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Une hypothèse ancienne sur l'origine des cancers

Par Naoum Salamé Dernière modification 27/06/2017 15:57

Une hypothèse ancienne sur l'origine des cancers

Au début du vingtième siècle, Boveri fit des observations sur la reproduction et le développement de l’oursin. Il détermina notamment le nombre de chromosomes des spermatozoïdes, des ovules, de l’œuf et des cellules au cours du développement de l’embryon. Il établit une correspondance entre le comportement des chromosomes et celui des facteurs héréditaires (gènes) tel qu’il résultait des expériences d’hybridation réalisées par Mendel au 19ème siècle. Cela l’a conduit à exprimer avec un autre cytologiste, Sutton, la théorie chromosomique de l’hérédité suivant laquelle les facteurs héréditaires sont situés sur les chromosomes. Il mettait ainsi l’accent sur l’importance des chromosomes dans la vie cellulaire.

S’appuyant sur les observations de Hansemann, de la fin du 19ème siècle qui révélaient l’existence d’anomalies chromosomiques et de divisions anormales dans les cellules des tumeurs, Boveri imagina une théorie  sur le cancer. Pour lui, le cancer était une maladie cellulaire, les cellules de la masse cancéreuse provenant d’anomalies d’une cellule initiale transmises par la suite aux cellules issues du développement de la tumeur.

Boveri précisa son hypothèse en émettant l’idée que l’anomalie de la cellule cancéreuse siégeait dans son noyau et était due à une constitution chromosomique anormale. En lien avec la théorie chromosomique de l’hérédité, il mettait l’accent sur le fait que les chromosomes étaient qualitativement différents et que la perte ou le gain de certains chromosomes, ou simplement d’un fragment, pouvait conférer à la cellule un caractère cancéreux. Il mettait surtout l’accent sur le fait que la cellule cancéreuse a perdu certaines capacités par rapport à la cellule normale, en particulier celle  de réponde aux signaux de l’organisme qui restreignent sa multiplication. Il pensait donc que certains chromosomes permettaient à la cellule  de répondre aux signaux de l’organisme et de restreindre sa multiplication s'opposant ainsi à la genèse de tumeurs.