Mise
à jour : 10/03/2005
Téléchargements
Conception
:
J.
Barrère
M.
Dupuis
J-C
Hervé |
Une approche
des phénomènes à l'origine des innovations
génétiques à
partir de l'exemple des globines
(Démarche pédagogique proposée
par : Jacques Barrère, Jean-Claude Hervé, Monique Dupuis)
Les
mutations sont à l'origine du polymorphisme génique
Prérequis :
-
structure de l'ADN
-
notions de gène et d'allèles
-
expression de l'information génétique,
code génétique
-
relations génotype/phénotype/environnement
Objectifs :
-
les différents types de mutations ponctuelles
et leurs conséquences phénotypiques
-
la notion de polymorphisme génique
Ressources
|
Activités
|
Résultats et conclusions
|
Séquences (pour Anagène)
-
betaglobinePro.edi
-
betaglobineADN.edi
Document : fréquence de l'allèle
HBS en Afrique |
Comparer les séquences nucléiques des différents
allèles de la globine bêta par rapport à l'allèle
bêta (que l'on considère comme allèle de référence),
de façon à identifier les différents types de mutations
ponctuelles.
Comparer les séquences protéiques et mettre en
évidence les conséquences des mutations sur le phénotype
moléculaire.
Prendre en compte les informations fournies par le document pour
discuter de la notion de polymorphisme. |
Résultats des comparaisons
Les mutations (substitution, addition, délétion d'un ou
plusieurs nucléotides) ont des conséquences variables sur
le phénotype moléculaire :
-
aucune modification de la séquence protéique (mutation muette)
-
modification ponctuelle de la séquence protéique (substitution),
avec ou sans conséquences sur les propriétés de la
protéine
-
modification importante de la séquence protéique (addition
ou délétion qui décale le cadre de lecture)
-
chaîne protéique plus courte (apparition précoce d'un
codon stop)
Le gène de la globine bêta ayant au moins deux allèles
de fréquence supérieure à 1%, on peut dire qu'il est
polymorphe. |
Un mécanisme
à l'origine de l'apparition de nouveaux gènes : la duplication
génique suivie de mutations
Prérequis :
-
structure d'une globine
-
notion de molécules homologues
-
signification évolutive de l'homologie moléculaire
-
principe d'établissement de parentés entre organismes à
partir de données moléculaires
Objectif : mettre en évidence l'apparition de nouveaux gènes
par duplication génique suivie de mutations
-
Découverte de la
notion de famille multigénique et de sa signification évolutive
-
Les mécanismes à
l'origine de l'apparition de nouveaux gènes de globine
-
Datation des duplications
géniques
-
Reconstitution de l'histoire de l'ensemble des gènes
de la famille des globines
1 - Découverte
de la notion de famille multigénique et de sa signification évolutive
NB : dans la démarche proposée ci-dessous, on n'utilise
que les données concernant 5 globines (les globines alpha 1, alpha
2, bêta, gammaA et delta - Fichiers globines-humaines).
La même démarche est possible à partir d'un plus
grand nombre de gènes de globines (les globines précédentes
+ espilon1, theta, zeta, myoglobine, gammaG) : utiliser alors les fichiers
toutes-globines-humaines)
Ressources
|
Activités
|
Résultats et conclusions
|
Documents :
Structure 3D d'une hémoglobine A humaine
(tétramère).
Les différentes globines produites par
l'homme
Comparaison des structures 3D de quelques unes
de ces globines (avec l'hème)
Localisation des gènes de ces globines
Séquences :
-
séquences protéiques globines humaines : bêta, alpha,
alpha2, delta, gamma
-
séquences des gènes codant pour ces globines
Utilisation du logiciel Anagène ou du logiciel Phylogène
(fichiers séquences en ".aln" pour utilisation avec Phylogène,
en ".edi" pour utilisation avec Anagène : globinesPro.edi; globinesADN.edi;
globines.aln )
|
Poser le problème à partir
de ces documents
Comparer les séquences protéiques des 5 globines,
et quantifier les différences
avec le logiciel Anagène: choisir un alignement avec
discontinuités ; on peut obtenir des informations sur la fenêtre
de comparaison en pointant le curseur devant la ligne traitement et en
demandant ces informations (sont alors fournis les % d'identités
entre les molécules) ; en changeant de ligne de référence,
on peut ainsi obtenir toutes les valeurs nécessaires au remplissage
d'une matrice des similitudes.
avec le logiciel Phylogène : on peut obtenir la matrice
des différences en cliquant sur Matrice
Faire de même avec les séquences nucléiques des gènes
correspondants
Exploiter les informations obtenues pour préciser les
parentés entre les molécules protéiques et entre
les gènes correspondants (un arbre de parenté traduira les
conclusions obtenues)
si l'on a travaillé avec Anagène, l'arbre est à
construire manuellement
si l'on travaille avec Phylogène, l'arbre peut être
obtenu directement en cliquant sur "arbre" |
Comment expliquer l'existence de plusieurs gènes
codant pour des protéines ayant une structure 3D très voisine
et le même rôle ?
