Déterminismes |
|
|
|||||
Partenaires | Recherche | Synthèses | Points | Ressources | Démarches | Biblio | Sites |
Mise
à jour : 14/08/2001
Glossaire Histoire Téléchargements Détermination hiérarchisée du sexe chez les mammifères |
DE LA DIFFERENCIATION DU SEXE
Ce sont les travaux d'Alfred Jost (1950) qui ont permis d'établir clairement que, chez tous les mammifères, l'appareil génital se différencie dans le sens mâle sous l'influence des hormones secrétées par le testicule foetal, alors qu'il se différencie spontanément dans le sens femelle en l'absence de gonades mâles ou femelles: des foetus de lapin des deux sexes, castrés in utéro, à un stade où la gonade est différenciée mais pas les voies génitales, et laissés dans l'utérus, acquièrent une conformation féminine. On dit que le sexe femelle est le sexe constitutif ou sexe "par défaut". Le testicule et la différenciation sexuelle Les expériences de greffe de testicule chez le lapin ont clairement
montré que les secrétions hormonales du testicule greffé
sur une femelle entraînaient à la fois le développement
des canaux de Wolff et la disparition des canaux de Müller.
Modification des voies génitales de deux foetus de lapin femelle
de 28 jours
Le testicule foetal exerce donc deux sortes d'action pendant la différenciation de l'appareil génital, d'une part, il provoque la disparition des canaux de Müller, d'autre part, il est responsable du développement des voies mâles et la masculinisation du sinus urogénital et des organes génitaux externes. Les expériences précédentes prouvent que ces actions sont contrôlées par deux substances différentes, dont une est la testostérone et l'autre un "facteur anti-Müllérien". Les sécrétions testiculaires Deux types cellulaires produisent des hormones dans le testicule.
Ce sont les cellules de Sertoli primitives, qui, à partir de la septième semaine (chez l'homme) sécrètent le facteur anti-Müllérien appelé initialement "Müllerian inhibitor" puis "Anti-Müllerian Hormone", ou AMH, et encore "Müllerian Inhibiting Substance", ou MIS, aux Etats Unis. C'est une glycoprotéine, dimère, de 140 KD, dont le gène est situé, chez l'homme, sur le chromosome 19. Cette hormone présente une nette homologie de sa partie COOH-terminale avec certains facteurs de croissance comme l'inhibine et, comme eux, doit subir un clivage de cette partie pour être active. Ce clivage a lieu au niveau des cellules cibles, qui doivent donc exprimer l'enzyme nécessaire pour être sensibles. L'AMH déclenche une réponse biologique de ses cellules cibles par l'intermédiaire de deux récepteurs trans-membranaires: le type II qui lie l'hormone et le type I qui transmet le signal en phosphorylant des protéines cytoplasmiques qui vont ensuite réguler, dans le noyau, l'expression de gène cibles. Cette hormone provoque une régression rapide des canaux de Müller
(on pense actuellement que la disparition des cellules épithéliales
de ces canaux se fait plutôt par dédifférenciation
en cellules mésenchymateuses que par nécrose).
Les cellules de Leydig, extérieures aux cordons séminifères, sécrètent, dès la sixième semaine, des quantités croissantes de testostérone, dont le taux atteint un maximum dans le sang foetal au début du deuxième trimestre, période essentielle de la masculinisation. Cette hormone est produite à partir du cholestérol, selon une chaîne de biosynthèse qui met en jeu six enzymes. Le contrôle de cette synthèse est encore mal connu. Toutefois l'apparition, la multiplication et la régression des cellules de Leydig présente un parallélisme net avec la sécrétion d'hormone chorionique gonadotrope (hCG), élevée en fin de premier trimestre de gestation. Le mode d'action de la testostérone diffère selon le tissu cible : Dans les cellules du sinus et du tubercule urogénital (organes
génitaux externes) , la 5 alpha-réductase, présente
avant l'intervention de la testostérone, provoque sa transformation
en dihydrotestostérone (DHT) . C'est cette substance qui, liée
à un recepteur cytoplasmique, entraîne la lecture d'un gène
et la réponse biologique de la cellule, elle est indispensable à
la formation d'organes génitaux externes de type masculin.
Dans le testicule aussi, une partie de la testostérone est transfomée en DHT mais on en ignore encore le rôle exact. Les deux hormones précédentes (testostérone et DHT) stimulent également la réplication de l'ADN de leurs cellules cibles. En plus de la disparition des canaux de Müller sous l'effet de l'AMH et du développement des canaux de Wolff et des organes génitaux externes sous l'effet de la testostérone et de ses dérivés, un troisième phénomène caractérise la différenciation mâle, c'est la descente des testicules dans le scrotum. Chez le mâle, le gubernaculum testis grandit, ce qui permet la descente des gonades alors que chez la femelle ceci ne se produit pas. La croissance du gubernaculum est sous le contrôle d'une hormone récemment découverte, produite uniquement par le testicule foetal, dans les cellules de Leydig, et pas dans l'ovaire. Ils'agit d'un facteur de type insuline: l'insuline-like hormone 3 ou InsL3. Les anomalies de la différenciation sexuelle sont nombreuses, elles proviennent d'un manque de sécrétion de ces hormones ou du manque de sensibilité de leurs cellules cibles, dû à des récepteurs défectueux. La différenciation féminine Elle se réalise plus tardivement. En l'absence de testostérone,
les canaux de Wolff commencent à régresser à la dixième
semaine et ont disparu à la douzième, les organes génitaux
externes se développent dans le sens femelle. En absence d'AMH,
les canaux de Müller se maintiennent, et en absence d'InsL3, les gonades
restent dans l'abdomen.
|