Evidence Based Medicine :
La médecine basée sur des faits prouvés
Ecrit par Françoise Jauzein, INRP, octobre 2005
Sources
EBM Journal à http://www.ebm-journal.presse.fr
"Nous avons deux options: soit un traitement basé sur des faits prouvés, soit une alternative excitante mais risquée" Ragnar Levi et Christina Alvner |
L'origine du terme et du concept
Le terme d'Evidence-Based Medicine (EBM) a été defini au cours des années 1980, au Canada, à l'école de médecine Mc Master à Hamilton (près de Toronto, Ontario).
Les universaitaires de cette école étaient alors en train de mettre en oeuvre une réforme pédagogique organisée autour de 3 concepts principaux
- auto-apprentissage par petits groupes d'étudiants suivi par un tuteur
- orientation de l'apprentissage vers la résolution de problèmes (cliniques)
- Evidence-Based Medicine comme origine du savoir
Ce concept nouveau de "médecine fondée sur des faits démontrés" fut précisé dans une publication d'un certain EBM Working Group (renfermant un français), paru dans le JAMA en 1992. Cet article princeps affirmait que l'EBM pouvait s'appliquer non seulement à l'apprentissage mais aussi à la pratique de la médecine.
L'EBM se définit comme "l'utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient".
La finalité de cette médecine est d'essayer de transformer les pratiques subjectives en une médecine "rationnelle" afin de mieux soigner les malades. On considère que les médecins ont en moyenne huit décisions cliniques importantes à prendre par jour, pour lesquelles le besoin de repères fiables est nécessaire.
Le prix à payer est celui d'études épidémiologiques de haut niveau de preuves (comme des essais cliniques multicentriques randomisés sur des nombres élévés de patients représentatifs de la pratique quotidienne des médecins).
Des données de la recherche à l'amélioration de la pratique clinique
Le problème de l'actualisation des connaissances
Si les plus enthousiastes des médecins hospitalo-universitaires déclarent consacrer environ deux heures par jour à la lecture de revues spécialisées, il a été calculé qu'un médecin généraliste qui souhaiterait se tenir au courant des évolutions de sa discipline devrait assimiler environ une vingtaine d'articles originaux par jour......
La necessité de synthèses
L'exemple des traitements hormonaux de substitution
Exemple de synthèse préliminaire à la mise en place d'un guide de bonne conduite
En France, le rapport d'orientation du 11 mai 2004 a été réalisé conjointement par l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) et l'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), à la demande de la Direction Générale de la Santé, avec le soutien de l'Institut National de la Santé et de l'INSERM.
Il concerne "les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause".
On y trouve les résultats d'études épidémiologiques disponibles en 2004, sur l'effet des THS, et plus particulièrement sur certains cancers.
La présentation de ces résultats de manière "brute" permet d'identifier les problèmes auxquels sont confrontés les spécialistes lorsqu'ils doivent tirer des conclusions à partir de ces données et les méthodes qu'ils utilisent, notamment un critère : le niveau de preuve que l'on peut attribuer à chaque étude.
Exemple de cicrculaire d'information de médecins et pharmaciens
- Circulaire n° 435 de la Direction générale de la protection de la santé publique de Belgique, relative aux "Données récentes au sujet du traitement hormonal substitutif".