des émissions de GES d'ici à 2030. Mais certains, dont la Russie, l'UE, la Chine, le Canada, incluent la forêt ou/et le marché du carbone pour compenser des hausses d'émissions domestiques et éviter de changer en profondeur leur modèle énergétique. Les forêts, qualifiées de « puits de carbone » stockent de grandes quantités de CO2. L'effet de ce stockage par les forêts dans le calcul des émissions des pays industrialisés pourrait s'avérer finalement limité car le World Resources Institute (WRI) s'inquiète de la croissance des incendies de forêt dans le monde et notamment en Russie, aux USA et au Canada, ce qui constitue le quart des pertes forestières mondiales. Autre calcul est le recours au marché du carbone, un mécanisme financier qui permet à des entreprises « économisant » l'émission des tonnes d'équivalent CO2 de vendre ces tonnes sous forme de crédits. D'autres entreprises ne parvenant pas à réduire leurs émissions peuvent ainsi les racheter, ce qui leur octroie en quelque sorte des « droits à polluer ». Si l'Union européenne, la Russie et les Etats-Unis se sont engagés à ne pas inclure les marchés de compensation dans leur effort de réduction des émissions de GES, ce n'est pas le cas du Japon, du Canada, de la Chine etc.

Dans la presse