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Les origines des niveaux de pollution

Par depeyre — Dernière modification 13/11/2015 15:26
Dès 1950, des enquêtes épidémiologiques consacrées à l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé ont mis en corrélation des augmentations de décés par atteintes respiratoires et/ou cardio-vasculaires et des niveaux très élevés de pollution acido-particulaire.

Mise à jour : 14/08/2001

 

Des mesures réglementaires de contrôle des émissions de polluants sont mises en place comme le "Clean Air Act" au Royaume-Unis en 1957. Ceci permit de diminuer fortement les émissions provenant de combustion dans les installations fixes ( SO2, particules fines en suspension) dans la plupart des pays industrialisés occidentaux. Ces fortes baisses eurent comme effet pervers, le fait que l'on ne considera plus la pollution atmosphérique comme une cause importante de mortalité (les études durant les années 60-70 allèrent dans le même sens).

Durant la décénie 80, on s'intéressa plutôt à l'impact de la pollution atmosphérique sur la morbidité qui a amené de nouvelles normes de la qualité de l'air. Depuis les dix dernières années, on constate que des niveaux modérés ou faibles de pollution ont un impact à court terme sur la mortalité et ce, même à des niveaux de polluants inférieurs aux valeurs limites actuellement en vigueur.

Les agents principalement mis en cause sont les particules fines en suspension et la pollution soufrée. Ainsi une méta-analyse de 10 études a conclu à une agmentation du nombre de décés de 6% pour une augmentation de 100µg/m3/j de particules fines.

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Une autre étude portant sur 15 villes européennes, confirme ces conclusions en montrant l'existence d'une augmentation de la mortalité totale mais aussi spécifique pour affections respiratoires et cardio-vacculaires en rapport avec des niveaux faibles de pollution particulaire et soufrée.

Ces résultats en contradiction avec les études réalisées durant les années 60-70 peuvent être expliqués en partie par:

  • des méthodes d'analyse statistique plus appropriées pour étudier les liens à court terme. 
  • une forte évolution des sources de pollution atmosphérique en milieu urbain où les transports représentent désormais la principale source de pollution particulaire et autres produits (CO, NOx, COV).

Les enseignements du passé

La période de smog hivernal survenue à Londres en 1952 est la preuve la plus convaincante des effets de la pollution sur la santé. Voici les niveaux maxima observés:

  • fumées noires : 2650 µg/m3/j. 
  • SO2 : 1260 µg/m3/j.

En comparant le nombre de décés durant cette période de smog avec la période qui l'a immédiatement précédé et la période équivalente de l'hiver 1951, ainsi que dans d'autres villes n'ayant pas connu de pic comparable, on estime à environ 3500 à 4000 le nombre de décés supplémentaire pour une population exposée de l'ordre de 8.000.000 de personnes.

80 à 90 % de ces décés étaient d'origine cardio-respiratoire et 60 à 70 % concernaient des personnes agées de plus de 65 ans. Des obsevations comparables ont été observées en se qui concerne la morbidité.

Depuis, d'autres épisodes de smog ont eu lieu à Londres et ont été associés à de nombreux décés.
 

 date de la période de smog  nombre de décés attribuables au smog
 1956  1000
 1957  700-800
 1958-59  200-250

En janvier 1985, un épisode de smog est survenu dans la Ruhr. Voici les maxima observés.

  • SO2 : 830 µg/m3/j. 
  • PS : 600 µg/m3/j. 
  • NO2 : 230 µg/m3/j.

La mortalité, les admissions hospitalières, les transports en ambulance et les consultations en médecine ambulatoire ont été étudiés avant, pendant et après cette période et comparés aux mêmes données dans des zones témoins sans pollution.
 

 Critère étudié  Augmentation observée
 Mortalité  6 %
 Admissions hospitalières  12 %
 Consultations médecine ambulatoire  2 %

Les affections cardio-vasculaires étaient bien plus fréquentes que les affections respiratoires.


En décembre 1992, la ville de Birmigham a connu également un pic de pollution dont les maxima suivent :

  • SO2 : 345 µg/m3/j. 
  • NO2 : 425 µg/m3/j. 
  • Particules : 231 µg/m3/j.

L'étude a porté sur un panel de personnes asthmatiques demeurant à proximité des stations de mesure. Seuls les patients atteints d'asthme grave eurent des complications (augmentation de la prise de médicaments et baisse de la fonction ventilatoire).


Enfin en 1995, à Londres on a assisté a un épisode de pollution essentiellement au NO2 avec des niveaux journaliers de 406 µg/m3 et un niveau horaire maximum de 868 µg/m3. Les résultat de l'étude montrent que la mortalité journalière a augmenté de 10 %, la mortalité cardio-vasculaire a augmenté de 20 %. Une hausse des admissions hospitalière a été notée chez les personnes agées de plus de 65 ans avec +19% d'admission pour cause respiratoire et + 43 % pour broncho-pneumopathie chronique obstructive.

Chez les enfants de 0 à 14 ans, aucun excés d'admissions n'a été constaté.

Au regard de ces différents épisodes de forte pollution, on constate bien que la relation pollution / santé, n'est pas si directe que cela, il ne faut pas réagir uniquement en phase de "pic", la pollution de fond joue un rôle plus diffus, mais évident.