Imagerie par résonance
magnétique
Rédigé par M-C. Garnier et M.
Ternaux, Lycée Joliot Curie, Aubagne
Relue par : Jean-Luc ANTON, Ingénieur
de Recherche au CNRS - IRM fonctionnelle de La Timone à Marseille
L'IRM permet d'obtenir des images numériques en trois dimensions
d'une précision inférieure au millimètre, du cortex,
de la substance blanche, du liquide céphalo-rachidien et des noyaux
gris centraux.
Ce type d'acquisition permet d'effectuer une analyse neuroanatomique
individuelle de très haute précision.
Le sigle IRM regroupe en fait un ensemble de techniques d'imagerie
: outre des images anatomiques et fonctionnelles, l'IRM permet d'obtenir
des images de l'organisation spatiale des vaisseaux cérébraux
( angiographie IRM), de l'orientation des principaux faisceaux de
fibres blanches ( IRM de diffusion) , de la distribution de sang
( IRM de perfusion) ainsi que de la concentration locale de certains
métabolites énergétiques et peut-être, bientôt,
de certains neurotransmetteurs ( spectroscopie IRM).
Principe de l'IRM
L'IRM consiste à observer les tissus biologiques
à travers les propriétés magnétiques de l'un
de leurs constituants majoritaires, le noyau d'hydrogène.
En effet, le proton qui constitue le noyau de
l'atome d'hydrogène possède un moment magnétique :
une sorte de petit aimant appelé spin.
Lorsque l'on place un sujet dans un champ magnétique,
les spins des noyaux d'hydrogène s'orientent dans la direction de
ce champ.Tout se passe comme si on "aimantait" le sujet.
Au cours d'une IRM, on mesure l'aimantation résultante
en chaque point des tissus analysés. Comme cette aimantation est
proportionnelle à la quantité de noyaux d'hydrogène
présents, et que les tissus se distinguent par leur contenu en eau,
la carte des aimantations résultantes reproduit l'anatomie des tissus.
En fait, en IRM, on mesure avant tout la relaxation
de cette aimantation après le phénomène de résonance
magnétique. Les caractéristiques temporelles de cette relaxation
dépendent
fortement de l'état des tissus et un des avantages de l'IRM
réside donc dans le fait que selon les réglages de la même
machine, on peut acquérir différents types d'images correspondant
à différents types de signal local ( par exemple : images
pondérées en T1; souvent utilisées pour l'anatomie,
images pondérées en T2*; images fonctionnelles )
T1, T2, T2* sont les paramètres de relaxation
Coupe anatomique du cerveau (obtenue par IRM). Le liquide céphalo-rachidien
apparaît en noir sur la photo.
Les contraintes expérimentales
La mise en oeuvre d'un protocole expérimental en IRM pose un
certain nombre de problèmes liés:
1. à la nécessité de travailler en présence
d'un fort champ magnétique ( d'où des règles
de sécurité très strictes )
2. au confinement du sujet dans l'imageur IRM ( intervention
de l'état psychique des patients)
3. au bruit important généré par les bobines
de gradients pendant l'acquisition des images ( ce bruit d'origine mécanique
constitue une interférence relativement importante dans le protocole
expérimental, que les systèmes de casques ou de bouchons
auditifs ne viennent qu'imparfaitement atténuer, et dont il faut
tenir compte lors de l'interprétation de certaines données
).
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Antenne de radio-fréquence dite "cage oiseau" entourant la tête
du sujet et utilisée à la fois pour générer
les impulsions de champ et pour recueillir le signal de résonance
magnétique |
L'IRM fonctionnelle
L'IRM fonctionnelle est fondée sur l'observation
en temps réel des variations de l'oxygénation du sang, sans
injection de traceur radioactif, puisque le traceur est endogène.
Des examens répétés peuvent,
de ce fait, être réalisés sans aucun inconvénient.
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L'oxy-hémoglobine n'a aucune influence sur le champ magnétique
local ( à gauche).
L'oxygène, libéré au niveau des capillaires cérébraux,
entraîne la réduction du fer qui se retrouve à l'état
d'ion ferreux ( Fe ++), laissant deux électrons non appariés
au sein de la molécule de déoxy-hémoglobine. Ces électrons
sont à l'origine du paramagnétisme de cette molécule
et génèrent une modification du champ magnétique local.(
à droite)
Bo étant la valeur initiale du champ |
Lorsqu'un sujet est placé dans un appareil d'IRM, le champ magnétique
au voisinage de la désoxyhémoglobine diffère de celui
près de l'oxyhémoglobine : la désoxyhémoglobine
se comporte comme une hétérogénéité
magnétique.
L'activité cérébrale se traduit par un enrichissement
en oxygène des régions mises en jeu : cet apport d'oxygène
réduit les hétérogénéités dues
à la désoxyhémoglobine dans le compartiment veineux
de la circulation et le signal enregistré, lui, augmente.
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