Mission Santo
 
« July 2005 »
Su Mo Tu We Th Fr Sa
          1 2
3 4 5 6 7 8 9
10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 20 21 22 23
24 25 26 27 28 29 30
31            
à propos de ce blog
LA MISSION GÉOLOGIQUE DE RECONNAISSANCE DE BERNARD ET JOSIANE LIPS JOUR PAR JOUR
Dernières entrées
Retour en France Josiane et Bernard Lips 30/08/2005
Le départ Josiane et Bernard Lips 29/08/2005
Dernier jour à la plage Josiane et Bernard Lips 28/08/2005
Dernière chasse à la crevette Josiane et Bernard Lips 27/08/2005
Dernière journée de spéléo: la résurgence de Patunar Josiane et Bernard Lips 26/08/2005
 
Actions sur le document

Ile de Santo

Aller au niveau supérieur

Actions sur le document

Avion suite...



Nous atterrissons à Brisbane au lever du jour. Après 3 h d'attente, nous reprenons un avion beaucoup plus petit qui nous amène à Port-Vila au Vanuatu. Enfin un dernier vol (avion à hélice) nous amène à Santo. Nous sortons de l'avion sous une averse tropicale. Rufino nous attend à l'aéroport. Cela fait 39 h que nous avons quitté notre appartement à Villeurbanne. Il est 16 h, heure locale. Nous nous forçons à veiller jusqu'à 21 h pour nous habituer au décalage horaire (9 heures sur la montre mais 11 h au soleil).

Jour férié


Lever comme d’habitude à 6 h 30. Aujourd’hui est férié (nous sommes dans la semaine de fête de l’indépendance). Rufino n’a pas réussi à contacter le Chinois, propriétaire de la grotte que nous devions visiter aujourd’hui. Il nous faut encore revoir notre programme. A 10 h, nous assistons à la parade des tribus en «habits traditionnels». J’en profite pour faire crépiter mon appareil photo. Le Premier Ministre du Vanuatu arrive également vêtu en traditionnel avec des défenses de cochon en collier.




Entre-temps, Rufino a pris contact avec un de ses copains Australien pour remonter la rivière Wambu en kayak. Après déjeuner, nous embarquons (Josiane et moi dans le deux places, Rufino et son copain chacun dans un monoplace) au niveau du pont sur la rivière. Nous remontons la rivière sur un peu plus d’un kilomètre avant d’être arrêtés par des rapides. Il ne reste plus qu’à redescendre (2 h de kayak). Nous repartons en ville sur la place de la fête. Nous y rencontrons Michel, Dan, Olivier et Murielle. Après dîner, vers 20 h, le chef de l’île d’Aore frappe à la porte pour demander l’hospitalité. C’est l’occasion de discuter des quelques grottes d’Aore. Nous prenons rendez-vous pour vendredi prochain.

L'exploration commence...


Nous n’avons pas reçu de réponse officielle aux mails envoyés par Rufino mais, apparemment, nous pouvons quand même commencer nos explorations. Nous partons donc vers 8 h 30 en direction du nord de l’île. Le ciel est très gris. Peu avant Champagne Beach, nous prenons une piste sur la droite et arrivons au village de Lathi. Une grotte existe à proximité. Une famille se propose de nous y accompagner. La grotte Luri, accessible en 10 min de marche, s’ouvre à la base d’une petite falaise corallienne. Il s’agit d’une simple galerie d’une cinquantaine de mètres de long. Il n’y a pas de chauves-souris, juste quelques martinets, donc peu de guano et peu de vie. Je lève la topographie avec Rufino tandis que Josiane prélève ce qu’elle trouve. Je termine par une séance photo. Nos guides nous signalent une autre petite cavité, proche, abritant des martinets. Il s’agit de deux « galeries » de 15 m traversant un banc corallien. Nous filmons et photographions quelques nids. Je lève une rapide topo puis nous remontons vers la voiture sous une pluie fine. On nous indique une autre cavité dans un village non loin. Mais sur place, nous apprenons que la cavité n’est qu’un minuscule porche sans continuation… à 30 min de marche. Nous décidons de ne pas y aller.  Nous rejoignons la route principale et, revenant un peu en arrière, prenons la piste vers Big Bay pour aller chez Suvat, un copain de Rufino. Nous le trouvons dans son jardin à quelques kilomètres de sa maison. Nous sommes sur un plateau à 300 m d’altitude dans lequel la carte indique quelques pertes. Il pleut à verse. Nous nous mettons à l’abri et démarrons les discussions. Suvat connaît quelques pertes. Il est déjà 16 h et nous reviendrons mardi prochain. Au passage, profitant d’une accalmie, nous faisons une courte halte au trou Bleu du Cirad. Il s’agit d’une vaste vasque de près de 100 m de diamètre. Nous revenons à Luganville à la tombée de la nuit.

