Mission Santo
 
Actions sur le document

Analyse générale


Projet Santo 2006

Intérêt pour l'éducation nationale


Gérard Bonhoure, IGEN, Sciences de la vie et de la Terre


En relation avec l’expédition « Santo 2006 », plusieurs thèmes de coopération avec l’éducation nationale peuvent être dégagés :

  • en relation avec les contenus des programmes des différents niveaux, pour donner un support concret nouveau à certains contenus d’enseignement ;

  • dans une optique plus méthodologique, pour montrer ce qu’est réellement un travail de recherche  scientifique et ouvrir vers les sciences.

De plus, avec des thèmes forts comme la biodiversité, envisagée sous ses aspects biologiques, mais aussi sous ses aspects économiques, sociologiques, culturels, le travail fait à Santo peut contribuer à l’EEDD (Éducation à l’environnement pour un développement durable).

L’étroite relation entre les thèmes traités par les équipes de recherche et les contenus d’enseignement laisse penser que la coopération ne se limitera pas à l’événement mais peut donner lieu à un travail de fond, à la production de documents adaptés tout à fait utiles en particulier pour les SVT au niveau des classes de lycée.


  • I. L’expédition SANTO et les contenus d’enseignement

Dans le premier degré comme au collège, le peuplement des milieux par les êtres vivants, les facteurs influençant ce peuplement, ainsi que l’influence de l’Homme se retrouvent à plusieurs niveaux. Le thème sera ici abordé dans un nouveau contexte géographique, avec en particulier des dates repérables d’introduction d’espèces invasives, ce qui permettra de traiter clairement de la question des conséquences de l’introduction d’une espèce, par comparaison avec des contextes d’évolution indépendants de l’influence de l’Homme.


La biodiversité est un thème majeur abordé dans le premier degré (un des quatre thèmes dégagés), au collège en particulier en SVT (6ème, 5ème, 3ème) et au lycée. Elle est d’abord constatée (diversité des êtres vivants) puis organisée dans le cadre d’une classification. L’origine de la biodiversité est ensuite comprise au collège, puis au lycée à travers les mécanismes génétiques qui la sous-tendent et la relation à l’évolution d’une façon plus générale.

L’expédition couvre la totalité de ces champs et peut donc fournir des supports d’étude, non seulement pendant la durée de l’événement, mais surtout après, lors du traitement des résultats.

Le développement de l’île est concerné dans sa totalité ; des ethnologues et des sociologues seront présents sur le terrain et observeront, entre autres, l’impact de la mission. La confrontation entre les savoirs locaux et les savoirs scientifiques constitue une incidence susceptible de mobiliser des professeurs de champs autres que scientifiques.

 

La très grande richesse des projets, leur adéquation avec des éléments de programme, peut amener le développement de ressources de fond. La coopération ne s’arrêtera pas à l’expédition elle-même, et elle peut s’inscrire dans deux directions :

  • une direction scientifique correspondant de façon dominante aux Sciences de la vie et de la Terre,

  • une direction EEDD, les données de biologie étant étudiées en relation avec les données historiques, géographiques, sociologiques et culturelles (relation entre langues/biodiversité/utilisation des ressources naturelles) et donc susceptibles de fournir des supports à d’autres disciplines que les sciences de la vie et de la Terre


  • II.  Les sciences à l’école, le goût et la réalité des sciences

En démarrant le travail dès la phase de préparation de l’expédition, il serait possible de suivre la réflexion des chercheurs, de comprendre les raisons scientifiques de l’expédition, la relation entre leurs problématiques, les interrogations et les méthodes d’exploration, en allant jusqu’au travail de laboratoire après le retour. On dispose d’une occasion unique de montrer la  science telle qu’elle avance, le métier de chercheur dans sa réalité, par exemple en suivant l’évolution de quelques « hypothèses ». Deux thèmes pourraient être choisis  pour suivre cette réflexion. Pendant l’expédition, le suivi doit pouvoir susciter l’intérêt pour l’attitude de recherche ; dans la durée, les aspects épistémologiques peuvent être analysés plus en détail (en particulier en relation avec le programme de spécialité de terminale S en SVT).

On s’inscrirait ainsi, à tous les niveaux, en synergie avec l'enseignement des sciences à l’école, dans une logique qui donne un sens à la démarche d’investigation à quelque niveau qu’elle soit mise en œuvre. On pourrait aussi fournir une information sur les métiers de sciences et la valorisation des orientations scientifiques.

La chronologie de cette opération devrait permettre :

  1. de préparer une documentation de base selon les pistes de travail choisies afin de permettre aux professeurs de se préparer avant la rentrée 2006 ;

  2. de suivre l’expédition (Septembre / Octobre 2006), en particulier dans le premier degré et au collège pour profiter des aspects « spectaculaires» de l’expédition ;

  3. de prolonger par l’étude des résultats, par des publications ou des productions utiles aux enseignements.

Organisée par des universitaires et le muséum d’histoire naturelle, l’expédition à Santo ne peut se prévaloir de tête d’affiche médiatique dans le grand public, mais seulement de personnalités de haut niveau scientifique reconnues à la fois dans le monde de la recherche et celui de l’enseignement. Le professeur Le Guyader  est actuellement la référence connue des professeurs de SVT en ce qui concerne la classification du vivant et la biodiversité. Il s’agit là d’une occasion unique de mobilisation autour de la science pour un nombre important de professeurs, et par suite de leurs élèves.