01 / 11 / 2005 - Les grottes de Pahano et Tapetupsa sur la côte ouest
Les grottes de Pahano et Tapetupsa sur la côte ouest
Lever vers 5h30. Nous avons encore quelques courses à faire, devons prendre de l’essence, puis nous retrouvons Olboï qui nous servira de guide, et sa femme. Nous avons prévus 3 à 4 jours sur la côté ouest, où nous combinerons repérage pour l’arbroglisseur et prospection des grottes. Si nous avons suffisamment de temps et d’essence, nous pousserons jusqu’à Hokoua pour voir les karsts du nord de l’île. Pour l’heure, nous nous rendons à Tasiriki où Timothy et son bateau (petite embarcation de fibres et moteur hors-bord 15 cv) doivent nous attendre. Ils sont là en effet, mais le moteur est en pièces détachées sur la plage. Ils nous attendaient le lendemain, mais nous assure qu’ils arriveront bien vite à le réparer. Et en effet, à 10h30, nous pouvons partir. La navigation jusqu’à Tasmaté nous prend 4 heures, entrecoupées par la visite de dauphins ou la pêche d’une carangue. Olboï ferre un dogfish, sorte de gros barracuda aux dents impressionnantes, mais il réussira à briser la ligne d’acier… Au village, Rufino présente le projet et prépare la venue de l’arbroglisseur. Je m’enquiers de grottes, mais il n’y en a pas dans le coin. Ils en connaissent par contre à Wasalea, notre prochaine étape. Nous reprenons la mer, non sans avoir acheter quelques hameçons pour poursuivre notre pêche. Avant d’arriver au village, nous distinguons nettement une petite falaise calcaire à proximité de la côte. Après discussion, il semblerait qu’il y ait en effet une petite grotte. David, un jeune du village, se propose de m’emmener. Nous arrivons après un kilomètre au sud du village à la falaise entrevue depuis le bateau, où s’ouvre un porche de 2,5 m sur 4 : c’est la grotte de Pahano, simple porche suivi d’une courte galerie d’une dizaine de mètres qui se développe parallèlement à la falaise. De retour au village, on nous parle d’autres grottes vers le nord. Bien que la nuit soit prête à tomber, nous nous y rendons en groupe. Au bout d’un kilomètre, nous atteignons une première falaise calcaire, sans grottes. Nous poursuivons encore sur un kilomètre environ et arrivons à deux grottes au pied d’une seconde falaise, les grottes de Tapetupsa. La première, à l’ouest, abrite une très importante colonie de chauves-souris, tant et si bien que je n’atteindrai même pas le fond de la cavité en raison de l’atmosphère suffocante. Elle développe 52 mètres. La seconde est plus petite, et ne fait que 15 mètres. Nous allons voir encore quelques petites cavités, dont l’une est habitée par un imposant crabe des cocotiers. Depuis quelques temps, sa capture est interdite par le gouvernement afin de régénérer les populations mises à mal par une collecte intensive. Nous rentrons au village, de nuit, en nous arrêtant à un ensemble de tumulus disposés de part et d’autre du chemin entre les deux falaises. Certains font plus d’1,5 mètres de haut, et au moins 6 mètres de diamètres. Les villageois ne savent pas de quoi il s’agit, mais connaissent une légende qui s’y rattache : ici, les « old men » ont fait un jour une grande fête, chacun apportant de la nourriture qu’ils entassaient en tas. Mais la fête était si grande qu’ils n’ont pas pu tout manger, et le reste de nourriture s’est transformé en pierre. Nous en rediscuterons un peu plus tard avec Bernard Viré, ethnologue à l’IRD de Nouméa : il pourrait s’agir selon lui de restes de monuments érigés lors de rites de passage de grade de chefs. Ces rites étaient l’occasion de grandes fêtes, et on rejoint là la légende. Nous dînons au village du poisson pêché par Rufino, et nous installons dans une case aménagée à notre intention.
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