On peut faire l'hypothèse d'une parenté entre ces gènes.
Les séquences protéiques des 5 globines considérées
sont très semblables (et même identiques pour alpha1 et alpha2),
ce qui fait que ces protéines sont homologues, et donc que les gènes
qui les codent sont aussi homologues.
Cette homologie permet donc de dire que toutes ces molécules
dérivent d'une même molécule ancestrale commune, donc
que tous ces gènes dérivent d'un même gène ancestral
commun.
On appelle famille multigénique un ensemble de gènes
homologues présents chez un même organisme.
Une comparaison plus précise permet d'évaluer le nombre
de différences (ou le nombre de similitudes) entre ces molécules
protéiques, ou nucléiques. Les résultats sont présentés
dans une matrice :
Les parentés entre ces gènes (ou entre ces protéines)
peuvent alors être précisées en appliquant le principe
suivant : plus il y a de similitudes et plus la parenté est grande.
(Arbre obtenu
avec le logiciel Phylogène) |
2 - Les mécanismes
à l'origine de l'apparition de nouveaux gènes de globine
Ressources
|
Activités
|
Résultats et conclusions
|
|
A partir de l'arbre obtenu précédemment,
proposer
des arguments en faveur d'un mécanisme de duplication génique
suivi de mutations indépendantes.
Donner une signification aux noeuds de l'arbre.
|
Cet arbre suggère l'existence d'un gène
ancestral unique, à partir duquel sont apparus successivement
au cours du temps d'autres gènes de globine.
Chaque noeud doit ainsi correspondre à l'apparition de deux gènes
à partir d'un seul.
Ce phénomène, qui consiste à obtenir deux gènes
identiques à partir d'un gène ancestral est la duplication
génique.
Les différences aujourd'hui constatées entre les gènes
des globine s'expliquent par l'apparition et la fixation de mutations différentes
dans les deux exemplaires du gène obtenus après duplication.
Ces mutations se font de façon aléatoire, donc indépendante,
pour chaque gène.
La famille des globines est donc issue de duplications et diversifications
de gènes. |
3 - Datation des duplications
géniques
Ressources
|
Activités
|
Résultats et conclusions
|
Document : les globines présentes
chez différents groupes de Vertébrés et les dates
d'apparition de quelques groupes de Vertébrés |
Mettre en relation les informations apportées
par les documents proposés avec l'arbre obtenu précédemment,
de façon à donner un cadre temporel à cette phylogénie,
et donc à dater approximativement les duplications géniques. |
Tous les Vertébrés, à l'exception
des Agnathes, ayant deux gènes de globine (alpha et bêta)
et les plus anciens gnathostomes (vertébrés à mâchoires)
étant datés d'environ 450 mA alors que les premiers Vertébrés
sont apparus il y a environ 550 mA, on en déduit que la première
duplication a dû avoir lieu entre ces deux dates.
En suivant un raisonnement similaire, on peut considérer que
la duplication à l'origine du gène delta date d'environ 40
mA.
|
4 - Reconstitution de l'histoire
de l'ensemble des gènes de la famille des globines
(Généralisation à l'ensemble
des globines)
Matrice des différences et
arbre obtenus avec le logiciel Phylogène
Le devenir
des innovations génétiques (maintien ou non de ces innovations
au sein des populations)
Prérequis
-
Les divers types d'innovations génétiques (mutations ponctuelles
et duplications)
-
Les différents niveaux de définition du phénotype
appliqués au phénotype drépanocytaire
-
Les notions d'homozygotie et d'hétérozygotie
-
Les bases de la phylogénie établie à partir de données
moléculaires
-
Les mutations apparaissent au hasard chez les individus et touchent de
façon aléatoire les gènes.
Objectifs
-
La notion de la notion de sélection
naturelle (avantage et désavantage sélectif)
-
Expansion des mutations neutres
(dérive génique)
1 - La notion de sélection
naturelle
Le maintien de ces innovations dans les populations dépend des
conséquences de ces mutations sur le phénotype et parfois
de facteurs de l'environnement.
Ressources
|
Activités
|
Résultats et conclusions
|
Documents :
Document : mortalité des individus d'une
population en fonction de leur génotype pour le gène de la
beta globine |
En prenant en compte les conséquences cliniques
de la drépanocytose,
proposer une explication au fait que
la fréquence de l'allèle HbS soit normalement très
faible dans les populations, par rapport à l'allèle HbA.
