Enseigner l'évolution : objectifs du colloque
Enseigner les sciences de la nature implique de pouvoir enseigner n’importe quelle théorie scientifique et les faits attenants : théorie chromosomique de l’hérédité, théorie cellulaire, théorie de la dérive des continents... même si ces théories aujourd’hui sont hautement corroborées. Pourtant, enseigner la théorie de l’évolution semble susciter plus de difficultés. Comme d’autres théories, elle se nourrit de faits expérimentables et expérimentés. Comme d’autres, ses manifestations les plus probantes échappent la plupart du temps à nos sens humains. Comme pour d’autres théories, celle de l’évolution est à la fois une théorie très cohérente et une multitude de faits d’évolution.
Alors, pourquoi sa réception par le public semble-t-elle plus difficile ? En partie parce que la théorie de l’évolution est la façon dont les sciences répondent aux questions relatives à l’origine des espèces, de l’espèce humaine, de ses sociétés. À l’extérieur des sciences, d’autres modes de production d’affirmations sur le monde occupaient déjà ce terrain et s’opposent aux résultats des sciences.
Ce colloque, tourné à la fois vers la philosophie et les sciences naturelles, examinera les modalités d’articulation entre ces modes de production. À travers des ateliers, il pointera les difficultés d’enseigner ce qu’est une théorie scientifique, montrera quelques obstacles, rappellera à quel point le fait évolutif est essentiel à la médecine, à l’agronomie, au développement durable, à l’avenir de l’humanité. Enseigner l’évolution, c’est enseigner la dynamique même du vivant. C’est aussi préparer des citoyens responsables.
Pour favoriser une convergence entre les sciences de la vie, l’écologie-biologie et la philosophie, ce colloque est destiné aux inspecteurs territoriaux, aux professeurs formateurs, aux professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles, pour chacune de ces disciplines, et aux partenaires du monde de l’éducation.