Mission Santo
 
Actions sur le document

Agriculture et tourisme au Vanuatu

Un point sur l'agriculture et le tourisme au Vanuatu

Agriculture et tourisme au VANUATU

Préambule : quelques chiffres caractérisant les Vanuatu (données chiffrées pour l'année 1999)

Au Vanuatu, le revenu annuel par habitant est de l'ordre de 1.200 $, pour un PNB d'un peu plus de 220 millions $. Le taux de croissance officiel du PNB est de + 1,1 %. L'inflation est de 2,8 %. Le pays dépend largement de l'aide internationale (60% de son PNB). La France est le premier bailleur de fonds, avec 50 MF soit 7,6 millions d'euros par an, devant l'Australie (45 MF, soit 6,9 millions d'euros). La Banque asiatique de développement intervient à travers son programme de réforme globale. Selon les statistiques officielles, le PNB aurait baissé de 2,4 % en 1999, et la balance des paiements afficherait un déficit de près de 90 MF, soit 13,7 millions d'euros.

  • Caractéristiques du développement économique des Vanautu
  • Quelques exemples de pratiques agricoles originales à SANTO

Caractéristiques du développement économique des Vanautu

Voir la carte de localisation des Vanuatu à l'échelle de l'Océanie

Voir un tableau descriptif de la situation du Vanuatu (géographie, démographie, gouvernement, économie, communications, transport, armée, problèmes internationaux)

L'économie des Vanuatu est basée sur l'agriculture...

Les faits...

Le pays est en proie à une croissance démographique très forte : les taux de natalité dépassent largement 40‰, tandis que les taux de mortalité sont compris entre 10 et 15‰. Le rythme d'accroissement naturel est donc de l'ordre de 3% par an. L'économie se maintient surtout grâce à l'aide des pays extérieurs et à l'importance d'un très large secteur d'autosubsistance au sein de la population. Les réelles possibilités de développement de l'agriculture ou du tourisme laissent présager un avenir économique meilleur.

La situation économique stagne. Les ressources traditionnelles du pays ont longtemps reposé sur le coprah, mais la tendanc e à la baisse générale des cours entraîne le déficit de la balance commerciale. Les coopérants sont moins nombreux et sont de moins en moins des Français à fort pouvoir d'achat.

Le Vanuatu est un pays essentiellement rural et agricole qui se caractérise ainsi : 80% de la population vit de l’agriculture, 45% des terres sont cultivables (le relief montagneux rend une partie du territoire impropre à la culture) et 8% seulement sont cultivées.

Le climat est tropical, chaud et pluvieux de Janvier à Juin et sec et frais de Juillet à Décembre (2,3 mètres de pluie par an). L'agriculture est fondée sur la culture des racines et des tubercules, igname, taro, patate douce et, d'introduction récente mais en plein développement, manioc. Toutes sont des plantes généreuses qui ont des rendements élevés et n'exigent donc la mise en culture que de petites surfaces. Il s'y adjoint le bananier et surtout le coprah, partout présent dans les régions littorales et dont l'importance est essentielle pour les atolls. En complément figurent la canne à sucre, le maïs et aussi le tabac, un genre de poivrier qui donne la boisson des fêtes traditionnelles (kava). Cette agriculture indigène reste un peu sommaire (cultures itinérantes sur défrichements forestiers temporaires) là où la pression démographique est la plus faible. Mais elle a su évoluer ailleurs vers des formes beaucoup plus él aborées, avec la construction de grands billons pour les ignames, de véritables casiers inondables pour le taro, voire de terrasses sur les pentes.

