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Une hypothèse ancienne

Par Naoum Salamé Dernière modification 27/06/2017 15:33

Une hypothèse ancienne sur l'origine des cancers

 

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Exploitation

Comme l’explicite ce document, l’idée de l’existence au sein des cellules d’un mécanisme qui s’oppose à leur cancérisation, à leur prolifération incontrôlée est ancienne, remontant à Boveri au début du XXème siècle. Auteur avec Sutton de la théorie chromosomique de l’hérédité, il met l’accent sur l’importance des chromosomes dans la vie cellulaire. Il se base sur ses propres observations sur les conséquences d’anomalies chromosomiques au cours du développement de l’oursin, et sur celles de Hansemann sur l’existence d’anomalies chromosomiques dans les cellules cancéreuses d’une tumeur, pour proposer une théorie sur la nature et l’origine d’un cancer. Il postule qu’une cellule devient cancéreuse à la suite d’une anomalie dans la mitose qui lui a donné naissance d’où résulte une garniture chromosomique anormale. Pour Boveri, une tumeur a pour origine une cellule possédant une garniture chromosomique anormale qui transmet ensuite cette anomalie à toutes les cellules qui résultent de sa prolifération incontrôlée. Cette idée sur l’origine génétique des cancers est visionnaire, quand on songe aux limites des techniques d’observation microscopique de l’époque et au peu de connaissances que l’on avait sur les facteurs héréditaires mendéliens (auxquels Johannsen donne le nom de gène en 1909).

 Affinant sa conception cellulaire et génétique du cancer, Boveri insiste sur le fait que la cellule cancéreuse a perdu certaines propriétés de la cellule normale, en particulier celles de répondre aux signaux de l’organisme, ce qui la conduit à proliférer de façon indépendante. Il attribue cela à la perte de chromosomes ou de fragments de chromosomes sans pouvoir s’appuyer sur des observations pour étayer son hypothèse. Il imagine donc l’existence sur certains chromosomes de gènes qui, normalement, permettent à la cellule de se multiplier en harmonie avec l’organisme qui l’abrite et dont la perte fait qu’elle acquiert un comportement anarchique. Même si la formulation n’est pas aussi précise c’est l’idée de gènes qui s’opposent à la tumorigenèse qui est  exprimée par ce biologiste et cela peut sensibiliser les élèves à la façon dont fonctionne la science.

Une hypothèse ancienne testée 60 ans plus tard

Pendant longtemps, les idées de Boveri ont rencontré peu d’écho auprès des cancérologues d’autant plus qu’on ne savait comment les tester. Là encore c’est un progrès technique, la mise au point de la fusion cellulaire au cours des années 60, qui a permis aux chercheurs (Harris, Klein) de réaliser ces tests.