Les
données anatomiques |
Le
choix des caractères anatomiques se fonde principalement sur
la facilité d'observation et le respect de ce que les systématiciens
actuels considèrent comme des partages d'états dérivés
de caractères, signes de parenté commune exclusive. Certaines
formulations d'états de caractères peuvent sembler difficilement
compréhensibles, mais elles sont non-ambiguës, permettent
de se ramener au cas le plus simple (2 états) et évitent
de réclamer à l'élève des observations simples
mails illogiques, telle l'absence d'une structure.
|
Caractère
1 : Nombre de vertèbres cervicales
Le cou permet d'argumenter
le regroupement des Amniotes (avec Phylogène).
|
|
Caractère
2 : Forme des clavicules
La fourchette
permet d'argumenter le regroupement des Oiseaux.
|
|
Caractère
3 : Doigts supportant la marche
La marche sur trois orteils
centraux (patte théropode) permet d'argumenter le regroupement
des Théropodes (le sous-groupe de Dinosaures comportant les
Tyrannosaures, Allosaures et autres Compsognathus). Ce groupe pourra
aussi être appelé Dinosaures, mais il faudra signaler
que cette patte n'est pas partagée par l'ensemble des Dinosaures.
Des caractères du bassin peuvent être utilisés
pour argumenter leur regroupement.
|
|
Caractère
4 : Orientation des doigts
Le pouce opposable est
ici un état dérivé qui n'est possédé
que par l'Homme. Sans partage avec un autre organisme, il n'est le
signe d'aucune parenté. Simplement il permet d'expliquer que
l'évolution se fait aussi le long des branches terminales de
l'arbre, et que la notion de caractère dérivé
partagé est dépendante de l'échantillonnage taxinomique
(on peut demander aux étudiants ce que deviendrait ce caractère
avec plusieurs Primates).
|
|
Caractère
5 : Conformation de la mandibule
La fenêtre mandibulaire
permet d'argumenter le regroupement des Archosaures. Ce caractère
n'est cependant pas observable sur le fossile de l'Archéopteryx,
ce qui provoque une incertitude (codé '?'). Cette difficulté
volontaire illustre la nature parcellaire de l'information fossile
et permet d'expliquer la notion de parcimonie, puisque sortir l'Archéopteryx
des Archosaures coûte plus de pas que l'y laisser (contradiction
des caractères 2 et 3). Cette position permet aussi de 'prédire'
ce que serait l'état du caractère s'il était
observable. Il est en effet plus parcimonieux de prédire que
l'Archéopteryx possède une fenêtre mandibulaire
que de poser l'hypothèse de sa disparition sans preuve.
|
|
Caractère
6 : Face ventrale des vertèbres cervicales
La quille
ventrale des vertèbres cervicales permet d'argumenter le regroupement
des Sauropsides. Comme pour le caractère 5, les quilles ne sont
pas observables sur le fossile de l'Archéoptéryx (incertitude,
codée '?'). Les même explications s'appliquent. |
|
Caractère
7: Types de dents
L'hétérodontie
sert ici à argumenter le regroupement des Mammifères.
Les Oiseaux actuels ne possédant pas de dents, ce caractère
est inapplicable au Tétras (codé '—'). L'inapplicabilité
n'est pas de même nature que l'incertitude. On ne peut décider
de l'état de quelque-chose qui n'existe pas. Là encore
le principe de parcimonie s'applique : dans le doute, il est plus parcimonieux
de laisser le Tétras là où il est. Tout déplacement
contredit des caractères et engendre des pas évolutifs
superflus. D'un point de vue pratique, il suffit à l'étudiant
de regrouper Le Loup et l'Homme qui sont les seuls à présenter
sans équivoque l'état dérivé de ce caractère. |
|