Conception de serveurs et de services sur internet
pour l'enseignement des sciences de la vie et de la Terre

Université d'été, CRDP de Versailles, 20-24 juillet 1998


Le réseau français des serveurs
de sciences de la vie et de la Terre
Hélène Ormières

Résumé :

Structurer sur Internet, un réseau de ressources scientifiques adaptées aux enseignements et mettre à la disposition des élèves et des enseignants de sciences de la vie et de la Terre divers systèmes d'échanges et de communications, voilà l'objectif que se sont donné le bureau des technologies pour l'enseignement (DTB1) l'Inspection générale de sciences de la vie et de la Terre ainsi que les équipes académiques d'IPR-IA et d'enseignants impliqués dans l'intégration des technologies de l'information et de la communication dans la discipline.

Ces travaux se sont situés dans le cadre de la mise en réseau des lycées, collèges et écoles à travers RENATER, projet labellisé en 1995 lors de l’appel à propositions du ministère de l’industrie sur les autoroutes et services de l’information.

Cet exposé présente les travaux et les réflexions qui ont permis de créer le réseau français des serveurs de sciences de la vie et de la Terre et fait le point, après un an et demi d’existence de celui - ci, sur ses atouts, les réflexions en cours et les projets qui en font un outil vivant au service des objectifs cognitifs et méthodologiques de l’enseignement de la discipline.


Sommaire

1 Une évolution exemplaire

. 2. Une animation

 2.1 Des stages nationaux

 2.2 Des listes de diffusion

 2.3 Des forums

2.4 Les décisions de la dernière réunion à Metz

3. Une offre de ressources pédagogiques

3.1 Des informations multiples et variées

3.1.1 les programmes, les examens, les concours, les dispositifs d’évaluations

3.1.2 les écoles, formations, entreprises locales pour permettre une aide à l’orientation

3.1.3. les logiciels et cédéroms d'intérêt pédagogique

3.1 4 les publications réalisées par le ministère

3.1.4 les ressources audiovisuelles

3.2 Des publications de travaux coopératifs

3.3 Des descriptifs de "sorties géologiques ou botaniques locales"

3.4 Une sélection de serveurs scientifiques nationaux et internationaux

3.5 Des usages pédagogiques

4. Des difficultés à surmonter, des défis à relever

 Conclusion



1. Une évolution exemplaire

Passer à la généralisation de l’usage des technologies de l’information et de la communication en sciences de la vie et de la Terre, au bénéfice de la formation méthodologique de l’élève, tel est l’objectif.

Dans les enseignements de biologie et de géologie en France, les NTIC jouent depuis longtemps un rôle majeur en tant qu'outils d'enseignement. La discipline a dû en effet s’adapter aux progrès techniques en même temps qu'elle s’adaptait au rythme accéléré des découvertes scientifiques.

Rappelons quelques points forts de cette adaptation :

La réaffirmation de l’importance de l’enseignement expérimental, des programmes qui préconisent l'utilisation des NTIC, des contenus qui font référence aux outils de la recherche, au lycée et progressivement – en dépit de sévères difficultés - au collège, des temps et des espaces véritablement réservés à l'expérience et à la découverte avec l'aide des nouveaux outils, une pratique courante de l'ordinateur grâce à la généralisation en quelques années de l'EXAO (Travaux pratiques assistés par ordinateur).

Les possibilités ouvertes par le développement d'Internet ont très vite excité la curiosité de nombreux enseignants, formateurs, IPR-IA, ont éveillé l’attention de l’Inspection générale et les premiers échanges à travers ce réseau ont vu le jour dès 1996.

Une structure dynamique et souple s’est mise en place pour répondre aux besoins des élèves et des enseignants. La spécificité de ce nouveau support de communication, permet de résoudre plus rapidement qu'auparavant des problèmes d'information ou de formation. Elle crée de nouveaux appétits, et suscite chaque jour la mise en ligne de nouvelles réalisations au service de l’enseignement scientifique.

2. Une animation

Dès 1996 les 13 académies expérimentales pour le projet de mise en réseau des établissements se sont mobilisées et ont travaillé à la mise en place de modules pédagogiques sur les serveurs académiques en exploitant les compétences disponibles sur le terrain et les moyens spécifiques attribués pour ce projet par le ministère. Très vite, la nécessité d’une information réciproque des équipes mises en place pour élaborer le contenu des serveurs pédagogiques disciplinaires, et d’une coordination s’est faite sentir. Dès décembre 1995 le bureau des technologies nouvelles pour l'enseignement, avec l’inspection générale de S.V.T proposaient deux stages au plan national de formation qui ont été retenus pour le printemps 1997.

