19 / 07 / 2005 - La genèse de Santo 2006
La genèse de Santo 2006
Voici quelques années que Josiane s'intéresse à la biospéléologie ramenant quelques « bêbêtes » de nos diverses expéditions à l'étranger (Chine, Bornéo, Java, Nlle Calédonie). A force, elle finit par avoir quelques contacts au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris où elle envoie une bonne partie de sa récolte. Lorsque Philippe Bouchet, du Muséum, organise l'expédition Santo 2006, elle est donc sur la liste des participants potentiels.
C'est en automne 2004 que Josiane est contactée par l'expédition SANTO 2006. Il s'agit d'envoyer plus de 100 chercheurs sur l'île de Santo, au Vanuatu, pour faire un inventaire le plus exhaustif possible de la faune et de la flore. Or une partie de cette île est calcaire et il faut donc intégrer un « module karst » à cette expédition bien qu'il n'existe ni inventaire ni même le moindre article décrivant d'éventuelles cavités sur l'île. Une pré-expédition pour localiser d'éventuels sites de recherche en biospéléologie s'impose. Josiane est pressentie pour y participer. Mais les dates fluctuent au cours des mois suivants et à défaut de réponse claire, nous décidons d'organiser une expédition à Bornéo avec Philippe Sénécal, Xavier Robert, Georges Robert et Christian Locatelli. Début avril, un appel téléphonique de Louis Deharveng nous indique que la pré expédition doit se faire en août, que nous sommes les seuls à être libres en cette époque et qu'il nous faut donner la réponse dans les heures qui viennent. Nous essayons vainement d'intégrer nos copains dans l'équipe mais le muséum est intransigeant : nous devons limiter le nombre de participants à deux pour éviter de débarquer en force et créer des problèmes relationnels sur place. Un expatrié, Rufino Pineda nous accueillera à Santo et nous servira de guide. Après une courte réflexion, nous acceptons l'offre et nous nous excusons auprès de nos copains qui passeront leur été en France. Un rapide dépouillement du BBS (Bulletin Bibliographique Spéléologique) me confirme que rien n'a été publié dans le milieu spéléo. Rufino nous indique cependant par mail que des spéléosplongeurs australiens ont exploré une cavité de près de 2 km de long. Il connaît lui-même un certain nombre de petites cavités. Enfin nous contactons Guilhem Maistre, un spéléo qui a passé quelques années sur l'île. Il nous confirme qu'il existe des grottes et des puits non descendus. Forts de ces quelques rares informations, nous préparons notre matériel. Nos bagages sont limités à 20 kg par personne et il nous faut donc faire léger : nous emmenons une trousse à spits (c'est déjà lourd), 100 m de corde en 8 mm et une quinzaine d'amarrages sans compter bien entendu le matériel de topographie et le matériel de récolte et de tri de Josiane (y compris une loupe binoculaire). Nous dépassons sensiblement la limite de poids autorisée.
C'est en automne 2004 que Josiane est contactée par l'expédition SANTO 2006. Il s'agit d'envoyer plus de 100 chercheurs sur l'île de Santo, au Vanuatu, pour faire un inventaire le plus exhaustif possible de la faune et de la flore. Or une partie de cette île est calcaire et il faut donc intégrer un « module karst » à cette expédition bien qu'il n'existe ni inventaire ni même le moindre article décrivant d'éventuelles cavités sur l'île. Une pré-expédition pour localiser d'éventuels sites de recherche en biospéléologie s'impose. Josiane est pressentie pour y participer. Mais les dates fluctuent au cours des mois suivants et à défaut de réponse claire, nous décidons d'organiser une expédition à Bornéo avec Philippe Sénécal, Xavier Robert, Georges Robert et Christian Locatelli. Début avril, un appel téléphonique de Louis Deharveng nous indique que la pré expédition doit se faire en août, que nous sommes les seuls à être libres en cette époque et qu'il nous faut donner la réponse dans les heures qui viennent. Nous essayons vainement d'intégrer nos copains dans l'équipe mais le muséum est intransigeant : nous devons limiter le nombre de participants à deux pour éviter de débarquer en force et créer des problèmes relationnels sur place. Un expatrié, Rufino Pineda nous accueillera à Santo et nous servira de guide. Après une courte réflexion, nous acceptons l'offre et nous nous excusons auprès de nos copains qui passeront leur été en France. Un rapide dépouillement du BBS (Bulletin Bibliographique Spéléologique) me confirme que rien n'a été publié dans le milieu spéléo. Rufino nous indique cependant par mail que des spéléosplongeurs australiens ont exploré une cavité de près de 2 km de long. Il connaît lui-même un certain nombre de petites cavités. Enfin nous contactons Guilhem Maistre, un spéléo qui a passé quelques années sur l'île. Il nous confirme qu'il existe des grottes et des puits non descendus. Forts de ces quelques rares informations, nous préparons notre matériel. Nos bagages sont limités à 20 kg par personne et il nous faut donc faire léger : nous emmenons une trousse à spits (c'est déjà lourd), 100 m de corde en 8 mm et une quinzaine d'amarrages sans compter bien entendu le matériel de topographie et le matériel de récolte et de tri de Josiane (y compris une loupe binoculaire). Nous dépassons sensiblement la limite de poids autorisée.
