ECONAPPE

 
Contrôle de l'efficacité de drains

Le drainage consiste à extraire de l'eau d'un terrain si celle-ci compromet sa stabilité.

En 1977, lors du chantier du barrage du Flumet, le marais a été surcreusé, créant un talus à l'amont de la retenue en projet. Les formations fluvio-glaciaires du Bassin du Flumet ne permettent pas de former des pentes raides lorsqu'elles sont gorgées d'eau ; elles montrent, après des périodes de pluies intenses, des phénomènes de glissement. Pour assurer la stabilité de tels talus et faciliter l'écoulement de l'eau en surface, on leur donne une faible pente et on les couvre de blocs rocheux résistant au glissement pendant que des drains abaissent localement le niveau de la nappe.

Le piézomètre P4 ayant montré que la nappe atteignait pratiquement la surface du sol, l'eau menaçait la stabilité du talus. Des drains ont donc été forés en mars 1978 pour abaisser, localement, le niveau piézométrique.

Pourtant, après la mise en service des drains, la nappe n'avait que faiblement baissé, ce qui a fait douter de l'efficacité des travaux de drainage.

Pour prévoir l'effet des drains sur la nappe, le fonctionnement du modèle d'ÉCO NAPPE a été modifié en perçant un trou dans le réservoir de la nappe au niveau où sont forés les drains. L'aquifère se vide alors comme un réservoir doublement percé par l'effet des sources et des drains, ces derniers fonctionnant comme des sources supplémentaires dont le débit dépend de la hauteur d'eau de la nappe au dessus d'eux. Leur effet s'exprime, selon la loi du réservoir percé, par la diminution journalière d'épaisseur de la nappe du fait de la sortie d'eau par les sources.

Les sources sont à 492 mètres d'altitude ; leur influence sur la nappe est déterminée grâce au piézomètre P4 car la mesure de leur débit n'est pas aisée.

L'utilisateur choisit des valeurs d'effet de ces sources et il les cale sur les enregistrements obtenus au piézomètre P4 entre 1977 et 1978, année de mise en place des drains, de façon à ce que le niveau piézométrique calculé coïncide avec les enregistrements au piézomètre P4 avant la mise en service des drains.

Les drains sont implantés à l'altitude 493 mètres. Leur débit, de mesure facile, était de 250 mètres cubes par heure en février et mars 1978. L'utilisateur peut déterminer une valeur d'effet des drains telle que les résultats obtenus par le calcul pour la période suivant la mise en service des drains correspondent à la réalité des enregistrements au piézomètre.

Le modèle révèle l'efficacité des drains. Si, au début de 1978, le niveau piézométrique observé a moins baissé que prévu, c'est par suite de précipitations exceptionnellement abondantes. En l'absence de drains, il aurait atteint la cote 504 mètres, soit trois mètres de plus qu'en présence des drains.

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