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Mise
à jour : 14/08/2001
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Les techniques de transfert de gènes chez les végétaux Rédigé par : Vincent Thizeau
Des plantes peuvent-être régénérées assez facilement à partir d'une cellule somatique. La cellule végétale est donc apparue comme l'unité fondamentale dans le processus de la création d'une lignée de végétaux transgéniques. Sa propriété de totipotence lui confère, in vitro, dans des conditions contrôlées, la capacité de régénérer une plante entière. En revanche, la paroi pectocellulosique cellulaire rigide (absente des cellules animales) constitue un obstacle au transfert de gène, qui est contourné par l'utilisation des bactéries du genre Agrobacterium possédant un système naturel de transfert de gènes aux cellules végétales (cf. fondement biologique de la transgenèse végétale). L'existence d'espèces végétales insensibles à cette bactérie a incité les chercheurs à mettre au point d'autres méthodes. Aussi, actuellement deux familles de techniques sont réalisées pour la transformation génétique de cellules végétales : l'une consistant à utiliser les propriétés de bactéries du sol du genre Agrobacterium, l'autre faisant intervenir des méthodes physiques ou chimiques qui permettent la pénétration de l'ADN directement dans les cellules végétales. 1 - La transformation de cellules végétales par Agrobacterium : 1.1 - L'exploitation du phénomène naturel.
1.2 - Les conditions du succés de la transgenèse végétale.
1.3 - L'obtention de tabac transgénique
ou comment, expérimentalement, transférer
et permettre l'expression d'un gène étranger dans une plante
entière ?
1.4 - D'autres résultats.
2 - Le transfert direct de gènes : Parallélement aux recherches menées avec Agrobacterium, se sont développées, à l'origine essentiellement sur cellules animales (cf. techniques de transgenèse animale sur ce site), des techniques de transfert direct d'ADN, par des méthodes chimiques, physiques ou faisant appel à des impulsions électriques. Une fois éprouvées sur des cellules animales, ces méthodes ont été testées sur des cellules végétales débarrassées de leur paroi rigide, ou protoplastes. Grâce à ces techniques, à condition que l'ADN atteigne le noyau, on peut obtenir son expression, c'est à dire la synthèse de la protéine codée par les gènes qu'il renferme, à condition toutefois (de même que pour les méthodes faisant appel à Agrobacterium) que les gènes transférés puissent s'exprimer dans la cellule qui vient de les recevoir. 2.1 - Transformation de protoplastes : Les techniques de transformation mises au point sur les cellules animales ont pu être appliquées sur des protoplastes : - par méthode chimique, en utilisant le polyéthyléneglycol (PEG), une molécule capable d'induire la destabilisation de la membrane plasmique et qui permet le transfert d'ADN à travers celle-ci ; - par méthode physique, en réalisant la fusion entre les protoplastes et des liposomes (vésicules artificielles de phospholipides encapsulant l'ADN à transférer) ; - par méthode faisant appel à des impulsions électriques, l'électroporation des protoplastes, technique efficace et une des plus simples à mettre en oeuvre. Elle consiste à soumettre un mélange de protoplastes et d'ADN à une série de chocs électriques de courte durée et de tension élevée. Le champ électrique provoque la destabilisation de la membrane plasmique par polarisation des phospholipides qui la constituent et induit alors la formation de pores au travers desquels les molécules d'ADN peuvent transiter. Si le choc électrique n'a pas été trop violent, le phénomène est réversible et la membrane reprend ensuite son état initial, laisant le protoplaste parfaitement viable. Limites : les techniques appliquées aux protoplastes végétaux sont actuellement applicables uniquement chez les espèces dont on maîtrise la mise en culture et la régénération des plantes à partir des protoplastes. Intérêt : c'est grâce à ces techniques sur la transformation des protoplastes que des céréales de grande culture, monocotylédones, telles que le riz, le maïs ou l'orge ont été transformées pour la première fois. Effectivement, ces plantes étaient réputées insensibles à Agrobacterium. N.B. : les progrés des méthodes de culture in vitro font que maintenant des plantes comme le riz sont aussi transformées à l'aide d'Agrobacterium. 2.2 - Transformation directe de cellules, de tissus, ou d'organes : Il s'agit, dans ces différents cas de palier aux limites de la transformation de protoplastes pour les espèces dont on ne maîtrise pas la régénération des plantes en culture in vitro. Aussi, dans différents cas, on peut forcer la pénétration de l'ADN à travers la paroi pectocellulosique des cellules végatales. La technique consiste à utiliser un canon à particules. Le principe consiste à projeter sur le tissu à transformer de toute petites billes d'or ou de tungstène enrobés d'ADN. Ces billes projetées on suffisament d'énergie cinétique pour traverser la paroi et la membrane des cellules sans leur infliger de dommages irréparables. On peut ainsi introduire de l'ADN dans des tissus qui vont directement générer une plante comme des embryons ou des méristèmes. Figure 2 - L'exemple du transfert d'un gène bactérien dans du maïs par la méthode du canon à ADN. N.B. : d'autres techniques de transfert direct sont en cours d'étude : la transformation du pollen, la sonication de tissus, la microinjection d'ADN dans les tissus conducteurs ou encore l'imbibition d'embryons et même des systèmes de fibres carbones où l'ADN est adsorbé, sont en cours d'étude. On sait maintenant réaliser la transformation d'organites (comme les chloroplastes) et utiliser des virus comme vecteur. A l'heure actuelle, on peut considérer que la plupart des plantes de grande culture (soja, maïs, blé, riz, coton tournesol, pomme de terre, colza, tomate) sont accessibles à la transformation génétique. |