Jour gris

Il fait toujours très gris au réveil. Nous partons vers 9 h en prenant la route de l’ancien aéroport. Il ne tarde pas à pleuvoir. Rufino a pris rendez-vous avec une connaissance qui doit nous indiquer une cavité. Mais, probablement fête nationale aidant, nous ne trouvons personne sur place. Nous poussons jusqu’au village de Nambouk. Les rares habitants que nous rencontrons nous indiquent qu’il y a une cavité avec des chauves-souris non loin… mais qu’ils ne peuvent pas nous y emmener aujourd’hui. Nous prenons rendez-vous pour lundi. Il se met à pleuvoir franchement. Nous passons encore au village de Nambel qui est pratiquement désert et décidons de revenir sur Luganville où nous arrivons vers midi. Le pick-up commence à avoir des ratés (problème d’alimentation en fuel).  Après-midi tranquille. J’en profite pour recopier les rivières, pertes et résurgences visibles sur la carte. Vers 16 h 30, passage de Michel qui revient de Port Olry. On lui a indiqué quelques cavités… qui se trouvent sur la propriété d’une famille en conflit foncier avec le beau-père de Rufino. Nous dînons ensemble et regardons les films de Josiane de nos expéditions en Chine et à Bornéo.

La grotte Amarur


Nous partons vers 7 h 30 pour voir le gouverneur de l’île. Celui-ci nous reçoit pendant un quart d’heure et nous assure de son soutien pour notre pré expédition. Vers 8 h, nous reprenons la route de l’ancien aéroport pour remonter vers les villages de Nambouk et de Nambel. Le chef du village de Nambel et un dénommé René nous servent de guide. Le temps est une fois de plus à la limite de la pluie. Nous démarrons la marche d’approche de 20 min à travers une forêt assez dégradée mais dense et nous arrivons au bord d’un effondrement donnant accès à une rivière souterraine. Enfin une vraie grotte ! (grotte Amarur). Nos guides veulent nous faire faire une traversée vers l’aval. Ils ont du mal à comprendre, lorsque nous leur expliquons que nous voulons tout visiter et topographier la cavité. Comme d’habitude, Josiane commence ses prélèvements. Je démarre la topographie, vers l’amont, avec Rufino (250 m d’une belle galerie de 2 à 3 m de haut pour 1 à 2 m de large) puis vers l’aval (galerie de 8 à 10 m de haut pour 1 à 2 m de large). Nous faisons 103 visées pour 732 m de topo. Il est 15 h (TPST : 4 h). 

Toute la cavité est habitée par d’innombrables martinets (nids avec œufs et oisillons) et chauves-souris. Nous prenons congé de nos guides en fixant un nouveau rendez-vous la semaine prochaine (il y a une autre cavité). Et revenons à Luganville vers 16 h 30. Josiane trie sa récolte jusqu’à minuit.

La grotte Millenium

Nous avons rendez-vous avec le chef du village de Nambel pour visiter la grotte Millénium. Josiane et moi partons en taxi vers 8 h 30 tandis que Rufino essaye de récupérer et de réparer sa voiture. Le chauffeur de taxi ne connaît pas Nambel et hésite à prendre la piste mais il finit par se laisser convaincre. Il monte sans problème et nous arrivons à 10 h à l’intersection où nous attend Jean-Baptiste, le chef du village. Plutôt que de refaire un aller-retour pour nous chercher, le chauffeur décide de nous attendre sur place… puis de nous accompagner. Nous allons à pied au village de Funaspef à une demi-heure de marche. Le village a l’habitude d’accueillir les touristes qui viennent visiter la grotte. Nous repartons pour une nouvelle demi-heure à pied à travers une belle forêt (superbes fougères arborescentes). Nous sommes 6 : deux guides de Funaspef, le chauffeur, Jean-Baptiste et nous deux. Nous avons droit « aux peintures rituelles » à l’approche de la cavité. Nous descendons (échelle en bois en place) d’une cinquantaine de mètres dans un ravin et y rejoignons la rivière qui se perd dans un vaste porche de 20 m de haut pour 6 m de large. Je fais la topo en même temps que la traversée tandis que Josiane fait quelques prélèvements. Nous topographions 432 m avant de ressortir par un porche de 40 m de haut pour 3 m de large (TPST : 1 h). Le rivière traversant la cavité rejoint un autre torrent qui vient de sa rive gauche. Nous continuons vers l’aval dans un superbe canyon. Quelques passerelles en bois aménagent des passages délicats. Plusieurs bassins assez longs se pratiquent à la nage. Le chauffeur de taxi suit… Nous parcourons environ un kilomètre dans des paysages aquatiques superbes puis nous remontons sur le plateau par un sentier raide. Il nous faut encore 20 min pour revenir au village. L’ensemble de la balade est superbe. Le cahier de passage montre qu’il y a eu environ 350 visiteurs depuis le début de l’année. Il ne nous reste plus qu’à rentrer à Luganville où nous arrivons peu avant la tombée de la nuit. Le chauffeur de taxi aura vécu son aventure de l’année…Rufino a réussi à réamorcer la pompe et à ramener la voiture mais les injecteurs sont toujours bouchés.

