Plasticité cérébrale
Plasticité 
Informations scientifiques
Outils pour enseigner
Partenaires Recherche Synthèses Points Ressources Démarches Biblio Sites
Mise à jour : 22/04/2003

Glossaire
Histoire

Téléchargement
 La récupération après lésions cérébrales

Rédigé par M-C. Garnier et M. Ternaux, Lycée Joliot Curie, Aubagne 

Les conséquences à long terme d'une atteinte cérébrale ne sont pas forcément irréversibles. La restauration fonctionnelle est d'autant meilleure que les sujets sont jeunes ou que l'évolution de la lésion est lente.

Certains facteurs : traitements pharmacologiques (facteur de croissance nerveux = NGF )ou un environnement stimulant peuvent avoir des effets sur la récupération.

Historiquement, les expériences de Sol Schwartz, avant les années 1970, pratiquées chez des ratons montraient l'importance du milieu environnemental (stimulations physiques et sociales) dans les facultés de récupération.

L'expérience consistait à pratiquer des lésions bilatérales du cortex occipital chez des ratons âgés d'un jour. Un nombre équivalent de sujets (servant de témoins) subissaient tous les aspects d'une opération mais sans lésion du système nerveux central. Ensuite, certains de ces animaux, pendant trois mois, ont été élevés dans des environnements "riches" (stimulations physiques et sociales), d'autres étaient placés dans des milieux beaucoup plus "pauvres".
 

Environnement appauvri sur le plan social (rat isolé) et physique (pas d'objets dans la cage) Environnement enrichi sur le plan physique (objets dans la cage) et sur le plan social (12 rats par cage)

Le test consistait, pour les rats, à traverser un labyrinthe complexe et de configuration changeante. Sol Schwartz a alors constaté que les performances des rats du milieu riche étaient supérieures à celles des autres, même en ce qui concerne les rats lésés, qui faisaient moins d'erreurs que les rats témoins (intacts) élevés en milieu pauvre.
 

Le test utilisé est le labyrinthe de Hebb-Williams et on porte en ordonnée le nombre d'erreurs mesurées pour 12 configurations différentes du labyrinthe.

Les groupes A et B sont constitués de rats enrichis socialement et physiquement.

Les rats des groupes C et D sont constitués de rats élevés en milieu appauvris.

Les rats des groupes B et D ont été lésés.

 

D'autres expériences de même type ont été réalisées par la suite (Bruno Will - Université de Californie à Berkeley) et les résultats obtenus peuvent être généralisés (rats de souches différentes, des deux sexes, avec des lésions corticales de tailles différentes). Il est important de souligner que le déficit lié à la lésion peut être compensé en grande partie par un élevage dans un milieu riche même si les sujets sont des rats adultes au moment de l'opération.

A l'Université du Wisconsin, John Davenport et ses collaborateurs ont montré que les déficits comportementaux liés à un crétinisme hypothyroïdien (créé expérimentalement ) peuvent être réduits de façon importante, voire éliminés, par un enrichissement de l'environnement de cinq semaines arès le sevrage. Ces effets ont persisté pendant plus de quatre mois.

Néanmoins, l'action de l'environnement dans la récupération n'est pas efficace dans tous les cas et elle semble dépendre de l'aire endommagée. Les expériences précédentes avaient comme point commun d'impliquer le système hippocampique.

B Bland et R Cooper, de l'Université de Calgary, ont montré que l'élevage en milieu enrichi ne modifie pas les performances de rats dans un test de discrimination visuelle après ablation du cortex visuel.

Stanley Finger de l'Université de Washington est arrivé à une conclusion semblable lors de lésions du cortex somatosensoriel : pas d'amélioration de tâches d'apprentissage tactile.
 


Institut national de Recherche pédagogique