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20 / 07 / 2005 - Comment allons-nous prospecter Santo ?
Comment allons-nous prospecter Santo ?
La prospection est particulièrement difficile au Vanuatu. Impossible de faire une prospection autonome : la végétation exubérante ne permet pas de l’envisager. Le principe consiste donc à passer de village en village pour se renseigner sur l’existence d’une éventuelle grotte ou gouffre. Dans le cas positif, la cavité signalée est souvent minuscule et ce n’est que de temps en temps que l’objectif est intéressant. En règle générale les Ni-Vanuatu ne pénètrent pas dans les grottes. Au sud de Santo, les grottes servent cependant d’abri lors des cyclones à plusieurs villages. Dans les villages de Funafus et de Nambel, les habitants connaissent les grottes et les ont explorées. A Funafus, les jeunes du village descendent des puits de 10 ou 20 m en utilisant des lianes. Si les habitants semblent avoir une assez bonne connaissance des porches, ils n’ont pas beaucoup de raisons de s’intéresser aux petits puits, masqués par la végétation au fond de doline. Une des difficultés de la prospection tient à la culture du Vanuatu. Pour aller en un lieu quelconque, il faut nécessairement l’autorisation du chef du village, du propriétaire coutumier ainsi que du propriétaire du bail du terrain. La moindre visite d’une cavité dont l’emplacement est connu nécessite ainsi de longues tractations. Par ailleurs, lorsque les villageois nous signalent une cavité c’est souvent pour nous indiquer que le chemin n’existe plus et qu’ils ne se souviennent qu’assez vaguement de l’emplacement. La forêt primaire a laissé la place à une forêt secondaire souvent très dégradée et une liane envahissante recouvre le sol, les buissons et les arbres, noyant littéralement le paysage d’une enveloppe verte quasi continue. L’avancée se fait à la machette et il est illusoire de savoir ce qui existe à 20 m à gauche ou à droite du sentier ainsi taillé. A Port Olry, nous avons pu constater que les jeunes qui nous accompagnaient n’étaient jamais entrés dans des cavités qui ne développaient pourtant que 20 ou 30 m. Ils étaient fiers de nous accompagner et sont passés pour des héros le soir au village. Les 58 cavités et phénomènes karstiques que nous décrivons ci-dessous représentent le résultat de cinq semaines de tractations, de prospection et d’exploration. Force est de constater que la plupart des cavités qui nous ont été signalées se trouvent non loin d’une piste ou d’un sentier fraîchement taillé. La géologie laisse place à de nombreux réseaux possibles sans compter de nombreuses petites cavités mais il semble que la densité des entrées soit assez faible. Notons que les altitudes ont été relevées au GPS et les valeurs données dans le tableau sont donc très approximatives.
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21 / 07 / 2005 - Le départ
Le départ
Nous partons de chez nous, à pied jusqu'à la station de métro, chargés de 5 sacs totalisant 87 kg : c'est la première bonne suée du voyage. C'est avec bonheur que nous nous asseyons dans le train A Roissy, nous enregistrons sans problème nos bagages malgré le surpoids (55 kg en soute au lieu des 40 autorisés) et heureusement la compagnie Emirates n'est pas plus regardante pour nos deux bagages à main de 16 kg chacun.
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22 / 07 / 2005 - L'Avion
L'Avion
Journée avion avec succession de repas, mauvais films et somnolence. Changement d'avion à Dubai, escale technique à Singapour et nous voici déjà dimanche.
