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Description Cas 8

Par Naoum Salamé Dernière modification 01/02/2018 12:36

Cas 8

Homme. Présence d'un utérus

Description

Le phénotype de ce garçon est avant tout caractérisé par la présence d’organes dérivés des canaux de Muller embryonnaires : trompes de Fallope et utérus. Ces anomalies phénotypiques sont dues à la possession d’un allèle muté du gène qui code pour le récepteur à l’AMH, mutation qui fait que ces récepteurs sont non fonctionnels.


Référence

Autosomal recessive segregation of a truncating mutation of anti-Müllerien type II receptor in a family affected by the Persistent Müllerien Duct Syndrome contrasts with its dominant negative activity in vitro
Messika-Zeitoun L., Gouédard L., Belville C., Dutertre M., Lins L., Imbeaud S., Hugues I.A., Picard J-Y., Josso N., di Clemente N.
The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism,2001,86(9):4390-4397


Exploitation des données

  • Données phénotypiques et caryotype

La présence de testicules indique que la différenciation des gonades durant la vie fœtale s’est effectuée conformément au caryotype XY, donc que le gène Sry s’est exprimé normalement. Les organes génitaux externes de type masculin et la présence de canaux déférents indique que les testicules fœtaux ont sécrété normalement de la testostérone. Cela souligne l’absence d’anomalies au niveau des cellules de Leydig qui durant la période fœtale ont répondu à la stimulation par HCG en sécrétant de la testostérone. De même, les récepteurs à la testostérone des cellules cibles sont normalement fonctionnels.

L’anomalie phénotypique réside dans la présence de trompes de Faloppe entourant les testicules et d’un utérus. Les voies génitales féminines dérivant des canaux de Muller embryonnaires se sont donc développées. Or chez l’organisme masculin, durant la vie fœtale l’hormone AMH sécrétée par les cellules de Sertoli des testicules entraîne la dégénérescence des canaux de Muller. On peut donc faire les hypothèses suivantes ; les testicules fœtaux n’ont pas sécrété d’AMH ou l’AMH n’a pas agi par suite d’une anomalie des récepteurs à l’AMH des cellules des organes cibles mullériens.

Cette persistance de voies génitales féminines s’accompagne d’une anomalie dans la position des testicules qui ne sont  pas descendus dans les bourses.

Le fait que ce garçon agé de 10 ans à l’examen initial est devenu par la suite pubère indique que la commande hypothalamo-hypophysaire des testicules à la puberté a fonctionné normalement et donc qu’il n’y a pas d’anomalies à ce niveau.

  • Données biologiques

Les dosages hormonaux indiquent une concentration d’AMH normale pour un garçon de 10 ans. Les testicules durant la période fœtale ont dû sécréter normalement de L'AMH. Des deux hypothèses précédemment formulées, on est conduit à privilégier celle d’une anomalie des récepteurs à l’AMH.

La concentration de testostérone suite à la stimulation par HCG indique une bonne réponse des cellules de Leydig et explique que le développement pubertaire ait été  normal par la suite.

  • Données génétiques et moléculaires

La comparaison avec Anagène de la séquence codante de l’allèle du gène codant pour le récepteur à l’AMH chez le garçon, avec l’allèle de référence, confirme que l’allèle du garçon est muté. Il s’agit d’une délétion d’un nucléotide à adénine au codon 199. Cela entraîne un décalage du cadre de lecture avec une séquence modifiée de 9 acides aminés suivis d’un codon stop. Il en résulte que le récepteur est tronqué et non fonctionnel.