Mise
à jour : 20/02/2002
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Le cervelet
: organisation anatomique et fonctions
Les mutants
cérébelleux |
Le cervelet
: organisation anatomique et fonctions
Rédigée par N.Ouahioune, Lycée
Montesquieu, Le Plessis-Robinson
I - Organisation
anatomique du cervelet
A - Organisation générale
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vue externe de l'encéphale
de souris, à venir |
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vue externe du cervelet de souris |
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coupe de cervelet de souris |
B - Le cortex cérébelleux
Le cortex cérébelleux est une structure laminaire qui
comporte chez tous les mammifères adultes trois couches bien distinctes
:
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organisation spatiale du cortex cérébelleux
de souris |
-
La couche externe ou moléculaire, qui contient les arborisations
dendritiques des cellules de Purkinje, les axones des cellules olivaires
ou fibres grimpantes, les axones des cellules granulaires ou fibres parallèles,
ainsi que des interneurones (cellules étoilées et cellules
en corbeille).
-
La couche moyenne ou couche des cellules de Purkinje, qui contient
les corps des cellules de Purkinje répartis en une seule assise.
-
La couche interne ou granulaire, dont les éléments
dominants sont des corps cellulaires très nombreux et de petite
taille, les grains ou cellules granulaires. Les axones de ces cellules
remontent dans la couche moléculaire et se divisent en "T" en formant
de longues branches, les fibres parallèles, qui suivent l'axe longitudinal
du folium. La couche granulaire interne contient aussi les cellules de
Golgi localisée au voisinage des somas de cellules de Purkinje.
Les dendrites ascendants reçoivent des contacts de fibres parallèles,
les dendrites descendants reçoivent des contacts des fibres moussues.
Leur axone est très ramifié et forme des contacts complexes
ave les axones des cellules granulaires, dans des formations particulières
appelées glomérules.
C - La substance blanche
cérébelleuse
Au dessous de ces trois couches s'étend la substance blanche
cérébelleuse. Elle forme le centre médullaire du cervelet.
Dans la substance blanche du cervelet se trouvent les noyaux profonds et
passent les fibres afférentes, moussues et grimpantes et les fibres
efférentes, c'est-à-dire les axones des cellules de Purkinje
(voir Cajal, 1911; Ito, 1984; Palay and Chan-Palay, 1974)
L'ensemble de ces axones constitue des fibres d'association et des fibres
de projection:
-
les fibres d'association unissent deux territoires d'une même moitié
de l'écorce ou bien relient l'écorce aux noyaux profonds
du cervelet (axones des cellules de Purkinje).
-
les fibres de projection unissent le cervelet aux organes voisins (moelle,
cerveau, tronc cérébral). Les fibres efférentes proviennent
des noyaux gris cérébelleux (eux-mêmes reliés
à l'écorce) et empruntent les 3 paires de pédoncules
cérébelleux inférieurs ou supérieurs. Les fibres
afférentes arrivent au cervelet par les six pédoncules (notamment
les fibres moussues et les fibres grimpantes). Ces axones entourent les
noyaux profonds cérébelleux.
D - Le réseau neuronal
du cortex cérébelleux
Le cortex cérébelleux est une structure hautement répétitive
constituée au niveau microscopique par la répétition
un très grand nombre de fois du même circuit élémentaire
(voir coupe) qui a été analysé en détail sur
le plan anatomique depuis les premiers travaux de Cajal (Cajal, 1911) et
sur le plan microphysiologique depuis la description de Eccles et ses collaborateurs
(Eccles et al., 1967). Ce circuit est organisé autour de la cellule
de Purkinje dont l'axone se projette sur les noyaux profonds du cervelet
et/ou sur le noyau vestibulaire latéral (Palay and Chan-Palay, 1974).
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Neurotransmetteurs au niveau du cervelet |
Il existe essentiellement deux systèmes afférents excitateurs
:
-
d'une part, les fibres grimpantes qui sont les axones des cellules
de l'olive bulbaire contralatérale (Eccles et al., 1967; Desclin,
1974; Palay and Chan-Palay, 1974; Batini et al., 1976) et se terminent
directement sur les cellules de Purkinje par des synapses excitatrices.
-
d'autre part, les fibres moussues dont l'origine est multiple, noyaux
vestibulaires, moelle épinière, substance réticulée
du pont, etc...Ces fibres établissent des contacts synaptiques excitateurs
avec les dendrites des cellules granulaires dont les axones ou fibres parallèles
font de très nombreuses synapses excitatrices sur les dendrites
des cellules de Purkinje.
Ces deux afférences envoient également des collatérales
aux noyaux profonds du cervelet (Palay and Chan-Palay, 1974).
Il existe également des interneurones inhibiteurs :
-
cellules de Golgi qui reçoivent des afférences excitatrices
des fibres moussues et des fibres parallèles et qui vont inhiber
les cellules des grains.
-
cellules en panier et cellules étoilées qui reçoivent
des afférences excitatrices des fibres parallèles et vont
inhiber respectivement le segment initial de l'axone et les dendrites des
cellules de Purkinje
E - La cellule de Purkinje
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cellule de Purkinje |
La cellule de Purkinje originellement décrite par le physiologiste
tchèque Johannes Purkinje en 1837, est l'élément central
du réseau synaptique cortical cérébelleux. En effet,
les interneurones de la couche moléculaire, cellules étoilées
et en corbeille, ainsi que les cellules des grains de la couche granulaire
interne se projettent majoritairement sur les cellules de Purkinje.
