Mission Santo
 
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La petite fourmi de feu ou fourmi électrique

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Nous allons faire connaissance avec un animal, trouvé par les chercheurs à Santo et qui, bien que sa taille soit de l'ordre de 1,2 mm, sème la terreur dans les îles du Pacifique. Certains n'hésitent pas à parler de lui comme de la pire peste animale.

Documents ayant servi de point de départ

TEXTE 1

L’invasion des fourmis électriques

Parmi les menaces que font peser les activités humaines sur la biodiversité, l’introduction d’espèces envahissantes est peut-être la moins connue.
Dans le domaine animal, ce sont les rats, les cochons et les fourmis qui représentent la plus grosse menace dans les îles du Pacifique.
La mission du module « Friches et aliens » est d’étudier ces espèces envahissantes, leur mode de propagation, les dégâts qu’elles provoquent et, quand c’est possible, de les combattre.

Qualifiée d’électrique à cause de l’intensité de sa piqûre, une petite fourmi particulièrement agressive a colonisé un grand nombre d’îles du Pacifique. Un vrai rouleau compresseur. « C’est simple, quand elle est présente quelque part, il n’y a plus qu’elle. Il n’y a pas d’autre insecte », résume Hervé Jourdan, de l’IRD de Nouméa.

Cet alien particulièrement nocif a développé un mode de reproduction original, basé sur le clonage des reines. Comme leurs mères sont issues du même clone, les ouvrières des différentes colonies se reconnaissent comme sœurs et coopèrent les unes avec les autres au lieu de se combattre.
De plus, ces fourmis pratiquent une sorte d’élevage des pucerons et cochenilles pour se nourrir de leur miellat, se garantissant un approvisionnement constant en nourriture. Une vraie calamité pour les jardins et les cultures. Sans compter que la piqûre fait très mal pendant longtemps et rend la vie quotidienne très pénible.

Le seul moyen de les combattre est de les détecter suffisamment tôt, quand elle n’ont colonisé qu’une petite surface. C’est précisément ce qui se passe à Santo. Dès son retour à Nouméa, Hervé Jourdan enverra les produits nécessaires pour que le personnel du service de la quarantaine puisse éradiquer ces envahisseurs. Si l’opération réussit, les habitants de Santo auront évité de justesse un véritable fléau.

Extrait de l’article de Frédéric Hontschoote, envoyé spécial à Santo.

TEXTE 2

La fourmi électrique Wasmannia est déjà arrivée sur Santo, apparemment à partir d'échanges de plants avec les îles Banks, un foyer d'infestation de la fourmi depuis plusieurs années.
Partout où elle a été introduite dans les îles du Pacifique, cette fourmi américaine cause de gros dégâts écologiques et est une gêne considérable pour les humains et les animaux domestiques.

Extrait du journal de bord de Philippe Bouchet, directeur scientifique de l’expédition Santo 2006


Après la lecture de ces textes, nous avons décidé de travailler sur la question suivante

Comment la petite fourmi de feu peut-elle mettre en danger la biodiversité ?


 Notre définition de la biodiversité

La définition est élaborée collectivement par les élèves et représente un premier niveau de formulation. La définition est essentiellement le résultat d'une recherche sur la construction du mot: "bio" c'est la vie et "diversité" c'est "toutes les sortes différentes ".

La biodiversité, c’est toutes les formes différentes de vie : plantes, champignons, animaux, êtres humains, bactéries, microbes.


 Nos hypothèses

  • elle pique et tue les animaux avec son venin
  • elle mange les plantes
  • elle transporte des bactéries et des microbes qui peuvent tuer les gens

Le travail se déroule en groupes. En fonction des axes choisis par les groupes, des documents permettent d'étayer la réflexion, d'apporter des réponses aux questions qui se posent et souvent d'en poser de nouvelles. Des synthèses intermédiaires permettent aux différents groupes d'échanger des informations. Les élèves communiquent en priorité les éléments qui sont pour eux les plus intéressants. Une mise en commun finale permet de réunir l'ensemble des travaux et de déboucher sur une synthèse écrite.


Sources documentaires à exploiter
  • dossier pédagogique réalisé par l’Association 2D-Attitude de Polynésie
  • article de Eric Geirnaert sur le site Futura Sciences
  • article du site Fenua Animalia (intérêt : photo à échelle, lieux où s’installent les nids, préférences, aversions, prédateurs, zones touchées, rôle de l’homme dans l’invasion, dégâts causés, que faire ? rôle de l’homme dans la prévention et l'éradication).
  • synthèse thématique : la petite fourmi de feu

Synthèse du travail des élèves

Il nous faut d’abord en savoir plus sur la petite fourmi de feu

Anatomie et caractéristiques
L’ouvrière mesure 1,2 mm et les reines environ 4 mm.
Les ouvrières sont de couleur marron clair à doré
Son corps est en trois parties : tête, thorax, abdomen. Elle a une paire d’antennes, des mandibules, un dard et 6 pattes. Elle a des poils sur tout le corps.
Sa piqûre est venimeuse, très douloureuse et peut entraîner des réactions allergiques chez l’homme et rendre les chiens et les chats aveugles.
C’est une espèce particulièrement agressive.
Les fourmis se « parlent » grâce à des phéromones qui sont des produits chimiques volatiles.