Le secteur « agriculture - pêche - forêt » contribue au PIB à hauteur de 23%, le seul segment « agriculture » représentant 15% du PIB (2002), dont 61% est imputable à l’agriculture de subsistance et 33% à l’agriculture commerciale. Le café représente l'essentiel de la production (42 000 tonnes par an), suivi par le coprah (27 000 tonnes par an). L'agriculture représente plus de 75 % des exportations : coprah (55,72 %), kava (19,58 %), bois (17,44 %), boeuf (12,42 %, essentiellement vers le Japon), cacao (6,5 %). La petite production familiale fournit la production vivrière en m ajeure partie autoconsommée, et prend une part croissante dans les productions commerciales exportées (coprah, cacao, voire bétail). Les grandes plantations abandonnent les cultures d’exportation au profit de l’élevage bovin. Les produits agricoles sont peu valorisés et l’offre de produits commercialisés est généralement inadaptée à la demande. L’agriculture doit faire face à certains handicaps d’ordre géographique (insularité), économique (manque d’équipement), mais possède des atouts importants (excellentes conditions agro-écologiques). Les services de conseil à l’agriculteur et de financement sont inadaptés et peu efficaces. Les priorités en matière de développement agricole sont ambitieuses et concernent l’appui à la production, transformation et commercialisation des produits agricoles, tous secteurs confondus (vivrier et commercial).

L'année 1999 a été une année de récession, imputable en partie au passage de deux cyclones durant le 1er trimestre. Entre 1970 et 1985, le Vanuatu a subi le passage de 29 cyclones tropicaux. Le PNB aurait chuté de 9,3 %, les productions de coprah et de cacao accusant une baisse respective de 22% et 15 %.

Le coprah est utilisé pour la fabrication de l'huile. Il est également transformé en savon, margarine et produits industriels. Les principaux marchés de copra sont les Pays-Bas, la Belgique et la France. La Coconut Oil Production Vanuatu (COPV) est une usine d'huile de coprah financée par l'Australie. Cette société mise en place en avril 1999 a basé sa production sur la qualité. La chute du cours du coprahnécessite une créativité permanente, et sans doute un partenariat avec les grands producteurs. Actuellement, l'entreprise emploie 134 personnes : 126 Ni-Vanuatu, 6 Australiens et 2 Philippins.

 

Le kava, plante dont les usages pharmaceutiques commencent à être développés, a connu une récession en 1999 alors que les exportations avaient rapporté 45 MF en 1998. La forêt couvre environ 35 % du territoire, mais est souvent inexploitable en raison du terrain accidenté, des cyclones et du manque d'espèces commercialisables.

La culture du kava a lieu exclusivement sur l'île de Pentecôte : c'est un arbuste dont la racine sert à faire la boisson nationale du nom de kava (non alcoolisée). Il faut 5 ans pour que les racines arrivent à maturité. Un sac de kava vaut 80 euros, la moitié du salaire mensuel. Le kava est un anxiolytique efficace mais pas considéré comme une drogue. Il est bu chaque soir. L'approvisionnement des îles s'effectue par bateau. La consommation du kava est ancestrale.

Le secteur manufacturier ne représente que 6 % du PNB (conditionnement de produits agricoles et forestiers). Le Vanuatu importe des machines et équipements de transport (27,17 %), des produits alimentaires (17,45 %) et des produits manufacturiers (14,55 %). Les principaux investisseurs étrangers sont l'Australie et la France.

Dans une perspective de rééquilibrage des échanges et de développement du pays par la valorisation de son potentiel agricole, le Vanuatu doit aujourd’hui réussir le passage d’une agriculture vivrière à une agriculture de commercialisation.

La faune sous-marine du Vanuatu est réputée pour sa richesse et sa diversité. Les fonds coralliens de la baie de Port Vila sont exploités par des plongeurs qui prélèvent des poissons tropicaux et les exportent dans le monde entier. Cela occasionne un dépeuplement des fonds sous-marins. Environ 1000 poissons par semaine quittent le Vanuatu. Dans les îles, la mer appartient au village comme la terre : il faut l'autorisation du chef de village pour pêcher ou nager.

   

Les remédiations...

