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Qui vacciner avec le vaccin anti -HPV ?

Par jauzein — Dernière modification 29/09/2017 15:55
Vacciner contre l'infection à HPV: à quel âge? garçon ou fille? quelle population? Auteur: Guy Cuminatto, professeur de SVT, INRP

 

La problématique en 2004

Résumé d'après "Nature Reviews Microbiology volume 2 avril 2004":

En 2004, les vaccins étaient encore en phase d'étude mais les questions posées par l'article restent actuelles.

  • vacciner les hommes:

La vaccination des hommes contre une IST est tout à fait logique, mais dans ce cas précis, il n'est pas sùr que les sites d'infections soient les mêmes que ceux de la protection par les anticorps découlant de la vaccination.

  • vacciner les femmes sexuellement actives:

La vaccination des femmes sexuellement actives pourrait prévenir les infections à HPV chez celles qui n'ont pas encore été exposées aux génotypes inclus dans le vaccin. Mais il n'y aura pas d'action (régression) des dysplasies cervicales établies. [la protéine L1, qui est le déterminant antigénique des vaccins, n'est pas exprimée dans les cellules basales de l'épithélium infecté par le virus]. Cependant,on peut penser que cette vaccination pourrait réduire le risque de développement d'un cancer. les anticorps neutralisants pourraient prévenir la dissémination du virus, réduisant la probabilité de transmission à un nouveau partenaire sexuel.

  • vacciner les personnes non encore infectées:

Les infections à HPV sont des IST et surviennent généralement peu de temps après les premiers rapports sexuels: il faut donc vacciner les préadolescentes avant le premier rapport sexuel.Or, il n'existe actuellement aucune intervention de santé publique qui motiverait 3 visites en 6 mois, ce qui rend difficile la mise en place d'un tel programme de vaccination, à moins de l'inclure dans le programme de vaccination des nourrissons, ce qui porterait l'étude du suivi sur 15, voire 20 ans plus tard.

On peut se demander si les parents accepteront de vacciner leur fille de onze, à un si jeune âge, contre une IST, une maladie "honteuse", car les liens entre HPV et cancer du col sont trop peu connus du grand public. Il faut arriver à convaincre du lien entre une IST et un risque de cancer.

Il faut bien connaître le comportement sexuel des adolescents, mettre en place une information coordonnée sur les IST et les cancers, pour que la vaccination ne fasse pas disparaître la crainte de la contamination, d'autant plus que les résultats ne seront quantifiables que plusieurs années plus tard.

  • ne pas cesser le dépistage

Le dépistage est basé sur l'examen cytologiques des cellules cervicales (test de Papanicolaou). Aux USA, grâce au dépistage, l'incidence du cancer du col a diminué de 80%.

Puisque , au moins 25% des cancers sont dus à des génotypes autres que ceux ciblés par les vaccins, l'utilisation de ces vaccins, même efficaces à 100%, se révèlerait moins efficaces que le dépistages par frottis.

On peut craindre que la généralisation de la vaccination contre le cancer du col n'engendre une moins bonne observance des programmes de dépistage; le test de dépistage peut être vécu comme génant ou déplaisant. Paradoxalement, le vaccin anti HPV pourrait entrainer une augmentation d'autres cancers vulvaires ou périanaux. De manière plus générale, l'examen de dépistage est souvent une occasion de contrôler la santé des femmes.

  • la vaccination dans les pays en voie de développement:

Le cancer du col reprèsente la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes dans de nombreux pays en voie de développement où il n'existe pas de programme de dépistage organisé, un vaccin efficace sera le bienvenu.

 

En 2007, où en sommes-nous ?

 

Extrait de l'avis du comité technique des vaccinations et du conseil supérieur d'hygiène publique de france en date du 9 mars 2007, relatif à la vaccination contre les papillomavirus humains 6, 11, 16 et 18:

Considérant.....que l'efficacité du Gardasil est de l'ordre de 95%...

Considérant que le pourcentage de femmes n'ayant pas eu de frottis en 6 ans était en france de 34% en 2000 avec des disparités régionales...

Le comité Technique des vaccinations et le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France

Rappellent leur recommandation d'organiser le dépistage...d'effectuer une campagne de communication sur le dépistage...

Recommandent...la vaccination des jeunes filles de 14 ans...que le vaccin soit également proposé aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n'auraient pas eu de rapport sexuel ou au plus tard dans l'année suivant le début de la vie sexuelle, proposition qui pourrait être faite à l’occasion d’une primo-prescription de contraception, d'un recours à une pilule du lendemain, d'une consultation pour tout autre motif ...

Recommandent qu'il soit expliqué par le médecin, et avant la vaccination, la nécessité et les modalités du dépistage...qu'il soit fait ogligation aux firmes produisant le vaccin...de mentionner l'absence d'efficacité et de prévention d'environ 30% des cancers...

Rappellent...l'intérêt du préservatif dans la prévention des autres IST...