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Les relations
de parenté au sein des Vertébrés : utilisation de
données anatomiques, morphologiques et paléontologiques (classe
de 4e)
Démarche
proposée par Monique Dupuis, Lycée J. Monnet, La Queue-Les-Yvelines
En classe de 4e, on repart
de ce qui a été établi en classe de 6e, notamment
en ce qui concerne la classification des Vertébrés. Les ordres
d’apparition (et leur époque) des différentes classes de
Vertébrés au cours des temps géologiques sont fournis
à l’élève.
1.
Etablir l’idée d’évolution des êtres vivants
La proposition suivante est
basée uniquement sur le groupe des Vertébrés.
-
Au cours des temps, des groupes
sont apparus, d’autres ont disparu
-
Utilisation de documents concernant
les fossiles de Vertébrés
-
Au cours des temps, les caractères
ont évolué
-
La comparaison de quelques caractères
permet de renforcer l’hypothèse transformiste : si l’on compare
par exemple les squelettes des membres antérieurs de Sardine - Chat
- Grenouille - Dauphin, on constate qu’il y a eu une évolution de
l’organisation de ce membre, concernant notamment le nombre de pièces
basales.
|
Comparaison
des membres antérieurs de la Sardine, du Chat, de la Grenouille
et du Dauphin
(pour voir l'image en
grand, cliquez sur l'icône) |
-
si l’on prend en compte l’ordre
d’apparition des différentes classes de Vertébrés
au cours du temps, on peut être amené à définir,
pour un même caractère, un
état primitif
et un état évolué ou dérivé (exemples
: pour l’organe respiratoire, les branchies constituent un état
primitif et les poumons un état dérivé ; pour l'organisation
du membre antérieur, l'articulation à la ceinture par une
pièce basale unique constitue un état évolué,
alors que l'articulation par des pièces basales nombreuses constitue
un état primitif).
Remarque : on parle
aussi d’homologie pour les états évolués
-
la comparaison de la morphologie
et de l’anatomie d’un fossile avec des vertébrés actuels
permet de constater que ces formes présentent certains caractères
évolués, et d’autres primitifs (tous les caractères
n’évoluent pas en même temps)
2.
Principe d'établissement des relations de parenté entre des
organismes
C’est la méthode
cladistique qui est introduite ici pour établir des relations
de parenté entre des êtres vivants à partir de données
anatomiques et morphologiques.
Les relations de parenté
sont établies à partir des organismes vivant actuellement
; les données paléontologiques ne seront utilisées
que dans un deuxième temps, pour donner un cadre temporel à
la figure obtenue.
Un premier exemple permet
d’introduire le mode de raisonnement et les principes de base de la méthode
-
Constitution d’une petite matrice
taxons/caractères : choisir quelques taxons (exemple : aigle - chat
- sardine - dauphin) et sélectionner des caractères (il faut
veiller à ce que ces caractères soient à valeur évolutive
; exemple : organe respiratoire - pièces basales - placenta).
-
A partir de l'observation de
documents, et de la comparaison des données pour les différents
taxons, on identifie les états de chaque caractère considéré,
pour chaque taxon.
-
Les résultats de ces
observations sont consignés dans une matrice
-
Les relations de parenté
se traduiront sous forme d'une figure arborescente. Au départ, la
seule hypothèse prise en compte est que ces 4 taxons ont un ancêtre
commun, ce qui se traduit de la façon suivante :
-
Pour chaque caractère,
on définit l'état primitif et l'état évolué
(on peut se contenter de fournir ces états aux élèves,
sans systématiquement les justifier, car le principe a déjà
été vu précédemment).
Caractère
|
Etat
primitif
|
Etat
dérivé
|
pièces basales
|
nombreuses
|
unique
|
placenta
|
absent
|
présent
|
organe respiratoire
|
branchie
|
poumon
|
-
On veut préciser leurs
relations de parenté en utilisant les informations fournies par
la matrice : on prend en compte le premier caractère (organe respiratoire,
ou encore pièces basales)
les taxons qui partagent l’état
dérivé du caractère l’ont acquis d’un même ancêtre
commun chez qui cet état est apparu. On peut alors préciser
les relations de parenté entre les taxons considérés,
ce qui se traduit de la façon suivante :
-
On prend ensuite en compte un
autre caractère, mais sans remettre en cause ce qui vient d’être
fait - par exemple la prise en compte du caractère « placenta
» permettra d’obtenir la figure suivante :
Remarque : l’ordre
de prise en compte des caractères n’est pas important ; ce qui est
important est de ne pas remettre en cause ce qui a déjà été
fait lorsque l’on considère un nouveau caractère.
-
On peut placer sur la figure
obtenue (qui est un cladogramme puisqu’elle est obtenue par méthode
cladistique) les différents sauts évolutifs, ou transformations
évolutives : chaque noeud correspond à un ancêtre commun
qui restera toujours hypothétique.
Une fois que le principe
est compris, on peut passer à son application à une plus
grande échelle : on considère une matrice plus importante
(dans laquelle on aura pris soin de considérer l’homme et quelques
primates):
On peut alors obtenir l'arbre
suivant :
Remarque : la prise
en compte de données paléontologiques permet de donner un
cadre temporel à la figure obtenue, c’est à dire de dater
approximativement l’apparition de certains caractères.
3.
Lire un arbre de parenté
Il
est possible d'enregistrer un arbre préalablement établi.
Pour travailler ensuite sur cet arbre, il suffit de l'ouvrir, et l'arbre
s'affiche alors, avec la matrice taxons/caractères qui a permis
de le construire.
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Un arbre phylogénétique
des Vertébrés et la matrice taxons/caractères correspondante
(cliquer sur l'icône
pour accéder à la figure) |
Suggestion
d'activité pédagogique
|
-
Préciser
quels sont les organismes qui ont la parenté la plus grande d'après
cet arbre.
-
Justifier
chaque noeud de l'arbre en plaçant les innovations évolutives
correspondantes (il faut parcourir la matrice en prenant en compte chaque
caractère, l'un après l'autre, et en se basant sur le ce
code couleur affiché pour repérer la position d'apparition
de l'innovation évolutive).
-
Résultat
: voir l'arbre légendé présenté à la
fin du 2. précédent
|
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