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Mise à jour : 14/02/2002 

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La neurobiologie de la dépression

Rédigé par M-C. Garnier et M. Ternaux, lycée Joliot Curie, Aubagne

On estime que 5 à 12% des hommes et 10 à 20 % des femmes ont un épisode dépressif notable à une moment de leur vie. 
Chaque année 15% des personnes dépressives ou maniacodépressives se donne la mort. 

Les symptômes d'une dépression grave

Les psychiatres considèrent généralement qu'une personne souffre d'une dépression quand elle présente au moins 5 des symptômes suivants, presque tous les jours pendant au moins 2 semaines.

  • Humeur déprimée presque toute la journée (chez les enfants ou les adolescents, la dépression de traduit parfois par une très grande irritabilité)
  • Absence d'intérêt ou de plaisir pour la quasi totalité des activités quotidiennes
  • Augmentation ou diminution notable de la prise alimentaire
  • Insomnie ou sommeil excessif
  • Agitation (par exemple torsion des mains) ou lenteur des mouvements
  • Fatigue ou perte d'énergie
  • Sentiments d'inutilité ou de culpabilité excessive
  • Indécision ou difficulté de penser ou à se concentrer
  • Idées récurrentes de suicide ou pensées morbides
  • Plusieurs aires cérébrales, participant à l'humeur et à la régulation de l'appétit, du sommeil, du désir sexuel et de la mémoire sont  perturbées  chez les personnes dépressives. Hormis l'hypophyse, toutes ces aires  font partie de ce que l'on nomme le système limbique ; elles recoivent, normalement, des signaux en provenance des neurones qui sécrètent de la sérotonine ou de la noradrénaline. Une baisse de l'activité des circuits sérotoninergiques ou noradrénergiques favoriserait l'installation d'un état dépresif.De nombreuses dépressions semblent résulter, du moins en partie, de perturbations des circuits cérébraux qui utilisent des monoamines comme neuromédiateurs. Ce sont des dérivés d'acides aminés : la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine (les 2 premiers sont particulièrement mis en cause)
    Le fonctionnement des circuits cérébraux

    L'influence des neurones présynaptiques sur les neurones postsynaptiques dépend entre autres :

    • de la quantité de neuromédiateur libéré dans la fente
    • de la durée de séjour du neuromédiateur dans la fente.
    Ces 2 valeurs sont déterminés par 2 types de molécules portées par le neurone présynaptique : 
    • les autorécepteurs
    • les transporteurs responsables de la recapture du neuromédiateur ce qui permet le recyclage du neuromédiateur.
    Quand le neuromédiateur se lie à l'autorécepteur; il l'active et ainsi diminue l'activité électrique du neurone présynaptique ce qui entraîne une diminution de la libération de neurotransmetteur (monoamine) dans la fente synaptique et ainsi une moindre activation du neurone postsynaptique. Il joue alors un rôle dans la rétroaction négative de la libération du neurotransmetteur.

    L'enzyme intracellulaire MAO ( Mono Amine Oxydase) module aussi la concentration synaptique : elle dégrade les monoamines (Sérotonine et noradrénaline) ce qui diminue également la quantité libérée.

    Implication de la noradrénaline

    Une diminution de la noradrénaline (NA) suscite fréquemment un état dépressif.
    Les corps cellulaires des neurones noradrénergiques (ceux qui libèrent NA) sont localisés dans le tronc cérébral, surtout dans locus coeruleus. Ils ont des prolongements vers de nombreuses régions du cerveau dont le  système limbique impliqué dans la régulation des émotions.

    Implication de la sérotonine

    Une diminution de la concentration synaptique en sérotonine serait une autre cause de la  dépression car elle aboutirait à une diminution de la concentration en noradrénaline.


    Institut national de Recherche pédagogique