Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Plateforme - ACCES
Navigation

Les informations fournies par les mutants du virus du sarcome de Rous (RSV)

Par Naoum Salamé Dernière modification 19/12/2017 10:31

 

 

Les années 50 et 60 sont celles où sont établis les fondements de la biologie moléculaire avec la découverte que l’ADN est le support de l’information génétique, et celle des mécanismes de l’expression de cette information : la synthèse des protéines et le code génétique.

En même temps, la mise au point de cultures de virus à partir de cultures cellulaires va déboucher sur l’isolement de ces virus, sur leur observation en microscopie électronique et leurs caractéristiques moléculaires. L’étude du virus RSV va bénéficier des acquis en biologie moléculaire.

La figure ci-dessous illustre la constitution d’un rétrovirus groupe auquel appartient le RSV.

 Structure virus.JPG

D'après ce site 

Le matériel génétique du virus n’est pas de l’ADN mais est constitué par deux molécules d’ARN à un seul brin. Il est contenu dans une capside de nature protéique. Une protéine remarquable se trouve à l’intérieur de la capside. C’est la transcriptase inverse, enzyme propre aux rétrovirus comme le RSV, qui catalyse la synthèse d’un ADN à partir de l’ARN génomique (d’où son nom). Des glycoprotéines membranaires d’origine virale sont insérées dans une enveloppe d’origine cellulaire (voir document sur le cycle du virus).

cycle d’un virus normal.jpg

Au début des années 70, les chercheurs, étudiant le RSV, ont obtenu des mutants du virus RSV au comportement différent du virus initial. Ces virus parasitaient bien les fibroblastes en culture mais ne les transformaient pas. Les cellules gardaient leur aspect de fibroblastes, ne formaient pas de foyers de cellules anormales, donc ne présentaient pas le phénotype de cellules cancéreuses. En revanche elles produisaient des virions (particules du virus). Le virus mutant se reproduisait donc comme le virus « normal » à l’intérieur des cellules parasitées.

Les chercheurs ont alors étudié le génome de ce virus mutant par rapport au virus normal. Ils ont constaté que l’ARN du mutant était environ 15% moins long que l’ARN parental, ce qui correspond à environ 1500 nucléotides. Ils ont recherché alors à quoi était due cette différence et donc la nature de la mutation à l’origine du mutant. La figure ci-dessous illustre leurs conclusions.

biochemical definition RSV-New.jpg


 D'après : Retroviral oncogenes: a historical primer. Nat Rev Cancer. 2012