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Mise
à jour : 12/01/2004
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Rédigée par Jean-Claude Hervé Il est d’usage d’établir les notions de rétroaction négative et positive à partir de l’expérimentation chez la guenon castrée soumise à des injections d’oestradiol à faible puis à forte concentration. Dans cette expérimentation, maintes fois reprise dans les sujets de bac, on suit l’évolution de la concentration de LH et non de FSH. Bref, on focalise sur une des deux gonadostimulines. Si l’intérêt physiologique de la rétroaction positive est ensuite bien saisi comme un processus inducteur du pic de LH et donc de l’ovulation, celui de la rétroaction négative est généralement moins mis en évidence, surtout si on se limite à LH. Or cette rétroaction négative est à l’origine de plusieurs aspects essentiels du cycle menstruel, à savoir :
1 - Le recrutement folliculaire en début de cycle La concentration de FSH commence à s’élever 12 jours après le pic de LH d’un cycle en relation avec la chute des concentrations des hormones ovariennes en fin de cycle. C’est la diminution de la rétroaction négative exercée notamment par l’oestradiol mais aussi par la progestérone qui entraîne cette augmentation de 30 à 50 pour cent de la concentration de FSH, à la fin de la phase lutéale d’un cycle et au début de la phase folliculaire du nouveau cycle. La concentration de FSH dépassant le seuil, il y a croissance de la cohorte de follicules capables d’y répondre. Parmi ceux-ci, l’un, de diamètre généralement plus grand, sans doute plus riche en récepteurs à FSH, croît plus vite : c’est le follicule dominant. 2 - L’arrivée à maturation complète d’un seul follicule et la rétroaction négative La concentration d’oestradiol augmente sensiblement une semaine environ après le début de la phase folliculaire. Elle résulte surtout de la sécrétion du follicule dominant. Par rétroaction négative,l’augmentation de la concentration d’oestradiol entraîne la baisse de celle de FSH sous le seuil nécessaire à la croissance folliculaire. En conséquence tous les follicules de la cohorte dégénèrent sauf le follicule dominant. Les raisons expliquant que le follicule dominant poursuive sa croissance ne sont pas nettement élucidées ; il semble que ce soit liée à une richesse en récepteurs à FSH… et surtout à l'acquisition de récepteurs à LH par les cellules de la granulosa. La rétroaction négative est donc le processus qui fait que généralement un seul ovocyte est émis au cours d’un cycle menstruel. De nombreuses données expérimentales confirment cette explication. Ainsi, chez la guenon, l’insertion de capsules d’oestradiol durant les jours 3 à 6 de la phase folliculaire d’un cycle et entraînant une élévation précoce de la concentration d’oestradiol, provoque un arrêt de la croissance de tous les follicules. Toujours chez la guenon, l’immunisation passive avec des anticorps anti oestradiol à partir du milieu de la phase folliculaire empêche la chute de la concentration de FSH et l’arrivée à maturité de plusieurs follicules. Chez la femme n’ovulant pas, le traitement au clomiphène répond au même principe : le clomiphène étant un anti-œstrogène, son utilisation entraîne une augmentation de la concentration de FSH susceptible d’assurer la croissance de un ou plusieurs follicules. 3 - L’absence de croissance folliculaire durant la phase lutéale Durant la phase lutéale, il y a des follicules antraux de quelques mm dans les ovaires mais aucun n’entame une croissance rapide pouvant le conduire à la maturité. Il y a un blocage de la croissance folliculaire. L’ablation du corps jaune est suivie d’une reprise anticipée de la croissance d’une cohorte de follicules montrant bien l’action inhibitrice qu’il exerce sur la croissance folliculaire. Cette action est due à la rétroaction négative exercée par les hormones ovariennes, qui maintient la concentration de FSH sous le seuil nécessaire à la stimulation folliculaire. Chez la guenon, on a obtenu la croissance folliculaire durant la phase lutéale par injection de FSH. Bilan Si la notion de rétroaction positive est fondamentale pour comprendre
l’ovulation, celle de rétroaction négative est tout aussi
importante pour saisir les autres composantes du cycle menstruel. Ajoutons
qu’elle fournit la base permettant de comprendre les problèmes posés
par l’induction de l’ovulation afin d’obtenir une stimulation aussi physiologique
que possible, l’hyperstimulation ovarienne dans les PMA ou un des mécanismes
en œuvre dans la contraception. Bref, ce n’est pas la notion testée
au bac qui importe, c’est la compréhension de son importance physiologique
!
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