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Les proto-oncogènes et les cancers humains

Par Naoum Salamé Dernière modification 26/12/2017 23:46

Les proto-oncogènes et les cancers humains

Au début des années 80, on ne connaît pas de cancer humain dû à un rétrovirus (on n’en connaît toujours pas, d’ailleurs ; en revanche on a identifié des cancers dus à d’autres virus, des virus à ADN). On s’interrogeait pour savoir si les cancers humains résultaient aussi de mutations de proto-oncogènes cellulaires comme chez les autres animaux.

Le protocole expérimental utilisé pour résoudre cette question est celui de la transfection illustré de façon schématique dans le document « Passage du proto-oncogène à l'oncogène ».

La première étude a porté sur un cancer de la vessie dont l’ADN extrait des cellules cancéreuses s’est avéré capable de transformer en cellules cancéreuses des cellules NIH3T3 de souris en culture. Dans les cellules cancéreuses humaines, il y avait donc bien des oncogènes. Vu la faible efficience du transfert d’ADN, les chercheurs arrivaient à la conclusion qu’un seul oncogène avait été transféré dans les cellules de souris transformées. En s'appuyant sur les données connues sur les oncogènes viraux, notamment les oncogène v-SRC du Poulet et v-Kras du Rat, ils ont réussi à identifier l'oncogène transformant présent dans l'ADN des cellules cancéreuses de la vessie. Le travail suivant a été d’isoler cet oncogène de le cloner, de le séquencer.

La comparaison de sa séquence avec celle de l’oncogène viral v-Kras du rat montre que cet oncogène humain impliqué dans ce cancer de la vessie était homologue de l’oncogène viral du rat.

Fichier c-Kras HS Mut35 - v-Kras Rattus.edi

Le travail suivant a été de rechercher dans les cellules normales le proto-oncogène dont il est issu par mutation.Le document .... fournit les séquences des gènes Kras de cellules normales et de cellules cancéreuses chez l'homme.

Fichier Ckras cellule normale - Ckras cellule cancéreuse.edi

La comparaison des séquences codantes de l’oncogène de ce cancer de la vessie et de son proto-oncogène montre qu’elles ne diffèrent qu’au 12ème codon (GGC12GTC). Au niveau de la protéine, cela se traduit par la substitution d’une Valine à une Glycine au 12ème acide aminé. Cette seule mutation ponctuelle suffit à rendre oncogénique la protéine.En outre il faut remarquer que la possession d'un seul allèle oncogénique suffit à prédisposer la cellule à la cancérisation. L'allèle oncogénique est donc dominant par rapport au proto oncogénique (contrairement à la situation dans les gènes suppresseurs de tumeurs).