Mise
à jour : 14/08/2001
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de réparation de l'ADN
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de contrôle |
MUTATIONS,
MUTAGENES ET REPARATION DE L'ADN
Adapté par Jean-Yves Dupont
A partir d'un article de Beth A. Montelone
Division of Biology, Kansas State
University
Avec l'autorisation de l'auteur
LES MUTAGENES
Les mutagènes
chimiques
Les radiations
LES MUTAGENES
Un mutagène est un agent naturel ou résultant de l’activité
humaine, physique ou chimique qui peut altérer la structure de l’ADN.
Les mutagènes chimiques
On les distingue par leur mode d’action. Certains agissent par des
mécanismes semblables aux mécanismes spontanés, d’autres
agissent davantage comme les radiations.
1 - Les analogues des bases :
Leur structure chimique rappelle les purines et pyrimidines. Ils peuvent
être incorporés à l’ADN lors de la réplication.
Le
bromo-uracile (BU), semblable à T (Br remplace CH3), s’apparie
à A. Il a une forte tendance à se tautomériser en
« enol ». Elle s'apparie alors à G.
L’aminopurine, analogue de A s’apparie avec T et cause des transitions
de A-T en G-C ou l’inverse.
2 - Les substances chimiques alterant la structure et l’appariement
des bases :
L’acide nitreux provient de la digestion des nitrites (conservateurs
des aliments). Il est à l’origine de déaminations(=
perte d'un groupe NH3)(ex : C ->U ; meC->T ; A-> hypoxanthine).
La nitrosoguanidine, le methyl-methanesulfonate, l’ethyl- methanesulfonate
réagissent avec les bases en ajoutant des groupements methyl
ou ethyl. La dégradation peut aller jusqu’à la
production de sites sans bases ce qui, à la réplication,
est générateur de mutations.
3 - Les agents intercalants :
Acridine, proflavine, bromide d’ethidium sont des molécules
qui s’insèrent
entre les bases de l’ADN. Ceci entraîne un étirement
de l’ADN. La polymérase insère alors une base surnuméraire
en face de la molécule étrangère.
4 - Les agents qui altèrent la structure de l’ADN :
Certaines grosses molécules se lient aux bases et qui
deviennent ainsi « non codantes » (ex : NAAAF)
D'autres agents causent des liaisons intra et inter brins (ex
: le psoralène trouvé dans les végétaux et
utilisé dans les traitements de la peau).
Des produits chimiques causent des ruptures dans l’ADN ( ex : peroxydes).
Ces agents n’induisent sans doute pas directement les mutations mais
induisent des processus de réparation qui sont mutagéniques.
Les radiations :
Elles sont le principal agent mutagène.
1 - Le spectre électromagnétique :
La lumière visible et les autres formes de radiations sont des
radiations électromagnétiques. Leur longueur d'onde varie
et est inversement proportionnelle à leur énergie.
Parmi les courtes longueurs d'onde , l'énergie est croissante
dans cet ordre : ondes FM, TV, micro-ondes, Infrarouge, visible, UV, rayons
X et gamma. La fraction biologiquement active est constituée
par les UV, les rayons X et gamma..
2 - Les radiations ionisantes :
Les rayons X et gamma sont assez énergétiques pour produire
des ions réactifs (atomes chargés ou molécules) quand
ils interagissent avec les molécules biologiques. On parle ainsi
de radiations ionisantes. On regroupe également sous ce terme
les radiations corpusculaires, flux de particules atomiques et subatomiques
émises par les éléments radioactifs. Elles sont de
deux types : les particules alpha (noyau de l'hélium 2H+
+ 2 neutrons) et les particules bêta (des électrons).
Les UV ne sont pas ionisants mais peuvent réagir avec l'ADN
ou d'autres molécules biologiques.
L'unité utilisée pour évaluer les radiations ionisantes
est le rem (roentgen equivalent man) : 1 rem de n'importe quelle
radiation ionisante produit le même effet biologique.
3 - Les sources de radiations :
Les sources naturelles produisent des radiations "d'arrière-plan".
Ce sont les rayons cosmiques (incluant le rayonnement solaire), les éléments
radioactifs du sol ou des produits du sol (bois, pierre) et de l'atmosphère
(radon).
Les autres sources sont artificielles : rayons X pour
le diagnostic, essais nucléaires, TV, etc.
Dans l'ensemble, le taux moyen d'exposition est de 350 mrem/an,
l'essentiel étant dû au radon.
4 - Effets biologiques des radiations :
Les dégâts causés aux cellules par les radiations
sont le résultat de la production de radicaux libres issus
de l'eau (le radical OH ou hydroxyl). Les radicaux libres possèdent
des électrons non appariés et sont chimiquement très
réactifs. Ils interagissent avec l'ADN, les protéines
et les lipides des membranes.
Les dégâts causés ont pour conséquences
l'atteinte d'organelles, le blocage de la division cellulaire ou la mort
de la cellule.
Les cellules à cycle cellulaire court (cellules souches
de la moelle osseuse, lignée du tractus gastro-intestinal) sont
les plus touchées.
La sévérité des effets dépend de la dose
reçue :
Dose létale : (100 - 250 rems) : nausées et vomissements,
période de latence de 1 à 2 semaines suivie de malaises,
anorexie, diarrhée, perte des cheveux, puis récupération.
Dose létale (350 - 450 rems) : nausées et vomissements, latence
de 1 semaine suivie par des symptômes sévères avec
des hémorragies internes ; 50% de risque mortel dû à
l'altération des cellules sanguines et gastro-intestinales
Dose supra létale (>650 rems) : nausées et vomissements,
état de choc, douleurs abdominales, diarrhées, fièvres,
et mort en quelques heures en raison d'atteintes du système nerveux
et du cœur.
5 - Les effets génétiques des radiations ionisantes
:
Les radiations ionisantes ont de nombreux effets sur l'ADN à
la fois par les radicaux libres qu'elles créent et par action
directe :
ruptures dans l'un ou les deux brins (qui peuvent conduire à des
réarrangements, délétions, perte de fragments de chromosome,
ou la mort de la cellule en l'absence de réparation).
altération ou perte de bases (mutations)
enchevêtrement de l'ADN avec lui-même ou avec des protéines
Il y a une relation entre la dose de rayonnement et le taux de mutations,
l'effet des radiations étant cumulatif.
6 - Les effets des UV :
Ils ne sont pas parmi les plus énergétiques et ne sont
pas ionisants, mais leurs longueurs d'onde sont absorbées préférentiellement
par des bases de l'ADN et par les acides aminés aromatiques des
protéines.
On distingue parmi les UV
:
les UV-C (180 - 290 nm) : les plus énergétiques. Ils son
létaux mais absorbés par la couche d'ozone.
les UV-B (290 - 320 nm) : ils peuvent être létaux. Ils constituent
le rayonnement mutagène de la lumière solaire.
les UV-A (320 - visible) : ils ont des effets délétères
parce qu'ils créent des radicaux oxygéne mais ils produisent
peu de dimères de la pyrimidine.
Les lampes à bronzer produisent des U.V.-A et des U.V.-B.
La plupart des lésions létales sont des dimères
entre bases pyrimidiques (
T-T
ou T-C)
dans l'ADN, résultat de l'établissement d'une liaison covalente
entre pyrimidines adjacentes sur un brin.
Ces dimères comme la majeurs partie des lésions d'origine
chimique, bloquent la transcription et la réplication. Elles sont
létales si elles ne sont pas réparées. Elles genérent
aussi des mutations et des réarrangements chromosomiques.
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