Comparer les deux cartes fournies de façon à poser
le problème du maintien à une fréquence élevée
de l'allèle HbS dans certaines populations et à dégager
la notion de sélection naturelle.
Exploiter le document fourni pour discuter de la notion de sélection
positive et de sélection négative et ainsi proposer une explication
au maintien à une fréquence assez élevée de
l'allèle HbS dans les populations soumises à un environnement
inpaludé. |
Les individus homozygotes HbS/HbS ont des chances de survie
limitées, et donc peu de chances de se reproduire et de transmettre
ces allèles. La transmission ne peut donc être assurée
que par les individus hétérozygotes, alors que l'allèle
HbA est transmis par les individus hétérozygotes et par les
homozygotes HbA/HbA
L'allèle HbS se maintient dans certaines populations africaines
et asiatiques à une fréquence élevée (alors
que sa fréquence devrait être normalement faible).
La comparaison des cartes fournies met en relation le maintien de cet
allèle à une fréquence assez élevée
(10 à 15 %) avec le fait que ces populations vivent dans des régions
où le paludisme sévit de façon importante à
l'état endémique.
On se retrouve donc devant le problème suivant : la fréquence
dans une population humaine d'un allèle (HbS), apparu par mutation
au hasard, est en corrélée avec un facteur de l'environnement,
la présence à l'état endémique du paludisme:
-
dans un environnement sans paludisme cette fréquence est faible
-
dans un environnement avec paludisme, cette fréquence est plus
élevée
On peut donc supposer que ce facteur de l'environnement a une influence
sur le maintien et la transmission de l'allèle HbS : on parle alors
de sélection naturelle.
On constate que la mortalité réelle des individus hétérozygotes
dans un environnement impaludé est nettement inférieure à
celle attendue. On parle de sélection positive.
Les individus hétérozygotes se trouvent donc favorisés
par rapport aux individus homozygotes A/A (les individus S/S ayant une
très forte mortalité), et ont donc une probabilité
plus grande de transmettre leurs allèles de génération
en génération, ce qui explique la fréquence plus élevée
de l'allèle S dans les populations vivant dans un environnement
impaludé, que dans celles vivant dans un environnement non impaludé. |
2 - Notion de mutations
neutres
Ressources
|
Activités
|
Résultats et conclusions
|
Séquences :
-
6-globines-beta-Vertebres.edi (six espèces seulement pour utilisation
avec le logiciel Anagène)
NB : toutes ces chaînes bêta font partie de molécules
d'hémoglobines ayant des capacités similaires à transporter
le dioxygène.
NB
Deux fichiers comportant un plus grand nombre
d'espèces de vertébrés sont également
disponibles :
- alpha-globines-Vertebres.edi
- beta-globines-Vertebres.edi
contenus dans le fichier globines-vertebres.zip |
Comparer les séquences de globine
bêta de différents vertébrés et repérer
des sites très variables et des sites conservés.
Proposer une explication à l'existence des sites conservés
et des sites très variables, en supposant que le taux d'apparition
des mutations est le même sur toute la molécule. |
Résultats des comparaisons avec Anagène
et localisation des sites sur la molécule 3D :
Les mutations apparaissent au hasard, avec à priori la même
fréquence tout au long de la molécule. On constate cependant
que certains sites sont particulièrement variables d'un taxon à
l'autre, alors que d'autres sites sont très identiques.
La localisation sur la molécule 3D montre que les sites conservés
sont en règle générale situés autour de
l'hème. On peut donc supposer qu'un changement dans la séquence
des acides aminés dans ces secteurs doit avoir des répercussions
sur la fixation de l'hème ou la structure spatiale de la molécule
dans cette région, et donc altérer la fonction de la globine.
Ainsi, les individus porteurs de ces mutations doivent être "désavantagés",
donc ces mutations se transmettent beaucoup moins ou pas du tout et finissent
par être éliminés.
En revanche, des changements d'acides aminés qui ne sont pas
importants pour le maintien de la structure spatiale de la globine ou la
fixation de l'hème n'ont pas d'effet sur la survie ou la reproduction
des individus qui les portent. Ils ne confèrent donc aucun avantage
sélectif. Et pourtant leur présence dans les populations
des espèces actuelles indique que ces mutations apparues à
différents moments de l'histoire des lignées, se sont répandues
dans les populations, et transmises aux espèces successives des
lignées. La conservation de ces mutations dites neutres est aléatoire
(mécanisme de la dérive génique, hors programme).
|
|