Mission Santo
 
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Les objectifs de la mission Brehier

La seconde mission s’est déroulée du 17 octobre au 13 novembre 2005. Rufino Pineda et moi-même avions trois objectifs principaux: effectuer quelques plongées dans les cavités de l’intérieur de l’île pour mieux connaître les karsts noyés et leur faune associée; prospecter les zones karstiques n’ayant pu être approchées par la mission de reconnaissance du mois d’août, notamment la côte ouest et la pointe nord de l’île; et estimer le potentiel de l’île en habitats anchialins et en faunes associées. Au total, 30 phénomènes karstiques, dont 10 habitats anchialins potentiels, sont repérés; la topographie de la moitié des 2000m de conduits explorés est réalisée; 5 plongées en grottes effectuées. Des collectes de faune souterraine, et plus particulièrement aquatique, sont faites dans la plupart des sites visités.. Des découvertes archéologiques - poteries, ossements humains- s'ajoutent à ces activités. Cette mission, dont les résultats ont complété nos connaissances sur les karsts de l’île et sur la composition de la faune souterraine, a surtout permis d’apporter des informations concrètes nécessaires à l’organisation pratique de SANTO 2006.
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Préparation

Préparation laborieuse des sacs. Il faut trier et éliminer tout ce qui n'est pas indispensable, faire des choix dans le matériel de plongée, de spéléo, de collecte. Je pars finalement à l'aéroport avec plus de 26 kilos en soute, et 11 kg en bagage à main. Embarquement sans problème.
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Escale à Sydney

Arrivée a Singapour vers 7 h heure locale, et transit rapide sur Sydney. Là, Alan Warild, spéléologue australien, m'attend (depuis plus d'une heure, compte tenu de formalités douanières assez longues). Nous passons la soirée avec sa compagne Julia, à discuter de notre prochaine expédition commune (Ultima Patagonia 2006).

Arrivée à Santo

Al nous conduit Julia et moi à l'aéroport. Julia part en même temps que moi pour 15 jours de reconnaissance spéléo en Chine. Arrivée à Port Vila dans les temps, puis vol sur Santo. Rufino m'attend à l'aéroport. Je m'installe chez lui, on discute un peu, et allons manger à proximité.

Les trous bleus de Santo

Après avoir déposé Julien - le fils de Rufino - à l'école, nous passons faire quelques courses avant de se présenter au secrétaire du gouvernement local, Joël. Celui-ci étant absent, nous sommes reçus par son assistant Sakraes. Nous lui présentons rapidement les raisons de ma présence. Il nous assure de son soutien. Nous allons ensuite voir Kevin Green et Barry, du centre de plongée Aquamarine. Nous discutons un peu de ce que je recherche, mais ils ne connaissent rien de plus que ce qui a été exploré par les Australiens (Mt Hope system, résurgence de Sarakata..). Ils peuvent nous louer pour 1000 Vt des blocs alus de 5,7 ou 9 l. Nous partons ensuite au trou bleu du CIRAD. J'en fais le tour rapidement. Il n'est pas si profond qu'annoncé, 3 mètres. Juste sous la plateforme de mise à l'eau, il y a une arrivée d'eau à trois mètres de profondeur, pénétrable. J'y entre de quelques mètres, jusqu'à -5 m : un passage est peut-être possible entre les blocs, mais ne sera pas large. Au sud-ouest, il y a deux autres arrivée d'eau, mais non pénétrables. Ces arrivées sont décelables de par la différence de température. L'arrivée principale est un peu plus loin. Elle forme un petit chenal qui se jette dans le trou bleu. Elle n'est pas pénétrable et est captée par le CIRAD. Nous passons pour finir la matinée chez Alan Powell, le second club de plongée de l'île, mais ils n’ont pas plus d'informations sur les grottes. Ils peuvent également louer des blocs, et ont un tout nouveau compresseur Bauer. Nous y croisons Eric, rencontré hier dans l'avion, qui revient d'une plongée sur le Coolidge. Rufino lui propose de nous accompagner aux trous bleus de Matevulu cet après-midi. Nous partons donc à 13h30 pour Matevulu 2. Le fond est a près de 19 mètres. A -16 m, près de la mise à l'eau, il y a un petit départ mais non pénétrable. Les autres apports d'eau douce se font à travers un empilement de blocs au fond du trou sur une ligne qui part vers l'aval. Possibilité de poser à proximité des nasses pour la nuit. Nous allons voir ensuite Matevulu1, moins profond, saumâtre, ouvert sur la mer, et aux arrivées d'eau douce moins concentrées. Moins favorable pour les collectes. Je descends depuis ce trou bleu en kayak jusqu'à la mer, ou Rufino me récupère. Nous croisons Jean-Pierre, propriétaire de Bungalows sur Oyster Island qui dit savoir qu'il y a des grottes sur l'île de Mavea. Le soir, nous allons boire quelques shells de Kava : vraiment pas bon, mais l'effet myorelaxant est agréable. Eric et sa copine Laure nous invitent au resto chinois du coin.