De quoi se nourrit-elle ?
La petite fourmi de feu est omnivore : comme nous, elle mange de tout.
Elle s’attaque aux arthropodes. Les arthropodes ont un squelette à l’extérieur. Le squelette est très dur et permet de bouger. Exemple d’arthropodes : les araignées, les scorpions, les insectes, les crabes.
Aux Galápagos elle mange les œufs des tortues.
Elle mange le miellat des pucerons et des cochenilles.
Elle mange des graines, des fruits, etc.

Où vit-elle ?
Elle peut installer son nid partout : dans des brindilles, dans les fissures du sol, dans les arbres et les plantes, dans les litières de feuilles et même dans des noix de coco. Ce sont de petites fourmilières et il peut y avoir une dizaine de reines et de mâles dans le nid pour une centaine d’ouvrières.
Elle peut s’installer dans les maisons.
Elle n’aime pas les climats froids mais elle peut s’installer dans les endroits chauffés par l’homme comme les maisons et les serres.
Elle aime l’eau douce mais elle n’aime pas l’eau de mer.

Au départ elles vivent en Amérique du Sud mais aujourd'hui on les trouve aussi en Amérique du Nord, en Afrique de l'Ouest et en Océanie. La petite fourmi de feu est arivée à Santo grâce aux échanges de plants avec les îles Banks. Ce sont les activités humaines qui lui permettent de passer d'un endroit à un autre.

 


A partir de ce que nous savons maintenant sur la petite fourmi de feu, nous recherchons en quoi elle représente une menace pour la biodiversité.

La petite fourmi de feu met en danger la biodiversité parce qu’elle tue d’autres animaux avec son venin.
Par exemple, si elle s’attaque aux œufs de tortues, il n’y aura plus de nouvelles tortues et au bout d’un moment il n’y aura plus de tortues du tout.
Certains carnivores peuvent mourir de faim si elle tue les insectes dont ils se nourrissent. Nous avons pensé aux lézards, aux oiseaux, aux grenouilles, aux chauves-souris.

La petite fourmi de feu met en danger la biodiversité parce qu’elle aime le miellat.
Les petites fourmis de feu mangent les déjections des cochenilles et des pucerons parce qu’elles sont sucrées : c’est ce qu’on appelle le miellat. Pour cela, elles protègent les cochenilles et les pucerons contre leurs prédateurs, par exemple les oiseaux ou les insectes qui les mangent. Les pucerons et les cochenilles deviennent de plus en plus nombreux et c’est une menace pour les plantes dont elles sucent la sève. C’est une menace pour les cultures humaines.
Si il y a beaucoup de petites fourmis de feu dans un jardin ou une plantation, elles piquent les hommes qui ne peuvent plus y aller pour s’en occuper.

Les petites fourmis de feu mettent en danger la biodiversité parce qu’elles ne se combattent pas entre elles.
Souvent quand des fourmis de différents nids se rencontrent elles s’attaquent pour défendre leur territoire et il ne reste plus qu’une seule colonie. Mais les petites fourmis de feu, elles, ne s’attaquent pas entre elles même si elles ne viennent pas du même nid. Elles se reconnaissent par leurs phéromones. Elles savent s’unir pour faire une seule colonie. Ainsi il peut y avoir de plus en plus de nids, c’est ainsi qu’elles envahissent petit à petit.
En plus, dans un nid de petites foumis de feu, il peut y avoir plusieurs reines et chacune peut pondre 70 oeufs par jour. Nous avons calculé que pour un nid d’une centaine d’ouvrières et d’une dizaine de reines il était pondu 4900 œufs par semaine.
Comme elles sont nombreuses et s’unissent elles combattent plus facilement les autres espèces de fourmis. Au lieu d’avoir par exemple dix espèces différentes de fourmis il n’y a plus QUE la petite fourmi de feu : c’est moins de diversité.

Il existe d’autres espèces envahissantes ( qui prennent toute la place et suppriment les autres espèces) chez les animaux et chez les plantes.
L’ISSG qui dépend de l’ONU est chargé de les surveiller pour toute la planète.


Activités menées en annexe
  • Visionner l'émission "C'est pas Sorcier" sur les fourmis
  • Structure et rôle de l'ONU
  • Littérature: "La reine des fourmis a disparu" de Bernard et Rocca
  • S'informer sur les espèces envahissantes dans notre région et en France