Comme cela est illustré sur la figure ci-dessus après
une coloration de Golgi, le soma des cellules de Purkinje est d'aspect
rond ou légèrement ovoïde et d'un diamètre d'environ
20 micromètres. Il en émerge un arbre dendritique très
organisé, entièrement contenu dans la couche moléculaire.
Cet arbre dendritique s'étale sur 300 à 400 micromètres
de largeur dans le plan sagittal, mais son épaisseur dans le plan
transversal n'est que de 15 à 20 micromètres, donc du même
ordre que le diamètre du corps cellulaire. Un, ou parfois deux,
troncs dendritiques principaux s'élèvent directement du pôle
apical de la cellule, donnant quelques troncs dendritiques primaires qui
se ramifient eux-mêmes en au moins deux dendrites secondaires réparties
plus ou moins parallèlement à la surface du folia. Ces troncs
secondaires donnent naissance à de multiples arborisations tertiaires
qui s'étendent dans toute l'épaisseur de la couche moléculaire.
Enfin, d'innombrables branchettes terminales couvertes de milliers d'épines
dendritiques (d'où leur qualificatif de branchettes épineuses)
se détachent des branches tertiaires, si bien que l'on pourrait
reconnaître jusqu'à 7 ordres de ramifications dendritiques
(Berry et al., 1980). L'axone des cellules de Purkinje émerge de
la région basale du corps cellulaire, il est alors myélinisé,
traverse la couche granulaire interne, rejoint la substance blanche et
se termine dans les noyaux profonds, ou en dehors du cervelet, au niveau
des noyaux vestibulaires.
F - Autres cellules du
cervelet
A côté des cellules neuronales existent les cellules gliales;
elles se divisent en deux catégories principales:
-
les cellules macrogliales (astrocytes et oligodendrocytes): elles
constituent une famille de cellules présentant des phénotypes
différents, on distingue des astrocytes de type 1 (apparaissant
avant la naissance) et de type 2 (apparaissant 8 à 10 jours après
la naissance): Les astrocytes de type 1 assurent la survie des neurones,
la croissance des neurites et contrôlent la différentiation
des oligodendrocytes in vitro en sécrétant des facteurs de
croissance (Wilkin et al., 1990). Les astrocytes de type 2 et les oligodendrocytes
contribuent au processus de myélinisation(Ffrench-Constant and Raff,
1986)
-
les cellules microgliales (phagocytes): elles constituent la principale
population de macrophages cérébraux. La forme amiboïde,
ou microglie activée, est présente pendant les périodes
pré et postnatales et apparaît après un processus lésionnel
(Jordan and Thomas, 1988; Ashwell1990) .
(Images de ces cellules, à venir)
II - Fonctions
du cervelet
Le cervelet reçoit des afférences du cortex moteur, des
récepteurs cutanés proprioceptifs, tactiles, visuels et auditifs
et même des récepteurs viscéraux, ce qui lui donne
un rôle important dans la cognition (Arin et al., 1991; Crispino
and Bullock, 1984; Bauman and Kemper, 1985). Nous ne souhaitons ici donner
qu'un rappel global et succinct du rôle du cervelet, nous avons donc
gardé la division classique en 3 zones du cervelet:
-
L'archéocervelet (lobe flocculo-nodulaire) reçoit
des afférences vestibulaires, mais aussi proprioceptives et cutanées;
son action s'exerce sur les noyaux vestibulaires et sur la substance réticulée
bulbo-pontine. Il contrôle les mécanismes de la station érigée.
-
Le paléocervelet (vermis) reçoit des afférences
proprioceptives (voies spino-cérébelleuses, organisation
somatotopique) mais aussi de nombreuses afférences somesthésiques,
des afférences vestibulaires et sensorielles variées. Son
action s'exerce sur les noyaux du toit, sur le noyau rouge, sur le noyau
ventro-latéral du thalamus; il contrôle les réflexes
de redressement et d'adaptation posturale.
-
Le neocervelet (lobes latéraux) reçoit outre les afférences
proprioceptives, somesthésiques et sensorielles, des afférences
corticales par l'intermédiaire des noyaux du pont et du pédoncule
cérébelleux moyen; il agit sur le noyau ventro-latéral
du thalamus et par là sur le cortex moteur; il intervient dans la
régulation du geste.
-
Les noyaux du cervelet sont le point de départ des voies
efférentes. Ils exercent de façon tonique une action facilitatrice
sur les dispositifs qui contrôlent la mobilité extrapyramidale
(noyaux vestibulaires, noyau rouge, réticulée du tronc cérébral).
Le cortex cérébelleux exerce une action inhibitrice sur les
noyaux du cervelet. De cette façon il assure une modulation de l'action
excitatrice permanente exercée par ces noyaux.
Très schématiquement, on peut donc dire que, l'archéocervelet
intervient sur les mécanismes réflexes du redressement et
de l'équilibration, le paléocervelet contrôle la motilité
axiale et la motilité d'attitude et le néocervelet règle
le déroulement du mouvement propositionnel.
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