Expérience réalisée par Vincent Prié

4 septembre 2006 (9 h - 19 h)

Grotte Sarabo - île de Santo

Vincent Prié : Je me suis rendu à une grotte connue pour héberger une colonie de chauve-souris importante (voir "grotte de Sarabo"  dans les rapports de pré-expédition 2005). J’ai capturé plusieurs individus au filet dans la cavité. Ces individus ont été stockés dans des sacs en tissus et amenés à l’extérieur.




photo Vincent Prié Santo 2006

Là, des mesures et des photos ont été réalisées. On mesure généralement l’avant-bras et le tibia qui donnent les meilleurs résultats pour distinguer les espèces. Dans certains cas, les phalanges doivent être mesurées également. Ici une photo de l’aile avec échelle permettra de faire les mesures de phalanges ultérieurement si besoin à l’aide d’un logiciel de morphométrie. Les mesures permettent souvent d’identifier les espèces qui présentent une physionomie similaire. C’est le cas par exemple à Santo des deux espèces de Minioptères qui sont semblables extérieurement mais présentent des tailles différentes.



photo Vincent Prié Santo 2006

Une fois mesurés, les animaux ont subit un prélèvement du tissus de l’aile. Ceci est réalisé à l’aide d’une sorte de tube au bord tranchant qui perfore l’aile d’un trou de quelques mm de diamètre. Cette blessure est sans gravité si elle est réalisée dans des conditions de propreté suffisantes et en prenant garde de ne pas perforer de veines. Les animaux cicatrisent très vite, en une dizaine de jours le trou est refermé, et cette perforation n’affecte pas leurs capacités de vol. Le prélèvement est conservé dans de l’alcool pour des études moléculaires ultérieures. On pourra décrypter les informations contenues dans ces tissus via les séquences d’ADN et déduire les relations phylogénétique entre les différentes espèces ou étudier la dispersion, les relations entre les différentes colonies échantillonnées, ou d’autres paramètres des populations.

Sonogramme réalisé à partir de sons enregistrés en nature montrant les sonars différentes espèces de chauves-souris de Santo :

Enfin, j’ai réalisé des enregistrements de sonars à l’aide d’un détecteur d’ultrasons permettant de ralentir 10 fois les signaux émis par les chauves-souris et donc de les rendre audibles à l’oreille humaine. Les animaux sont relâchés par quelqu’un à quelques mètres du détecteur et une séquence est enregistrée quand la chauve-souris passe près du détecteur. Cette opération a été réalisée à la tombée de la nuit, une heure après les mesures, de façon à ce que les animaux ne soient pas trop stressés par les manipulations successives. Si la plupart des séquences ainsi enregistrées restent typique d’animaux stressés et sont peu exploitables, j’ai quand même quelques séquences qui semblent se rapprocher des émissions en condition naturelle. Ces manipulations permettent de connaître la signature sonore des différentes espèces de chauves-souris et de pouvoir ensuite les reconnaître (dans le cadre d’ inventaires ou d’étude des milieux de chasse par exemple) simplement en enregistrant des sons en condition naturelles .

Video haute résolution

Video basse résolution