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Le diabète de type 1

Par Claire Casnin Dernière modification 11/07/2018 11:15
Quels facteurs déclencheurs ?

 

Le diabète de type 1 est dû à une destruction auto-immune des cellules insulino-sécrétrices, dites cellules β, situées dans les îlots de Langerhans.

Infiltration lymphocytaire des ilôts de Langerhans au cours du diabète.

Photo : Immunologie clinique, 1991, J. Brostoff, Ed DeBoeck Université

Sur cette image, les noyaux des Lymphocytes colorés en violet sont bien identifiables dans l'ilôt de Langerhans


L'hyperglycémie apparaît lorsqu’il ne reste plus que 10 à 20 % de cellules β fonctionnelles. Il a été démontré que le processus auto-immun a commencé plusieurs années en général 5 à 10 ans avant l’apparition des signes cliniques du diabète. Cette réaction auto-immune est amorcée par des « facteurs déclenchants » le plus souvent liés à l'environnement et/ou à une infection sur un terrain génétique favorable. Elle peut être dépistée avant l’apparition de l’hyperglycémie par des dosages sanguins d’auto-anticorps spécifiques. Ce dépistage précoce permet de mieux traiter la maladie en prévenant la destruction des ilots de Langerhans.

Les données immunologiques en lien avec la clinique:

Figure 1 : Les étapes de la maladie et l’apparition des auto-anticorps 
légendes :
Autoanticorps :  AAI : anti-insuline,  ICA : anti-ilots,  GAD : anti-glutamate acide décarboxylase
DID : diabète insulinodépendant

Les types d’auto-anticorps :

→ Les auto-anticorps anti-îlots (islet cell antibody : ICA) sont présents dans 90 % des cas au moment du diagnostic clinique

→ Les auto-anticorps anti-GAD 65 (glutamate acide décarboxylase) dirigés contre une enzyme exprimée au niveau pancréatique. Ils sont présents jusqu’à 10 ans avant le diagnostic du diabète.

→ Les auto-anticorps anti-insuline (AAI), retrouvés dans 30 à 60 % des cas au moment du diagnostic

→ Les anticorps anti-IA2 sont dirigés contre une phosphatase membranaire des cellules β.

Lorsque plus de 80 % des cellules β sont détruites, la glycémie augmente et les symptômes du diabète apparaissent.

Les données génétiques :

Des analyses génétiques réalisées sur les individus diabétiques ont permis d'identifier et donc de dépister plus tôt les sujets à haut risque. Bien qu'il s'agisse d'une pathologie complexe et multifactorielle, des marqueurs génétiques de type HLA DR impliqués dans le DT1 sont bien caractérisés :

Tableau 1 : haplotype et facteur d’augmentation du risque 

Légendes : DID diabète insulinodépendant, DR3 et DR4 haplotypes du CMH de cllasse II

 

Les haplotypes du CMH de classe II, B8-DR3-DQA1* 0501-DQB1*0201 ou DR4-DQA1*0301-DQB1* 0302 entrainent un risque plus fort de DT1.

Ces haplotypes sont assez fréquents chez les individus de type caucasien. Seules un petit nombre d'entre eux développeront la maladie.

Des haplotypes «protecteurs» ont également été identifiés (par exemple, DR2-DQA1*0102-DQB1* 0602), même si l'on observe, depuis plusieurs années, l'apparition de la maladie chez des sujets porteurs de ceux-ci, ce qui souligne une augmentation des facteurs environnementaux.

Les sujets DQB1*0302 ayant un acide aminé non chargé en position 57 de la chaîne β, sont prédisposés au diabète de type I. Inversement, les sujets ayant un acide aminé chargé à la même position sont résistants.

D’autres régions du génome sont aussi impliquées. Leur étude permettra peut-être d’améliorer le dépistage du risque génétique.

 

pour approfondir : https://www.revmed.ch/RMS/2003/RMS-2447/23193