Importance d'un facteur d'environnement, l'alimentation des larves
Documents : La nutrition des larves
L'ouvrière et la reine sont toutes les deux des femelles, ont le même caryotype et on ne connaît pas de gêne présentant un polymorphisme en rapport avec cette différenciation phénotypique. Depuis longtemps, on a supposé que c'était la différence d’apport alimentaire aux larves qui orientait le développement suivant une des deux voies phénotypiques. L’apport de gelée royale en abondance au-delà de 3 jours orienterait le développement vers le phénotype de reine.
L’expérience relatée dans ces documents qui repose sur un apport variable en durée de gelée royale à des larves élevées au laboratoire à partir de l’âge de trois jours, permet de tester cette hypothèse. On constate que les larves nourries de gelée royale pendant 3 jours seulement (dans la ruche) deviennent à 55% des ouvrières, à 25% des intercastes et à 20% des reines. Celles ayant reçu pendant deux jours supplémentaires de la gelée royale deviennent toutes des reines. Les proportions des trois types de phénotype sont intermédiaires pour un apport supplémentaire de gelée royale pendant un jour seulement. Les différences sont significatives et confirment l’importance de la gelée royale dans l’évolution phénotypique de la larve vers un phénotype de reine.
Les intercastes ont un phénotype intermédiaire entre celui des ouvrières et des reines comme l’illustre le nombre d’ovarioles dans leurs ovaires ; Le fait que certaines larves n’ayant reçu de la gelée royale que pendant les 3 premiers jours de vie dans la ruche deviennent des reines et l’existence d’intercastes, soulignent que l’orientation phénotypique n’est pas brutale mais s’effectue progressivement au cours d’une période critique vers le 3ème 4ème jour et admet une certaine variabilité.