Le gouffre Mba

Nous partons à Boutmas pour deux jours. Nous arrivons sur place vers 9 h et repartons immédiatement avec le chef du village pour une première cavité. Il s’agit du gouffre Mba (puits de 5 m de diamètre et de 34 m de profondeur). Nous équipons sur un arbre. Rufino décide de ne pas descendre. Vers l’amont la cavité s’arrête après 15 m mais vers l’aval, après 50 m de passage bas, la galerie s’agrandit et prend même des dimensions respectables. Après 150 m de progression, nous nous arrêtons au sommet d’un petit ressaut. Nous n’avons ni trousse à spit (laissée en surface) ni corde (il faudrait couper celle du puits d’entrée). Nous décidons de laisser un point d’interrogation et remontons tranquillement. Pendant notre exploration, Rufino est parti avec le chef du village pour repérer quatre autres cavités que nous repartons voir. La première n’est qu’une petite salle ouverte par un buldozer lors du creusement de la route. Nous en faisons rapidement la topo. La deuxième cavité est un gouffre encombré de branchages. La troisième cavité est une très grande doline dont personne n’a vu le fond. Il faudrait tailler longuement un chemin à la machette. Enfin la quatrième cavité est également une immense doline. La descente nécessite corde et taille à la machette. Mais il est déjà 15 h et le chef est attendu dans un autre village où il y a une fête. Nous retournons à Boutmas puis conduisons le chef et sa famille à la fête. Rufino n’a pas envie de s’y arrêter pour la nuit. Josiane et moi faisons rapidement le tour du village, goûtant le tarot et le cochon grillé. Les gens affluent de tous les villages environnants. La fête est pour demain avec comme point culminant quelques danses demain soir. Nous n’aurons pas de possibilité d’avoir un guide et nous décidons de rentrer sur Luganville où nous arrivons à la nuit tombée. Vers 19 h nous dînons chez Françoise près du marché et nous y rencontrons Tarcissius. Il part ce soir même à Port Olry. Nous avions prévu d’y aller la semaine prochaine. En quelques minutes Josiane et moi décidons de partir avec lui. Nous préparons rapidement nos affaires et partons vers 21 h… pour arriver à Port Olry vers 22 h 30. Nous nous installons dans le petit bungalow de Tercissius.

Le Puits sans nom et autres puits

Nous retournons à Boutmas en vue d’explorer les cavités repérées le 17 août. Le chef du village se propose de nous accompagner. Nous commençons par le puits « Sans Nom ». J’équipe la verticale sur des arbres, une machette en bout de longe pour tailler le passage. Le puits fait trente mètres et je prends pied dans la rivière qui coule sur 200 m dans la vaste doline. Josiane me rejoint. Vers l’aval, la rivière se perd dans un beau porche mais nous butons sur un siphon après 230 m de progression. Vers l’amont, une galerie redébouche au bout de 100 m dans un vallon. Le temps de faire la topo, il est 14 h 30 lorsque nous revenons à la voiture. Nous nous arrêtons au puits de la Fougère. J’amarre la corde au pare-choc de la voiture puis sur une fougère arborescente. Le puits ne fait que 10 m et il est obstrué par un éboulis.



Le chef du village nous signale un autre puits un peu plus loin. Il ne fait que 6 m de profondeur et ne nécessite pas de corde. Il a été partiellement bouché lors de la construction de la piste. Il nous reste un peu de temps et nous décidons de reconnaître une perte qui nous avait été signalée le 17 août sur la piste du village en fête. Le chef de Boutmas nous conduit à un petit porche non loin de la piste. La galerie qui suit est belle… mais redébouche au bout de 55 m en aval. De nombreuses chauves-souris, probablement d’une espèce différente de celles que nous avons l’habitude de voir, dorment d’un sommeil profond. Je relève rapidement la topo avec Rufino. Il est 17 h lorsque nous revenons à la voiture et donc temps de reprendre la route de Luganville. Nous y arrivons à la nuit tombée. Nous dînons au marché et, comme d’habitude, la soirée est studieuse.