Une opération actuellement en cours est le projet POPACA (Projet d’Organisation des Producteurs Agricoles pour la Commercialisation Associative). La finalité du projet est de lutter contre la pauvreté et fixer les populations dans le milieu rural en contribuant à l’augmentation des revenus agricoles des petits producteurs. Son objectif principal est de participer à la création d’organisations durables de petits producteurs dans le cadre du développement d’une agriculture familiale commerciale. Le POPACA est un projet de développement agricole mis en oeuvre par le Ministère de l’Agriculture du Vanuatu (2002 - 2007), et cofinancé en partenariat par la France (1.500.000 €) et l’Union Européenne (1.680.000 €). A un an et demi de la fin du projet, un bilan positif pouvait être tiré être tiré du POPACA. Si les objectifs quantitatifs fixés par le gouvernement ni-vanuatu ne sont pas nécessairement atteints, le travail pédagogique conduit par des jeunes assistants techniques compétents et motivés produit de premiers résultats encourageants en termes d’organisation des producteurs, de contrôle de la qualité et d’amélioration des réseaux de distribution. Le POPACA est ainsi parvenu à faire évoluer les habitudes des exploitants agricoles vers une approche plus commerciale de leur activité.

 

... et le secteur touristique est à développer

 

Le tourisme a un excellent potentiel grâce à la qualité des hôtels, de l'accueil, de la beauté des paysages et de l'authenticité de la population, mais les revenus qu'il procure au pays sont à la baisse depuis 1984 en raison surtout du tarissement des visites en provenance d'Australie et de Nouvelle-Calédonie.

Le tourisme, qui emploie 3 % de la population active et rapporte 9 % du PIB, a diminué en 1999 en raison de la surévaluation de la monnaie locale, le Vatu, ainsi que de l'immobilisation de l'avion de la compagnie aérienne locale, Air Vanuatu, qui assure les liaisons avec l'étranger. En 1997 le nombre de visiteurs arrivés par avion étaient de 50.000, pour un séj our moyen de neuf jours et de 30.500 par bateau pour une durée d'un ou deux jours. La moitié vient d'Australie, 14 % de Nouvelle-Zélande et 12 % de Nouvelle-Calédonie. La reprise semble s'amorcer : cela était peut-être du à la situation instable dans les îles Fidji et dans les îles Salomon.

 

Un exemple de pratiques agricoles originales à SANTO


"La tarodière irriguée : Un système d'agriculture diversifiée"
Le taro (Alocasia esculenta ), plante alimentaire de base des Océaniens, est cultivé en culture pluviale ou en culture irriguée. Parmi les différents types que cette dernière présente, la culture en bassins irrigués représente un système intensif et respectueux de l'environnement puisqu'il sédentarise les cultures pour des cycles longs. La tarodière de Sevu, sur la côte ouest de Santo, fournit un exemple du fonctionnement de ces systèmes, lorsqu'ils sont efficaces. Outre celle du taro, le jardin à bassins irrigués intègre la culture d'une trentaine de plantes alimentaires, soit en culture maraîchère sur les murets soit en arboriculture. Elle peut encore être légèrement intensifiée et nourrir une population en pleine croissance mais les risques naturels aléatoires (érosion, cyclone, sécheres se, inondation, tremblement de terre) et les risques sociaux dus à l'histoire (migrations, ruptures des liens d'alliance) pèsent constamment sur ces systèmes complexes et fragiles.

Bibliographie :

http://www.diplomatie.gouv.fr (Ministère des affaire étrangères/ France diplomatie)

http://www.senat.fr (Site du Sénat au service des citoyens)

http://www.cosmovisions.com (Encyclopédie gratuite en ligne - portail de la découverte du monde)

http://cat.inist.fr (site du CNRS - accès aux références bibliographiques issues des collections du fonds documentaire de l'INIST/CNRS)

Emission "Thalassa" de France 3 (15 Septembre 2006)

Quid 1997, éditions Robert Laffont

Encyclopedia universalis 2004