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Mise à jour : 14/08/2001

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Récepteurs à morphine du cerveau


Effet de la morphine sur la transmission du message douloureux au niveau spinal. Par Jean-Pierre Ternaux, Unité de Neurocybernétique cellulaire, CNRS/UPR 9041

La stimulation naturelle d’un territoire cutané met en jeu des fibres afférentes qui véhiculent des messages nerveux responsables de la sensibilité tactile et nociceptive. Ces messages sont véhiculés jusqu’à la corne dorsale de la moelle épinière par des fibres sensitives de diamètres différents. Les fibres A, myélinisées, de grand diamètre, transmettent les messages de la sensibilité tactile avec des vitesses de conduction très rapides, de l’ordre de 70 à 100 mètres par seconde. Les fibres C, amyéliniques, de faible diamètre, sont responsables de la transmission du message douloureux, avec des vitesses de conduction de l’ordre de 1 à 2 mètres par seconde. Les neurones afférents sensitifs ont leurs corps cellulaires situés dans les ganglions rachidiens et leurs axones se projettent synaptiquement au niveau des arborisations dendritiques des cellules de la couche V, cellules qui sont à l’origine de la voie spinothalamique. Cette voie est croisée, c’est à dire que les informations en provenance de l’hemi-corps se projettent sur le thalamus et le cortex sensitif contralatéral. 

Expérimentalement, chez l’animal anesthésié, les cellules de la couche V de la corne dorsale de la moelle épinière peuvent être enregistrées à l’aide d’une microélectrode de verre. Ces cellules sont des neurones convergents qui reçoivent à la fois des informations de la sensibilité tactile et nociceptive. Ce type de réponse peut être obtenue par une stimulation électrique de la racine dorsale. Les potentiels d’action enregistrés, dans ces conditions, au niveau des cellules de la couche V, sont caractérisés par une réponse de courte latence, correspondant à la mise en jeu des fibres rapides A (latence courte), puis avec une latence plus longue, à une salve de potentiels qui résulte de la mise en jeu des fibres lentes véhiculant le message nociceptif. Dans ces conditions expérimentales, l’injection de morphine par voie intraveineuse, induit très rapidement une disparition du message correspondant à la mise en jeu des fibres nociceptives. Cependant, aucune modification du message transmis par les fibres A n’est observée. Ce résultat montre que la morphine agit spécifiquement sur l’activité électrique des fibres C qui véhiculent le message nociceptif. Ceci est également confirmé par une manoeuvre pharmacologique qui consiste à injecter à l’animal un antagoniste des récepteurs aux opiacés (le naloxone), avant l’injection de morphine. Dans ces conditions, l’injection de morphine ne provoque pas l’inhibition des messages nociceptifs enregistrés au niveau des cellules de la couche V. Cette expérience montre que l’effet analgésique de la morphine implique un récepteur spécifique dont la localisation a été précisée par des techniques d’ autoradiographie et d’immunohistologie. 

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