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Interview de Monsieur Régis Dupré

Par jauzein — Dernière modification 16/02/2016 16:53
Interview de Monsieur Régis Dupré, délégué académique à la formation des personnels de l'Académie de Lyon, par Françoise Jauzein (INRP-ACCES), le 17 mars 2008

 Quelles sont les Missions de la DAFOP de l’académie de Lyon ?

La Délégation Académique à la FOrmation des Personnels a pris ce nom (DAFOP) en Juin 2007. Elle est chargée d’organiser la formation continue de tous les personnels : enseignants, CPE, Personnels d’encadrement, AED…

L’objectif est de créer plus de liens et de cohérence entre ces niveaux, notamment pour des objets qui impliquent différents acteurs des établissements d’enseignement, comme :

-         la formation sur le socle commun

-         le Développement Durable

-         l’accueil des élèves handicapés

Comment est organisée la formation des personnels d’encadrement ?

 Les corps d’inspection et les CASU sont aujourd’hui formés à l’ESEN (Ecole Supérieure de l’Education Nationale), mais une partie de cette formation se déroule en académie sous l’égide du correspondant territorial (à Lyon , il s’agit de Madame Denise Courbon, IA-IPR de Maths), selon un cahier des charges précis.

Auparavant, la formation des personnels de direction était assurée par des chefs d’établissement sans le nécessaire regard d’autres responsables académiques, et la formation des inspecteurs était trop séparée de celle des chefs d’établissement.

Sur proposition du Délégué académique à la formation des personnels, le recteur de Lyon élabore un schéma d’organisation de la formation initiale et continue des Personnels d’encadrement de l’Académie de Lyon, avec les cahiers des charges correspondants, en cherchant à établir davantage de lien entre les différentes catégories de personnes.

 Comment est organisée la formation des enseignants du premier degré ?

Il existe, pour le primaire, un plan académique de formation continue qui présente trois volets départementaux, chacun d’eux étant pensé par l’IA-DSDEN du département. Ces IA-DSDEN ont chacun une enveloppe budgétaire départementale (il n’y a pas d’enveloppe au niveau académique pour le premier degré). Ces trois volets départementaux doivent cependant, sous couvert du Recteur, correspondre aux grandes directions de l’Académie.

La formation des professeurs des écoles est essentiellement assurée par l’IUFM.

Monsieur Petinarakis (IEN premier degré, adjoint à l’IA-DSDEN du Rhône pour le premier degré), est chargé de coordonner, avec ses homologues de l’Ain et de la Loire, les 3 volets départementaux du plan académique de formation du premier degré. 

Afin de concrétiser la demande émanant du Recteur d’un lien plus étroit entre le premier et le second degré il y a eu création d’un groupe académique de réflexion pour identifier des champs où les enseignants des deux niveaux puissent se rejoindre en formation.

Cependant ce sont des enveloppes budgétaires différentes et le problème se pose de savoir « qui convoque et qui paie ?» lors des réunions communes.
C’est en effet l’IA qui convoque les personnels du premier degré alors que c’est le rectorat qui gère le second degré.

Comment est organisée la formation des enseignants du second degré ?

Tous les ans un PAF (Plan Académique de Formation) est produit . Sa mise en œuvre se fait en plusieurs étapes :

1.      Concernant les disciplines, le cahier des charges est instruit par les IA-IPR et les IEN-ET-EG (Inspecteurs de l’Education Nationale Enseignement Technique ou Général = lycées professionnels), qui passent une commande de formation aux opérateurs potentiels.
Il existe aussi des politiques plus globales développées par le recteur. On demande alors aux chargés de dossier de formuler leurs recommandations (par exemple pour les arts ou pour le Développement Durable).
Le cahier des charges est le croisement de deux logiques : les besoins des enseignants  et ceux de l’institution vis à vis de ses usagers (les élèves).
Mais on peut se demander si les attentes des enseignants vis à vis de la formation continue (telles qu’ils peuvent les formuler dans les enquêtes par exemple) correspondent  effectivement aux besoins identifiés par les IA-IPR ?

Un comité académique de suivi de la formation continue des enseignants se réunit 3 fois par an. On y présente le Plan Académique de Formation en expliquant ses étapes, ses contenus et la politique de formation de l’académie. On y rend compte aussi des résultats d’enquêtes d’évaluation de cette formation auprès des professeurs mais aussi d’enquêtes d’opinion auprès des enseignants, des inspecteurs et des parents d’élèves (A la DFOP la personne à contacter à ce sujet est Monsieur Guingamp). Tous les syndicats, les universités et le rectorat y sont présents.