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23 / 07 / 2005 - Avion suite...
Avion suite...
Nous atterrissons à Brisbane au lever du jour. Après 3 h d'attente, nous reprenons un avion beaucoup plus petit qui nous amène à Port-Vila au Vanuatu. Enfin un dernier vol (avion à hélice) nous amène à Santo. Nous sortons de l'avion sous une averse tropicale. Rufino nous attend à l'aéroport. Cela fait 39 h que nous avons quitté notre appartement à Villeurbanne. Il est 16 h, heure locale. Nous nous forçons à veiller jusqu'à 21 h pour nous habituer au décalage horaire (9 heures sur la montre mais 11 h au soleil).
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24 / 07 / 2005 - Installation et premières cavités
Installation et premières cavités
Excellente nuit et réveil vers 8 h. Nous transformons une chambre de la maison en bureau et coin ordinateur. Vers 10 h 30 nous partons manger près du marché. Enfin à 11 h 30, nous prenons le bateau qui nous mène sur l'île voisine d'Aore (10 min de traversée). Nous marchons pendant une bonne demi-heure pour aller voir le chef, en principe propriétaire d'une grotte (grotte d'Autabelchiki). Le chef n'est pas là mais un homme de la maison nous mène à l'entrée de la cavité. Une forte odeur de chauves-souris émane du porche. Nous nous équipons sommairement en emmenant le matériel d'observation pour Josiane et topo pour moi. Un jeune Néo-zélandais nous rejoint pour nous dire que la grotte est sur son territoire et nous faire remarquer que nous n'avons pas d'autorisation. Tandis que Rufino discute avec lui, je fais quelques vagues visées pour un schéma à peu près crédible. Le sol grouille de blattes et les deux diverticules finaux abritent des centaines sinon des milliers de chauves-souris. Comme nous ne devons pas les affoler, nous ne fouillons pas le fond de la cavité. Nous aurons peut-être l'occasion de revenir. Nous revenons vers 15 h 30 près de l'embarcadère et repartons en bateau à 16 h 30. Je démarre le compte rendu de l'expédition. Visite en fin d'après-midi d'Olivier et Murielle avec leur bébé Aore.
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25 / 07 / 2005 - Problèmes d'autorisation
Problèmes d'autorisation
Visiblement nous avons digéré le décalage horaire et nous nous levons vers 7 h en pleine forme. Mais Rufino, qui est allé voir le gouverneur de l’île, nous annonce une mauvaise nouvelle : il nous faut absolument une autorisation pour continuer nos prospections. Bien entendu l’autorisation doit être donnée par les services de l’environnement qui se trouvent à Port-Vila. Au mieux, cela signifie que nous allons perdre au moins 2 ou 3 (sinon plus) journées… et au pire cela peut compromettre notre mission. En attendant, nous devons faire profil bas et nous n’irons pas visiter la « grotte du Chinois », comme initialement prévu. Nous passons la matinée dans la maison, Josiane en profitant pour terminer de trier ses récoltes d’hier. A midi, nous déjeunons dans le minuscule restaurant « chez Françoise ». Vers 16 h 30, Rufino nous dépose au bord de la rivière Sarakata à quelques kilomètres de l’embouchure avec son kayak monoplace auto vidant. Nous y montons à deux en étant presque en limite de flottabilité et démarrons la descente. Après un chavirage dans un minuscule rapide (l’eau est très bonne), nous arrivons en une heure à l’embouchure où Rufino nous attend avec le pick-up…
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26 / 07 / 2005 - L'attente
L'attente
Rufino envoie quelques mails pour essayer de résoudre nos problèmes. En attendant, nous passons la matinée à la maison. Josiane et moi faisons un tour en ville pour visiter quelques magasins. Nous déjeunons chez Rufino. Vers 15 h 30, Rufino va au golf. Nous profitons de la plage et de la mer juste à côté (kayak et apnée). Je fais quelques photos sous l’eau. En fin d’après-midi, arrivée de Michel Charleux, ancien coopérant à Santo et actuellement à Rurutu (Polynésie française). Il nous propose de faire des grillades. Dan, le voisin français de Rufino, est également invité. Nous faisons un petit feu devant le garage et cuisons quelques steaks sur une plaque. Un fruit de l’arbre à pain, cuit dans la braise, un peu de salade et une bonne bière complètent le repas.
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