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Description Cas 3

Par Naoum Salamé Dernière modification 01/02/2018 14:22

Cas 3

Femme. Absence de puberté

Description

Absence de menstruations chez une adolescence révélant un hypogonadisme. Celui-ci est dû à une mutation du gène qui code pour le récepteur à LH. Cette mutation est une substitution au codon 354 qui remplace un nucléotide à guanine par un nucléotide à adénine. Le codon 354 GAA dans l’allèle normal devient AAA dans l’allèle muté. Cela entraîne la substitution en position 354 de l’acide glutamique par la lysine et cela fait que le récepteur est non fonctionnel.


Référence

A novel mutation of the human luteinizing hormone receptor in 46XY and 46XX sisters
Stavrou S.S, Zhu Y-S., Cai L-Q., Katz M.D., Herrera C., Defillo-Ricart M., Imperato-McGinley J.
The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism,1998,83(6):2091-2097


Exploitation des données

  • Données phénotypiques et caryotype

Le phénotype féminin est conforme au caryotype. Dans l’ovaire, on trouve des follicules à divers stades de développement. L’absence de corps jaune indique que la seconde phase du cycle menstruel n’a pas lieu et surtout qu’il n’y a jamais d’ovulation. Le cycle menstruel s’arrête donc avant la fin de la phase folliculaire. Cela explique l’absence de menstruations. Il y a donc une anomalie dans la commande hypothalamo-hypophysaire du cycle ovarien. La gonadostimuline FSH a pour rôle de déclencher la croissance folliculaire durant la première phase du cycle ovarien. Puisque la présence de follicules cavitaires assez développés dénote une croissance folliculaire, on peut penser que cette hormone est normalement produite chez cette personne.

Un pic de LH est indispensable à un déclenchement de l’ovulation lorsque le follicule est arrivé à maturité. L’absence d’ovulation pourrait être due à une déficience en cette hormone ou à une anomalie des récepteurs à cette hormone des cellules folliculaires.

  • Données biologiques

Les concentrations des deux gonadostimulines révèlent que l’hypophyse les  secrète normalement donc répondent bien à GnRH. Il n’y a donc pas d’anomalies en ce qui concerne GnRH, les récepteurs hypophysaires à GnRH, LH et FSH. L’anomalie provient donc de la réponse des structures ovariennes aux gonadostimulines. La concentration quasi nulle de progestérone confirme l’absence d’ovulation. L’injection d’HCG n’entraîne aucune modification de la concentration des hormones ovariennes. Or, HCG agit sur les structures ovariennes comme LH. Cela signifie que les récepteurs à HCG (et donc à LH) des cellules folliculaires sont non fonctionnels. C’est l’hypothèse qui semble le mieux expliquer les caractéristiques de cette patiente.

  • Données génétiques et moléculaires

La comparaison avec Anagène de la séquence de l’allèle du gène codant pour le récepteur à LH de la patiente avec l’allèle de référence montre qu’il est muté, ce qui confirme l’implication de ce gène dans les caractéristiques phénotypiques de la  jeune femme. Cette mutation au codon 354 provoque dans la chaîne d’acides aminés du récepteur le remplacement de l’acide glutamique par la lysine à cette position.

C’est cette substitution qui rend le récepteur non fonctionnel.