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Bilan sur l'action de la sélection naturelle sur l'évolution de la couleur de la peau

Par salame — Dernière modification 23/11/2019 10:43

- La sélection naturelle et l’évolution de la couleur de la peau

La figure ci-dessous résume deux effets majeurs de l’action des UV sur la peau ayant eu un fort impact sur l’évolution de sa coloration. 

Pénétration des UV-Complète.jpg

Dans les régions intertropicales et équatoriales à fort rayonnement UV pendant toute l’année, la richesse en mélanine protège contre la destruction des folates ; cependant le rayonnement UV est assez intense pour permettre une synthèse suffisante de vitamine D pendant toute l’année. Les individus à peau peu pigmentée peuvent aussi synthétiser toute la vitamine D nécessaire (il n’y a pas de risque d’hypervitaminose D car le rayonnement ultraviolet détruit la vitamine D3 si elle est trop abondante) mais leur faible pigmentation ne les protège pas contre la destruction des folates. Il en résulte une pression sélective négative sur les individus à peau claire par rapport à ceux à peau sombre ce qui explique l’acquisition d’une peau fortement pigmentée chez les Homo africains et le maintien de cette pigmentation chez  les sapiens africains.

Au cours de la migration des sapiens à peau noire vers l’Eurasie, il y a eu des mutations des gènes de la pigmentation qui ont eu pour effet l’apparition d’individus à peau plus claire. Une variation phénotypique de la couleur de la peau est apparue dans ces populations. Dans ces régions de l’Eurasie de latitude moyenne ou forte, ces populations ont été soumises à un rayonnement UV nettement moins intense et très variable annuellement surtout pour les UVB. La forte pigmentation des individus à peau noire ne leur permettait pas de synthétiser la vitamine D pendant quelques mois, et annuellement leur production de vitamine D était déficiente. Les individus à peau claire, du fait de la réduction du rayonnement UV, risquaient beaucoup moins une destruction de leurs folates et grâce à leur faible pigmentation  produisaient suffisamment de vitamine D (cette vitamine fabriquée majoritairement en été peut être stockée transitoirement dans le foie). En conséquence, dans ces populations migrantes de sapiens, les individus à peau noire ont été soumis à une pression sélective négative et le phototype peau claire s’est généralisé. Les gènes SLC24A5 et SLC45A2 où les allèles mutés entraînant une faible pigmentation ont une fréquence de presque de 100% dans les populations européennes traduisent ce processus de sélection. Il faut remarquer que ces allèles ne se retrouvent pas dans les populations asiatiques qui ont pourtant une peau claire. Cela laisse à penser que les mutations à l’origine de la faible pigmentation des européens ont eu lieu après la séparation des populations de sapiens européens et asiatiques. En outre, cela implique que les innovations génétiques à l’origine de la dépigmentation des européens et asiatiques sont différentes bien que se traduisant par un phénotype semblable (évolution convergente).