Mise
à jour : 17/04/2003
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Mise en
évidence de la résistance de certains moustiques Culex
pipiens
aux insecticides OP et aux carbamates
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Mise en évidence expérimentale
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Fréquence des moustiques résistants
en fonction des zones traitées aux insecticides OP
1 - L'existence de moustiques
résistants aux insecticides et aux carbamates peut être mise
en évidence expérimentalement par le test suivant :
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Des larves de moustiques sont placées dans des coupelles contenant
des solutions d'insecticides à des concentrations
différentes.
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Après 24h, on compte le nombre de larves qui
sont mortes et celles qui sont encore vivantes. On établit ainsi
le pourcentage de mortalité en fonction de la concentration d'insecticide
; le graphe ci-dessous indique les résultats obtenus pour une souche
de moustiques sensibles (S) et pour une souche de moustiques résistants
(R).
(Le Propoxur est un carbamate)
Remarque : Les insecticides OP et
les carbamates ont la même cible, l'enzyme acétylcholine estérase
(ACE, présente au niveau des synapses cholinergiques et ayant pour
rôle l'hydrolyse du neuromédiateur acétylcholine) qu'ils
inhibent.
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On constate donc que la population de moustiques résistants supporte
des concentrations d'insecticides 1000 fois supérieures à
celle qui entraîne la mort des moustiques sensibles (échelle
des abscisses = logarithmique).
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La résistance de chaque population peut être caractérisée
par la DL50 (DL = Dose létale) : concentration d'insecticide
pour laquelle on obtient la mort de 50 % des moustiques ; la résistance
aux insecticides se traduit donc par une augmentation plus ou moins importante
de cette DL50 (dans les cas présentés ci-dessus, la DL50
de la population de moustiques résistants est d'environ 400 mg/l
de propoxur, alors que celle des moustiques sensibles est d'environ 0,4
mg/l de propoxur). On peut également définir le taux de
résistance (ou facteur de résistance, FR), un paramètre
qui exprime le facteur par lequel il faut multiplier la dose induisant
une mortalité donnée chez les individus sensibles pour obtenir
la même mortalité chez les individus résistants :
FR = DL50 souche résistante/DL50 souche sensible (dans l'exemple
ci-dessus : FR = 400 mg/l / 0,4mg/l = 1000)
2 - Fréquence
des moustiques résistants en fonction des zones traitées
aux insecticides
Pour étudier l'état d'une population sauvage, et non d'une
souche de laboratoire, on peut la soumettre à des concentrations
d'insecticide qui tuent tous les moustiques sensibles (concentration déterminée
à partir d'une souche de laboratoire de référence).
Cette étude a été réalisée dans la région
de Montpellier durant l'été 2002. Le graphe ci-dessous présente
les résultats obtenus :
Carte des sites de prélèvement
- Les larves, échantillonnées le long du cline (nom de
la commune indiquée, ainsi que la distance à la mer), ont
été soumises à une dose de propoxur qui induisait
100% de mortalité avant les années 1968. Les larves mortes
et vivantes ont été comptées au bout de 24 heures.
- Les traitements aux insecticides OP ont débuté en
1968 et ont été limités à une zone large de
20 à 25 km à partir de la côte.
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La fréquence des moustiques résistants dans la zone soumise
à l'insecticide est donc très nettement supérieure
à celle observée dans la zone non traitée ; dans celle-ci
cette fréquence diminue en fonction de la distance à la zone
traitée (la présence de moustiques résistants dans
la zone non traitée s'explique par la migration des insectes ;
la fréquence résulte d'un équilibre entre sélection
et migration dans chaque zone).
Si on estime qu'initialement, c'est à dire dans les années
60, il n'y avait pratiquement aucun moustique résistant, le problème
de l'origine et de l'extension de cette résistance et des facteurs
ayant conduit à l'état actuel peut être posé...
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