En même temps se mettait en place une structure de coordination des serveurs académiques (banques de données en ligne en SVT). Les réunions bisannuelles de cette commission permettent, de réaliser une information et une formation réciproque, et d’assurer une complémentarité des travaux des diverses équipes académiques en SVT;

Un autre groupe national également encadré par l’inspection générale et le bureau DTB1, s’emploie plus particulièrement à publier sur le WEB des travaux montrant la diversité des applications possibles, dans notre enseignement, des NTIC (groupe de recherche TICE et SVT).

2.1 Des stages nationaux

Les stages du printemps 97 ont permis de réunir au niveau national un IPR-IA et un formateur par académie, ainsi que les responsables de l’I.N.R.P et du C.N.D.P en charge des recherches et publications documentaires en SVT, afin d’informer, de former à l’utilisation d’Internet et d’échanger. Des priorités d'action se sont petit à petit dégagées, et une dynamique forte s’est mise en place.

Pour le début de l’année 1999 deux autres stages au Plan National de Formation réuniront des formateurs sur le thème "  Usages pédagogiques des réseaux en travaux pratiques de SVT". Ce stage devrait permettre de souligner que, loin d’éloigner les enseignants des travaux pratiques et du réel, les outils d’Internet permettent de multiplier et de renouveler les pratiques expérimentales. C’est aussi une des conclusions qui se dégage des travaux des journées méditerranéennes de Mai 98 à Ajaccio. Les journées occitanes à Toulouse en Juin 1997 avaient déjà amorcé cette réflexion.

2.2 Des listes de diffusion

Nombreux sont aujourd’hui les enseignants, les formateurs et les Inspecteurs qui ont acquis des boites aux lettres électroniques et communiquent ainsi rapidement. Des espaces sur serveurs FTP sont également mis à leur disposition de façon à leur permettre d’échanger, images et applications multimédia. Un des atouts essentiels d’Internet, la facilité et la vitesse des communications, est mis à profit pour enrichir constamment les ressources mises à disposition sur les domaines académiques et national de SVT, des serveurs de l’éducation.

Dans chaque académie un interlocuteur de la discipline est chargé des relations entre le groupe académique chargé de l'intégration des NTIC dans la discipline et le ministère.

Très rapidement chaque académie disposera d’un service pédagogique en SVT et la coordination générale sera établie par le biais des listes de diffusion.

Une charte des règles que se donnent les serveurs constituant le " réseau " est affichée . L’INRP et le CNDP sont associés aux réflexions et aux réalisations du réseau.

Des partenariat avec les organismes de recherche sont par ailleurs établis progressivement. INRA, ORSTOM, IFREMER, INSERM....

2.3 Des forums

Plusieurs forums sont ouverts aux questions et aux remarques des visiteurs des services. Le serveur de Toulouse, pionnier dans ce domaine, offre un forum où tous les sujets sont abordés. Sur les serveurs académiques s’installent progressivement des forum thématiques.

3. Une offre de ressources pédagogiques

Un effort d’organisation des informations en fonction des besoins les plus fréquemment exprimés par les enseignants, les élèves et leurs parents, se réalise progressivement :

3.1 Des informations multiples et variées

Sur le serveur " http://www.education.gouv.fr " ainsi que sur les serveurs académiques ont trouvera des informations variées concernant :

3.1.1 les programmes, les examens, les concours, les dispositifs d’évaluations

Les nouveaux programmes sont progressivement publiés sur le serveur national. Les dates des examens et des concours sont annoncées, les sujets et parfois des corrigés, sont proposés.

3.1.2 les écoles, formations, entreprises locales pour permettre une aide à l’orientation

Grâce à Internet l’actualisation constante des informations nationales et locales sur les débouchés des études et des formations peut se réaliser et se développer.( Nancy-Metz, Lyon..)

3.1.3. les logiciels et cédéroms d'intérêt pédagogique

La publication régulière des résultats des expertises de logiciels, cédéroms et très bientôt des services pédagogiques en ligne offerts, doit permettre aux enseignants de faire des choix pertinents en fonction de leurs besoins et des équipements dont ils disposent.(Logiciels,Logithèque)

3.1 4 les publications réalisées par le ministère

Le fruit des travaux des groupes animés par le bureau de technologies nouvelles pour l'enseignement, sous la présidence de l'Inspection générale, à été publié sur divers supports. Ces publications sont présentées sur le serveur national. (TICE et SVT).

3.1.5 les ressources audiovisuelles.

Le ministère travaille à aider les enseignants à accéder légalement aux ressources audiovisuelles issues des chaines de télévision.

Par ailleurs sur le serveur de Nancy- Metz sont répertoriées et présentées les cassettes disponibles pour accompagner les programmes en vigueur.

3.2 Des publications de travaux coopératifs

Diverses ressources pédagogiques issues des travaux d’équipes académiques ou nationales sont publiées sur le réseau des services de SVT. Elles sont classées par thèmes ou en fonction des niveaux d’enseignement et des programmes. Elles sont publiées sous la responsabilité des IPR-IA de la discipline. Les thèmes abordés répondent aux besoins locaux, ou nationaux et sont envisagés dans ce cas en concertation avec la commission nationale._

Les moteurs de recherche, généraux, ou spécifiques, permettent de parvenir rapidement et précisément à l’information recherchée.

