Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Plateforme - ACCES
Navigation

Description Cas 9

Par Naoum Salamé Dernière modification 01/02/2018 12:47

Cas clinique 9

Femme. Absence de puberté

Description

Personne ayant un caryotype XY mais de phénotype externe féminin par suite d’une mutation du gène qui code pour un récepteur à la testostérone.


Référence

Complete androgen insensivity: pathophysiology, diagnosis and management
Imperato-McGinley J., Canovatchel W.J.
Trends in Endocrinology and Metabolism,1992,3(3):75-81


Exploitation des données

  • Données phénotypiques et caryotype

Les organes génitaux externes féminins sont en contradiction avec le caryotype XY. Cependant, la présence de testicules et l’absence d’ovaires indique que la différenciation des gonades durant la période fœtale s’est effectuée conformément au caryotype ; ce qui indique aussi l’absence d’anomalie au niveau du gène Sry. L’absence de voies génitales femelles en dehors du vagin court indique que les testicules durant la période fœtale ont sécrété l’hormone AMH qui a provoqué la dégénérescence des canaux de Muller. La  masculinisation des organes génitaux externes chez un fœtus de caryotype XY s’effectue normalement sous l’action de la testostérone sécrétée par les cellules de Leydig des testicules. Les organes génitaux externes de cette personne indiquent que la testostérone n’a pas agi (de même pour les voies génitales mâles absentes). Cela peut être dû à une absence de sécrétion de testostérone mais aussi à une anomalie des récepteurs à la testostérone des cellules des organes cibles. Selon cette deuxième hypothèse, la personne présenterait un syndrome d’insensibilité à la testostérone. L’absence de menstruations n’est qu’une conséquence de l’absence d’ovaires et d’utérus.

  • Données biologiques

Les concentrations des gonadostimulines et de la testostérone sont élevées même pour un homme. La commande hypothalamo-hypophysaire des gonades fonctionne normalement à la puberté et par la suite. La concentration très forte de la testostérone indique que les cellules de Leydig sous l’action de LH ont sécrété cette hormone. Il a dû en être de même durant la période fœtale de sorte que l’hypothèse la plus probable pour rendre compte du phénotype de cette personne semble être celle de récepteurs à la testostérone non fonctionnels. Les concentrations très élevées des gonadostimulines le confirment. Normalement la testostérone exerce une rétroaction négative sur la production de gonadostimulines par l’hypophyse. Les fortes concentrations de FSH et LH malgré une concentration de testostérone très élevée soulignent que cette rétroaction n’a pas lieu, ce qui montre que les récepteurs à la testostérone des cellules hypophysaires sont non fonctionnels.

  • Données génétiques et moléculaires

La comparaison de la séquence codante de l’allèle du gène qui code pour le récepteur à la testostérone chez  cette femme avec l’allèle de référence confirme  qu’il est muté. Cette mutation consiste en la substitution d’un nucléotide à cytosine par un nucléotide à thymine au codon 774. Il en résulte la substitution d’une arginine par une cystéine dans la chaîne polypeptidique du récepteur. (Cette mutation se situe dans un domaine du récepteur impliqué dans sa liaison à l’androgène).