Mise
à jour : 27/11/2003
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Histoire
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CLONAGE
Reconstitution d'embryon par transfert
de noyau dans un ovocyte
I - Technique du transfert nucléaire
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Diaporama résumant les différentes étapes
du transfert d'un noyau de cellule embryonnaire dans un ovocyte de bovin
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Enucléation (photos 1 à 4)
Prélèvement de cellule embryonnaire (photos 5 et 6)
Introdcution de la cellules donneuse sous la zone pellucide (photo
7)
Fusion de l'ovocyte avec la cellule donneuse (photo 8)
Développement de l'embryon (photo 9 à 11)
Jeunes veaux clonés obtenus après transfert des embryons
dans des vaches porteuses (photo 12)
Photos P. Chesné (INRA Jouy en Josas) |
Détails des étapes
Enucléation de l'ovocyte
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Pipette de contention (aspiration légère)
sur la gauche, Ovocyte en métaphase II (GP1 visible) et pipette
d'énucléation sur la droite. |
La pipette fine traverse la zone pellucide et aspire le
noyau de l'ovocyte, le GP1 et une certaine quantité de cytoplasme. |
Pipette d'aspiration ressortie, trace de passage visible
dans la zone pellucide, volume de l'ovocyte diminué. |
Coloration de Hoechst permettant de visualiser le noyau
(en plaque équatoriale) dans la pipette d'aspiration |
Plusieurs types de cellule donneuse de noyau: cellules embryonnaires
ou somatiques.
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Embryon au stade morula sur lequel seront prélevées
les cellules donneuses de noyau. |
Celllules embryonnaires prêtes au transfert de noyau. |
Cellules somatiques en culture, ici fibroblastes de muscles
ou de peau. |
Cellules somatiques prêtes au trasfert de noyau |
Fusion de la cellule donneuse avec l'ovocyte: le "transfert de noyau"
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Mise en place d'une cellule embryonnaire sous la zone pellucide |
Ou mise en place d'une cellule somatique sous la zone pellucide |
Dans les deux cas la pénétration du noyau de la cellule
donneuse dans le cytoplasme de l'ovocyte est assuré par fusion des
membranes des deux cellules |
Développement de l'embryon
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Blastocyste de bovin, la masse interne contient les cellules qui
donneront le futur embryon
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Dispositifs techniques
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Dispositif général utilisé pour le transfert de
noyau sous contrôle microscopique, avec prise de vues.
Photo F. Jauzein INRP |
Patrick Chesné (INRA-Jouy en Josas) au travail de micromanipulation
sous microscope.
Photo F. Jauzein INRP |
Cuve de micromanipulation: à gauche pipette de contention de
l'ovocyte, à droite pipette plus fine, pour l'introduction de la
cellule étrangère (ou l'injection d'ADN lors d'une transgénèse).
Photo F. Jauzein INRP |
Fusion de la cellule étrangère avec l'ovocyte (l'embryon
est placé dans la goutte centrale). Le courant de fusionnage est
de 1kV/cm pendant quelques dizaines de ms. Il entraîne la formation
de micropores dans les membranes, facilitant leur fusion.
Photo F. Jauzein INRP |
II - Deux stratégies possibles
Il existe deux techniques selon que l'activation de l'ovocyte (bloqué
en Métaphase II) a lieu en même temps que la fusion avec la
cellule étrangère ou avant cette fusion.
Dans le premier type de protocole, "MII Ovocyte", il y fusion
avec la cellule étrangère et activation simultanée
de l'ovocyte énucléé. C'est le courant électrique
utilisé pour cette fusion qui crée un début d'activation
transitoire, complétée par l'utilisation de substance chimique
bloquant l'activité MPF (cycloheximide).
Une activité MPF élevée entraine la division du
noyau, la rupture de l'enveloppe nucléaire, la condensation des
chromosomes....L'activation de l'ovocyte n'est possible qu'en présence
d'une activité MPF basse.
Le MPF ou Mitotic Promoting Factor est un complexe protéique
constitué de la protéine du gène CDC2 (régulateur
du cycle cellulaire) et de cycline B. En inhibant la synthèse protéique
(cycloheximide) on inhibe la roduction de cycline B et donc la formation
du MPF, ce qui permet l'activation de l'ovocyte, c'est à dire la
reprise de sa meiose, l'expulsion de son deuxième globule polaire
et son passage en phase G1.
Dans le noyau qui a été transféré dans
le cytoplasme de l'ovocyte en métaphse II, où une activité
MPF existe encore, on observe une disparition de l'enveloppe nucléaire
et une condensation prématurée de la chromatine (PCC), avec
expulsion d'un globule polaire (comme si le noyau "obeissait" aux ordres
du cytoplasme), puis une décondensation du noyau, suivie de son
gonflement, et sa réplication avant la première division
de segmentation.
Dans le deuxième type de protocole, "aged cooled oocyte",
l'activation de l'ovocyte énucléé (par les substances
chimiques bloquant l'activité MPF) a lieu avant sa fusion avec la
cellule donneuse de noyau. La fusion a donc lieu plus tardivement par fusion
electrique, lorsque l'activité MPF est basse et après 6h
de refroidissement, alors que l'ovocyte est passé en interphase
(phase G1).
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Deux types de méthode existent pour la reconstitution
d'embryons par transfert nucléaire, selon que le noyau est transféré
dans un ovocyte en métaphase II (l'activation a lieu en même
temps que la fusion) ou dans un ovocyte en interphase (activé préalablement
à la fusion). |
Réaction du noyau transféré et influence sur
le nombre de chromosome de la cellule créée.
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Si l'on pratique la première méthode,
"MII oocyte", le noyau transféré subit une division, il faut
donc tenir compte de son nombre de chromatides pour éventuellement
empêcher cette scission (par la cytochalasine).
Dans la deuxième méthode, "aged cooled oocyte", le noyau
ne subit aucune division , la cellule donneuse peut être prise à
n'importe quelle phase de l'interphase. |
Dans la première méthode , si le nombre de chromosomes
présents dans le noyau donneur est [2n,1c] (chromosomes non dupliqués)
et non [2n,2c], au moment où la fin de la méiose a lieu,
l'expulsion du "deuxième" globule polaire entraînerait la
perte de la moitié des chromatides, on utilise dans ce cas de la
cytochalasine pour empêcher l'expulsion de ce globule polaire.
Dans la deuxième méthode le noyau transféré
est maintenu intact tel qu'il était dans la cellule donneuse, il
ne subit pas de caryocinèse. Le cycle de réplication du noyau
transféré se cale simplement sur le cycle de l'ovocyte; la
réplication se fait si besoin, selon le stade auquel se trouvait
le noyau transféré (G1 , S ou G2).
Le premier type de protocole est utilisé pour le transfert de
cellules somatiques, qui sont synchronisables en G0 et G1 (car cultivées
suffisamment longtemps). Ce protocole favorise la reprogrammation du noyau
étranger, mais on ne sait pas encore comment.
Le deuxième type de protocole est bien adapté pour le
transfert de cellules embryonnaires (cellules en cycle rapide, souvent
en phase S). |