Champagne beach

Lever vers 6 h, et rendez-vous a 8 h avec Laure et Eric : nous allons sur Port Olry et les laisserons au passage a Champagne Beach, avec Julien, Marie, la copine de Rufino, et sa cousine Maria. Nous sommes à Champagne Beach vers 9 h 30, puis nous continuons sur Cap Queiros. Rufino fait un arrêt pipi, et la voiture ne redémarre pas. Nous bataillons 30 à 40 minutes avant de réussir à améliorer le contact des cosses sur la batterie. Le trou au programme est connu de Rufino : il est sur un terrain qui appartenait à sa belle famille et où il comptait construire une petite maison pour y passer les we. Des voisins ont revendiqué la propriété du terrain, et ont expulsé manu militari la belle famille. Et c'est aujourd'hui à ces personnes qu'il faut demander l'autorisation... Nous passons d'abord voir le chef du village, puis le propriétaire. Après quelques explications sur le but de la visite, il nous autorise a y aller, puis se ravise et envoie quelqu'un nous dire que ce n'est plus possible. On fait demi-tour, on rediscute, nous lui montrons les cadeaux amenés à son intention, et finalement obtenons sont autorisation. Il nous accompagne avec deux autres personnes. Le trou est situé à moins de 30 mètres de la mer et à quelques mètres d'altitude. L'entrée est divisée en deux par un gros bloc. Une pente argileuse mène a une vasque très claire, bleutée, d'eau douce. On peut contourner la vasque par la gauche et atteindre ainsi une salle en hauteur dont la suite se perd entre les joints de strates. Un petit méandre à gauche serait pénétrable sur quelques mètres, en enlevant quelques cailloux. Au pied de la salle, un passage mène à une galerie où on retrouve l'eau. La profondeur est de 5 à 6 mètres, l'eau très claire. Bon endroit pour s'équiper. La roche, peu solide, est extrêmement corrodée. Je me mets à l'eau, en apnée. En exondé, deux conduits étroits peuvent se suivre sur 10 m pour l'un, et une vingtaine pour l'autre. Arrêt sur étroiture. Juste en dessous, les passages dans l'eau ne sont guères plus larges. Il y a des crabes des cocotiers, et des martinets. Je reviens à la vasque. A -2 m, c'est plus large et l'eau est légèrement salée : enfin une grotte anchialine ! Vers le fond (vers l'ouest), un passage entre 2 et 5 mètres se profile, plongeable. Il faudra donc y retourner, poser des pièges, explorer. La morphologie de la grotte est très labyrinthique. Je ressors à 13h30, il faut repartir. Nous récupérons les autres à Champagne Beach, encore le temps pour 20 minutes dans l'eau avant le retour pour Luganville.

Journée à Luganville

Le matin, nous faisons des tours et des détours dans Luganville pour trouver deux vélos, de quoi les réparer, pour chercher un gars qui travaille dans les plantations de Malo, etc, tout ça en prévision d'une virée sur Malo. Le reste de la journée est consacrée aux réparations sur la voiture de Rufino, au calage du GPS, et autres bricoles. Nous nous accordons en fin de journée un moment de détente : golf pour Rufino, et plongée en apnée sur le récif à proximité pour moi.

L'île de Malo à vélo

Nous sommes à 7h30 à l’embarcadère pour Malo. Une fois sur l’île nous enfourchons nos vélos et suivons la côte nord. Mais au bout d’un quart d’heure, je dois m’arrêter pour regonfler un pneu, et Rufino ne se sent pas bien. Passe un vieil homme dans une vieille voiture qui se propose de nous amener. Nous nous arrêtons à la grotte de Nafara, vue par Josiane et Bernard. Celle-ci me semblait intéressante d’après leur description, mais je suis un peu déçu car malgré une recherche minutieuse, je ne vois pas de faune stygobie. Je passe un filet à main qui révèlera après tri des copépodes et des ostracodes. Le vieil homme nous laisse ensuite près de chez lui et nous donne rendez-vous pour le retour. Nous poursuivons en vélo jusqu’au hameau suivant. Là, Rufino explique le but de notre visite, et l’un des villageois, Jean-Yves, se propose de m’emmener voir quelques trous. Nous partons tous les deux en vélo jusqu’à Malo Prospect. Il y a là un trou sous un banian dont l’eau est pompée pour les vaches (grotte de Malo Prospect). Il n’y a aucune suite visible, et je ne peux même pas mettre la tête sous l’eau pour observer correctement : une puissante anguille défend âprement son domaine et mord tout se qui se présente à sa portée. Nous poursuivons un peu plus loin pour voir un point d’eau très similaire (grotte de Malonaoé parai). Entre les racines qui obstruent le trou, une suite semble se profiler. En bataillant un peu, nous arrivons à dégager le passage. Une fois l’eau décantée, je réussis à m’insinuer entre les racines, en apnée. ça continue en effet, mais ne semble pas aller très loin. Le fond restant trouble, il est difficile d’en savoir plus. Nous allons voir également une résurgence sur la plage (résurgence de Malo Prospect). Elle est impénétrable, mais un filet peut y être posé. Jean-Yves me parle également d’une grosse résurgence au sudest de l’île : la résurgence d’Aroké, dans la plantation Sakia Naviaru. Selon lui, c’est grand. Après renseignement à Santo, il semblerait qu’il y ait eu en effet une entrée pénétrable mais qui est aujourd’hui éboulée. Il devrait être en tout cas possible d’y poser un filet. Nous n’avons quoi qu’il en soit pas le temps d’y passer. Nous rentrons au village et avec Rufino, nous allons retrouver le vieil homme. Il veut nous montrer une grotte à proximité de la grotte de Nafara, mais ne la retrouve pas : selon lui, elle se dérobe car elle ne veut pas être visité. D’ailleurs, elle est habitée par une sirène. Nous allons voir ensuite l’extrémité du lagon, où il y a selon lui une arrivée d’eau au fond. Je me mets à l’eau sans conviction, et ne voit rien d’intéressant. Il est maintenant temps de rejoindre le débarcadère, et nous n’avons pas le temps de nous arrêter sur une vasque d’eau bordée de falaise bien visible sur la carte. D’après des images prises par satellite, celle-ci pourrait être intéressante. Retour sur Santo et tri du matériel.