La
dégénérescence neurofibrillaire
Formation et rôle de la protéine Tau non
pathogène
Les protéines Tau s'associent aux
microtubules de tubuline et assurent ainsi l'organisation et la polymérisation
des microtubules. L'axone de la cellule nerveuse est particulièrement
riche en ces protéines, permettant la stabilisation du cytosquelette
axonal.
L'activité de la protéine Tau est
modulée par son degré de phosphorylation. Le gène des protéines tau
n'est présent qu'en une seule copie chez l'Homme, la souris, le rat
et le bœuf (Drubin et al., 1984 ; Neve et al., 1986 ; Himmler, 1989).
Chez l'Homme, ce gène a été localisé par hybridation in situ sur le
bras long du chromosome 17, à la position 17q21 (Neve et al. , 1986).
Protéine Tau pathogène
L'augmentation intracellulaire
en Ca2+ induite par l'accumulation extracellulaire de la protéine
Abéta entraînerait l'hyperphosphorylation de la protéine
Tau et donc la formation de filaments hélicoïdaux appariés que l'on
retrouve dans les enchevêtrements neurofibrillaires. Normalement la
protéine Tau est phosphorylée 2 ou 3 fois alors que dans la MA, elle
l'est de 5 à 9 fois. Ces groupements supplémentaires gênent la polymérisation
des microtubules.
A l'échelle de la microscopie optique,
la dégénérescence neurofibrillaire (DNF) correspond à l'accumulation
de fibrilles pathologiques surtout dans le cytoplasme des cellules
pyramidales du cortex cérébral associatif et de la structure hippocampique.
A l'échelle de la microscopie électronique,
les neurones en DNF montrent des structures hélicoïdales, les PHF
(paires de filaments de la protéine tau hyperphosphorylées en hélice).
Ces filaments ont un diamètre de 10 nm et un pas d'hélice de 80 nm.
A l'échelle moléculaire,
les protéines Tau forment une famille de protéines dont la masse moléculaire
s'échelonne de 45 à 62 kilodaltons. Au cours de la MA, une phosphorylation
anormale des protéines Tau aboutit à la formation de trois variants
pathologiques, appelés Tau 55, 64 et 69 en fonction de leur masse
moléculaire.
Les protéines Tau pathologiques sont
d'excellents marqueurs biochimiques du processus dégénératif de type
"Alzheimer" (Vermersch et al. 1992).
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