Un travail est en cours pour mettre au point les méthodes les plus pertinentes pour indexer les données afin qu’elles soient retrouvées rapidement à l’aide des systèmes de recherche disponibles aujourd’hui sur le WEB.

L'académie de Strasbourg et la vitrine des applications pédagogiques du multimédia, (regroupement de 75 établissements francophones quebéquois) ont mis au point un dispositif de recherche sur les site éducatifs francophones :Index des sites éducatifs

3.3 Des descriptifs de "sorties géologiques ou botaniques locales"

Des exemples peuvent être trouvés sur les serveurs de Amiens, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Creteil, Montpellier , Nantes, Lyon, Orléans-Tours, Paris , Rennes , Reims, Rouen, Toulouse, ...

3.4 Une sélection de serveurs scientifiques nationaux et internationaux

Plusieurs serveurs ont fait une sélection des serveurs susceptibles d'apporter des informations pertinentes pour nos enseignements. Cette sélection ne pourra jamais être exhaustive. L’idée est plutôt de renouveler régulièrement les sélections de façon à faire remarquer des nouveautés intéressant la discipline, en ajoutant quelques suggestions d’utilisation, ou le compte rendu de pratiques pédagogiques développées à partir des données de tel ou tel serveur._

 Fin septembre 1998 sur le ministère ouvrira un site " Educasource" qui présente et repertorie des services interessant les enseignants. Un premier aperçu de ce service est présenté sur le site du CNDP.

3.5 Des usages pédagogiques

Internet permet de communiquer et d'échanger des questions, des travaux, des résultats de recherches. Des usages pédagogiques des NTIC trouvent par là un moyen de diffusion.

Il importe de travailler à animer des lieux d'échanges, et à inventer des modes de travail avec les élèves qui s'appuient sur Internet.

4. Des difficultés à surmonter, des défis à relever

Développer dans le système scolaire les usages d’Internet considéré comme outil de formation scientifique, suppose que l’accès en soit facilité aussi bien au niveau de l’établissement qu’à celui du laboratoire de SVT pour les enseignants et les élèves ainsi qu’au niveaupersonnel. On peut vérifier que les utilisateurs les plus novateurs sont ceux qui disposent d’un accès à domicile.

Les équipes éducatives des établissements ont besoin d’autre part de formations. Les usages administratifs doivent de développer en même temps que les usages pédagogiques. De nouvelles formes de travail et d’apprentissage vont voir le jour et les imaginations vont être stimulées.

Il reste à affiner les outils de recherche et d’indexation des pages des serveurs du réseau, de façon à réellement faciliter et accélérer la recherche et l’exploitation des ressources mises à la disposition de tous, élèves, enseignants, mais aussi parents d’élèves, étudiants, établissements français à l’étranger etc.

Les services doivent aussi pouvoir être régulièrement enrichis et actualisés ; cela suppose une veille constante et des moyens humains et financiers. Une réelle prise en compte au niveau régional et local de la nouvelle charge de travail qui incombe aux équipes pédagogiques des académies est nécessaire.

Conclusion

Un grand nombre de présentations et d’exposés de ces rencontres montrent l’engouement des enseignants et des élèves pour Internet, ainsi que l’enthousiasme, le dynamisme et la créativité de beaucoup d’entre eux.

A la suite des pionniers qui ont créé les premiers services pédagogiques en SVT, nombreux sont ceux qui se sont engagés sur la piste ainsi tracée. Presque toutes les académies ont aujourd’hui ouvert un espace pédagogique pour les SVT sur leurs serveurs. La volonté de conjuguer les efforts pour que les travaux publiés soient complémentaires et donnent une image aussi juste que possible de la réalité de l’enseignement expérimental en France, est affirmée par l’implication de toutes les parties (Ministère, autorités académiques, collectivités territoriales, Inspecteurs généraux, CNDP, INRP, IPR-IA, chefs d’établissements, organismes de recherche et organismes culturels, associations....) dans le dispositif mis en place.

Ce dispositif prend cette année un nouvel élan grâce à l’engagement du gouvernement confirmé dès la rentrée scolaire par le Premier ministre et en janvier par le Ministre de l’éducation nationale de la recherche et de la technologie, en ce qui concerne la généralisation d’Internet dans le système éducatif.

Gageons qu’Internet contribuera fortement à faciliter les apprentissages et à développer la formation scientifique et technique des jeunes.

Hélène ORMIERES
Ministère de l’éducation nationale de la recherche et de la technologie.
Direction de la Technologie
Sous direction des technologies éducatives et de technologies de l’information et de la communication
Bureau des technologies pour l’enseignement (DTB1)
1 rue Descartes
75005 PARIS


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