C’est à partir de ces éléments mais aussi à partir sur des priorités nationales et des priorités académiques que se construit le cahier des charges du recteur.
Ainsi pour l’académie de Lyon, il existe 9 Priorités académiques jusqu’en 2010. Celles-ci s’articulent avec des priorités nationales telles que : la mise en œuvre du socle commun, le cadre européen de référence commun de l’enseignement des langues (CERCL), l’accueil des élèves handicapés et la formation des T1 et T2 (professeurs néotitulaires).

2.      Le cahier des charges du PAF est validé par le recteur

3.      L’appel d’offre du PAF est envoyé à l’IUFM ; l’INRP ; le CRDP, les universités, les établissements scolaires, l’IREM. Durant les mois de novembre et décembre le site de l’académie permet de recueillir les propositions d’actions de formation.

4.      Une commission d’expertise se réunit en janvier et sélectionne, en croisant des regards, les propositions qui ont été déposées sur le site. Il y a une commission par discipline et des commissions « transversales » (par ex pour les TICE°, la santé et la citoyenneté…). Ce sont des Inspecteurs, des représentants des universités et de l’IUFM, des enseignants formateurs- conseillers du recteur qui siègent dans ces commissions.

5.      Vient ensuite l’étude budgétaire des actions sélectionnées.
Si une amélioration est demandée par la commission d’experts ou un regroupement de deux propositions, une étude budgétaire est faite et un avis est envoyé à l’auteur de la proposition. Les experts ont par ailleurs le devoir de mettre des priorités dans les actions proposées, pour faciliter les choix que devra faire le Délégué académique à la formation des personnels, en fonction du budget dont il dispose.
La gestion d’un grand nombre d’actions de formation de tous ordres, toute l’année, implique de sa part une gestion rigoureuse et qui respecte l’enveloppe allouée. Par ailleurs, le fait que le PAF soit rythmé par l’année scolaire alors que le budget est géré sur l’année civile rajoute un degré de complexité à cette gestion.
Le budget de la formation sert à payer les intervenants mais aussi les déplacements des stagiaires.

6.      Après publication du PAF, les professeurs ont de la mi mai jusqu’à la fin septembre pour s’inscrire aux actions de formation. A la fin, toutes les demandes des enseignants sont envoyées aux chefs d’établissements qui décident de donner, ou non, un avis favorable.

 Il est indispensable, également, de réserver une enveloppe hors plan afin d’assurer les demandes du Recteur ou des corps d’inspection pour organiser des actions urgentes.

 

Il existe 3 catégories de formation

  • Action Institutionnelles à public désigné.
    Ce sont des actions déclenchées par les inspecteurs des disciplines ou des actions plus larges, transdisciplinaires, comme pour la mise en place du socle commun, ou le Développement Durable ( à ces formations on peut convoquer un ou plusieurs professeurs par établissement)
  • Actions à candidatures individuelles ou collectives programmées
    Ces actions sont consultables dans la catalogue du PAF
  • Actions de proximité
    Elles sont organisées en réponse à des demandes d’établissements par exemple pour « le lien entre collège et lycée » ou « l’enseignement du français aux dyslexiques».
    Le chef d’établissement fait une demande pour son établissement en exprimant le besoin. La DAFOP y répond en envoyant un consultant qui va entendre les personnes concernées et préciser avec elles le contenu attendu. Ce consultant produit alors un contrat d’intervention sur lequel la DAFOP se base pour proposer la meilleure réponse de formation, avec les intervenants les plus adaptés.

 
A la DAFOP il y a 9 professeurs accompagnateurs déchargés à mi-temps, spécialisés pour intervenir sur des sujets correspondant aux priorités nationales . Ils sont formés par des inspecteurs et par des formations de formateurs, ce sont des professeurs experts dans leur discipline qui « prennent de l’avance » sur des sujets prioritaires (enseignement des sciences, des langues, gestion de l’hétérogénéité, mise en place du socle). Ils sont également préparés à accompagner et suivre des équipes dans les établissements. Pour l’instant, à l’Académie de Lyon il n’y a pas encore un expert de chaque discipline, mais cet objectif est presque atteint.

