méthodes de récolte
Up to Biodiversité Marineméthodes de récolte
Posted by braimbault at December 11. 2006Bonjour,
je suis enseignant en SVT et je m'interesse aux différentes techniques de prélèvement. J'ai vu une abondante iconographie sur les outils utilisés par les acteurs du module biodiversité marine : des dragues, chaluts, nasses et une benne. Comment utillisez-vous ces différents engins ? Quels types d'organismes cherchez-vous à prélever avec chaque type d'engin ? Avez-vous développé des techniques nouvelles ? Les résultats obtenus ont-ils été satisfaisant s?
En vous remerciant par avance pour les éventuelles réponses ou des pistes pour y parvenir.
Bruno Raimbault
Re: méthodes de récolte
Posted by npuillandre at December 12. 2006
Bonjour,
Effectivement, plusieurs
techniques de prélèvement ont été utilisées lors du module Biodiversité marine
de Santo 2006. Elles sont adaptées à différentes profondeurs de récoltes, et
comme vous l’avez soulignés à différents « types » d’organismes. Il
existe en fait quatre types de récolteurs :
1 - les récolteurs à pied, qui
peuvent ramasser à vue les organismes bien sûr d’une taille suffisante pour
être repéré à l’œil nu.
2 - les récolteurs sur bateau,
qui peuvent utiliser :
a - des
dragues à main (armature de quelques dizaines de cm de côté à laquelle est fixé
un filet). La petite maille du filet permet de récolter des individus de
quelques mm.
b - des filets
appelés « tangle-nets », qui ont déjà fait leurs preuves notamment
aux philippines lors de précédentes missions. Ce sont des filets posés sur le
fond (à plusieurs dizaines de mètres) dans lesquels se prennent des crustacés
et des coquillages d’une taille supérieurs à quelques cm.
c - un autre
type de filet, le « lumun-lumun », également posé sur le fond, mais
plus dense que les « tangle-nets ». Il agit comme un substrat, et est
donc occupé par des crustacés et des coquillages vivant sur le fond, et d’une
taille qui peut être inférieure à celle des organismes capturés dans les
« tangle-nets »
3 - les plongeurs, qui
récoltent à vue ou à l’aide de suceuse, des aspirateurs qui permettent de
récolter tout les substrats et les organismes même petits qu’il contient. Ils
utilisent également une technique de brossage, qui comme son nom l’indique
permet de récolter spécifiquement les organismes fixés sur les pierres en les
détachant à l’aide d’une brosse. Une équipe de plongeurs profonds (plus de
100m) était également présente, et utilisait les mêmes techniques que les
autres plongeurs.
4 - les récolteurs de l’Alis, un bateau
équipé d’un système de récolte en grande profondeur (jusqu’à plus de 1000m). 3
types de systèmes sont utilisés :
a - la drague,
équipée d’une armature métallique d’un mètre de long, qui se pose sur le sol et
gratte le substrat. Elle récupère ainsi tous les organismes qui vivent enfouis
dans le substrat
b - le chalut,
avec une armature en bois de 3m de long, qui se pose également sur le sol mais
qui se contente de capturer les organismes qui vivent à sa surface. Cette
technique permet de récolter un grand nombre de poissons qui sont rarement
échantillonnés avec les autres techniques
c - une benne,
constituées d’une mâchoire métallique de quelques dizaines de cm3,
qui collecte le substrat et ce qu’il contient.
La partie « Santo BOA »
du module biodiversité marine, qui récoltait spécifiquement les organismes
trouvées sur des substrats organiques coulés (bois, carcasses de baleine, …) a
également utilisé des nasses. Elles avaient été posées sur le fond à quelques
centaines de m de profondeur une année auparavant. Elles contenaient divers
substrats organiques qui avaient pour but d’attirer une faune spécifique
associée à ces substrats. Ces nasses ont été récupérées lors de Santo2006.
Ces techniques n’ont pas été
mises au point à santo2006, même si à chaque utilisation elles sont pour
certaines améliorées. Elles ont été efficaces encore une fois, permettant la
récolte de plusieurs milliers de crustacées, de mollusques, de poissons et
d’autres organismes marins.
Nicolas Puillandre, Doctorant
MNHN