Rédigé par Constance Hammond, U29, INSERM
L’alcool (éthanol) est en général obtenu par fermentation
ou distillation de végétaux riches en sucres : par fermentation
du raisin (vin), de la pomme (cidre), du houblon (bière) ou par
distillation du malt (whisky), de la pomme de terre (vodka). L’éthanol
est une molécule lipophile de petite taille, qui diffuse en quelques
minutes du tube digestif (où elle n’est pas digérée)
vers le sang et donc vers l’ensemble des cellules de l’organisme y compris
les alvéoles pulmonaires ce qui explique la possibilité de
doser l’alcool dans l’air expiré (alcootest). Le foie élimine
90% de l’éthanol circulant dans le sang ce qui explique là
aussi son atteinte (cirrhose) en cas de surconsommation d’alcool.
Historiquement, l’alcool était utilisé comme anesthésique
pendant les opérations sur les champs de bataille. C’est au XIXème
siècle qu’apparaît la notion d’alcoolisme et en 1871 les premières
mesures de prévention. La France est le pays où la consommation
d’alcool est la plus forte (10,9 l d’alcool pur par habitant et par an
en 1997) et dans un accident mortel sur trois on constate une alcoolémie
illégale (le taux légal maximum est de 0,5 g d’alcool par
litre de sang et de 0,25 mg par litre d’air exprimé).
Mécanismes
d’action : l’éthanol se fixe sur des récepteurs
aux neurotransmetteurs comme certains récepteurs du GABA. Comme
tous les substances psychoactives induisant
une dépendance , l’éthanol augmente
la libération de dopamine par le système
mésolimbique . Il agirait en partie par l’intermédiaire
des endomorphines . Les effets aigus se décomposent
en deux phases, une phase d’euphorie, de désinhibition, d’excitation
suivie d’une phase de sédation et d’endormissement. Des troubles
moteurs, notamment de la marche, de l’élocution sont aussi présents.
La première phase résulte de l’action de l’éthanol
sur le système mésolimbique, les troubles de l’équilibre
de l’action sur les réseaux neuronaux de l’équilibration
situés dans le cervelet et la somnolence de l’action sur les systèmes
de vigilance.
Toxicité
et risques : à long terme, l’usager dépendant
risque de nombreuses pathologies : cancers de la bouche, de la gorge et
de l’oesophage, pathologies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles
cardio-vasculaires, maladies du système nerveux. Les risques sociaux
sont les accidents de la circulation dus aux conduites en état d’ivresse,
une conduite agressive de la personne ivre envers les autres ou une exposition
de la personne ivre à des agressions, celle-ci ayant perdu le contrôle
d’elle-même et se laissant entraîner dans des situations dangereuses
pour sa santé (absence de protection dans les rapports sexuels par
exemple).
Réduction
des risques : Une consommation non néfaste d’alcool correspond
à une consommation régulière de :
- pas plus de 2 verres standards d’alcool par jour pour les femmes
- pas plus de 3 verres standards d’alcool pour les hommes
- au moins un jour par semaine sans aucune boisson alcoolisée
sachant qu’un verre standard correspond à 10cl soit environ
10g d’alcool