 Les actions les plus importantes aux yeux de Monsieur Dupré sont les premières et les dernières, c’est à dire les actions à public désigné et les demandes émanant des Chefs d’établissement, les actions à candidatures individuelles faisant moins évoluer les pratiques pédagogiques. 

Y a-t-il une évolution du volume de formation ?

Pour les stages à public désigné, de l’Académie de Lyon,. Monsieur Dupré a fait doubler (passer de 50 à 100 %) l’effectif des professeurs de sa discipline qu’un Inspecteur pouvait réunir sur une journée. Le contenu de ces stages concerne les contenus de programme, de nouvelles modalités d’examen ou des évolutions des pratiques pédagogiques. Les intervenants sont l’IA-IPR ou l’IEN , ainsi que un ou deux formateurs.
De même il y a eu une augmentation (de 15 à 20%), du volume des actions de proximité

Qui répond aux appels d’offre de formation ?

Ce sont les organismes tels que les universités, le CRDP, les IUFM, l’INRP, des groupes de ressources académiques (DAFOP, CAMD, APPD…).

Une évolution du côté des sciences est à noter avec le groupe de travail « Science » de Jacques Toussaint, qui présente des propositions de formation.

Les APPD (ateliers de pratiques pédagogiques disciplinaire en Français, Anglais Histoire-Geographie) peuvent également en proposer.
Enfin , pour les Mathématiques il y a un IREM dans chaque académie (celui de Lyon est très actif). 

Y a-t-il une évaluation des formations qui sont faites ?

Ce sont soit les enquêtes vues plus haut , soit quelques actions ciblées sur lesquelles ont fait une évaluation spécifique. A la DAFOP une personne est chargée de l’analyse des actions à candidatures individuelles. Une évaluation est prévue sur le PAF 2007-2008.

En terme de statistiques, chaque professeur a 2,1 jour de formation en moyenne par an (cela va de 0,5 j en Lettres à 2,8 j en EPS).

Quelles seraient les modalités à mettre en place pour que ces formations aient un effet à plus long terme ?

On peut imaginer de demander à ce que chaque formation laisse une trace sur le site académique. En EPS par exemple, le responsable de bassin fait un compte-rendu des formations réalisées et ce rapport est affiché sur le site pédagogique de la discipline.

Y a-t-il un droit à formation ?

Il est admis, sans que cela soit officiel ; qu’un enseignant puisse bénéficier de 4 à 5 jours de stage par an mais la régulation se fait par les chefs d’établissement.

Une formation ne doit cependant pas dépasser trois jours d’affilée à cause de la perturbation entraînée dans le fonctionnement de l‘établissement.

Les trois raisons majeures d’absence dans les établissements sont la formation affichée dans le PAF (mais celle-ci est connue un an avant, ce qui permet de mettre en place un remplacement de l’enseignant en stage), les convocations aux examens et les congés de maladie. 

Existe-t-il d’autres types d’actions de formation ?

Ø      Il existe des séminaires académiques déclenchés par la DAFOP
Exemples pour cette année
-une journée sur l’enseignement des TICE (développement des ENT)
-une sur l’enseignement des langues
-une sur l’éducation prioritaire
-une sur la promotion des valeurs du sport
Ce sont les porteurs de dossiers qui organisent des journées académiques réunissant jusqu’à 200 personnes.

Ø      Les formations qualifiantes de préparation aux concours CAPES, Agrégation, Concours des personnels d’encadrement

Ø      Le PNF ou Plan National de Formation
Le PNF sollicite les académies pour l’envoi d’une délégation de Lyon, ou pour organiser une action à Lyon
Une action des IA IPR, professeurs de SVT et Physique-Chimie des classes préparatoires aux grandes écoles a ainsi été montée sur l’enseignement des sciences sous forme d’un séminaire national.

Ø      Il existe aussi des formations avec OM sans frais, elles sont plus rares.

Quelle est l’évolution de la formation au sein de l’Académie de Lyon ?

Le centre académique Michel Delay (organisme lyonnais mis en place dans l’académie pour répondre aux difficultés particulières rencontrées dans certaines banlieues) dépend maintenant de la DAFOP. Ce centre intervient dans l’Education prioritaire, la lutte contre la violence et les nouveaux arrivants en France. Il dispose de formateurs agissant dans le cadre des axes fixés par le Recteur et la politique générale de la formation de la DAFOP.

L’IUFM, autrefois missionné par le Rectorat pour intervenir en formation continue, agit, presque essentiellement aujourd’hui, en formation initiale des professeurs, selon son cahier des charges national.