Eclairages scientifiques sur le calcul de l'empreinte écologique
Définitions
la notion d'empreinte écologique a été définie pour la première fois par Mathis Wackernagel (photo ci-dessous) en 1994.
Elle permet d'évaluer la pression qu'exerce l'homme sur la nature, et plus précisémment la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources mais aussi à ses besoins d'absorption des déchets.
On peut définir la biocapacité (ou capacité biologique) comme la capacité de production biologique utilisable totale d’une surface biologiquement productive (= une surface de terre ou de mer qui a une activité photosynthétique et de production de biomasse importante)
Méthode de calcul
- Pour réaliser ce calcul, différents sites vous proposent des questionnaires:
http://acces.inrp.fr/eedd/climat/dossiers/FootPrint%20soft
- Dans tous les cas, on mesure la consommation de ressources du sujet, ainsi que les déchets émis lors de 4 activités principales: alimentation, transport, logements et services-biens de consommation
- Il faut ensuite identifier les surfaces que nécessitent la production des ressources consommées et l'assimilation des déchets produits:
- les terres arables (surfaces cultivées),
- les paturages (viande),
- les forêts (bois des charpentes),
- l'espace marin (poissons),
- le sol "dégradé" par ces activités (emprise des bâtiments d'habitation, des usines des bureaux)
- le sol dit "énergétique" correspondant aux consommations d'énergies fossiles (carburants, maintien de la chaine du froid, chauffage de bureaux...)
- voici une proposition de calcul:
cette distance correspond par an à
5 x 2 x 5 x 47 = 2350 km par an (en imaginant que cet individu se rend 5 jours par semaine et 47 semaines par an sur son lieu de travail)
cet individu possède une voiture émettant dans l'atmosphère 138 g CO2 par km
il émet donc par an pour son transport domicile-travail:
138 x 2350 = 324 300 g de CO2 par an
La forêt française se répartit sur 15 millions d'hectares (en France métropolitaine) et produit 103 millions de m3 par an (données récoltées sur le site de l'inventaire forestier national http://www.ifn.fr/spip/)
soit une productivité de 6,9 m3/ha/an
on estime que la production d'1 m3 de bois permet la fixation d'1 tonne de CO2: en France la fôret sequestre donc 6,9 tonnes de CO2 par hectare et par an
Pour fixer le CO2 émis par cet individu en uen année, il faudra donc une surface de
0,3243/6,9=0,047 hectare = 470 m2
Ainsi en prennant son vélo, cet individu réduit son empreinte écologique de :470 m2
RQ:pour identifier le taux d'émission de votre voiture et sa consommation: vous pouvez vous réferer aux données du constructeur ou bien aller sur le site de l'ADEME:
http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=13712&m=3&catid=16174
le tableau ci-dessous présente des gestes simples qui peuvent réduire l'empreinte écologique:
exemple d'action gain d'empreinte correspondant remplacer 5 ampoules classiques par des ampoules fluo-compactes économisant l'énergie 100 m2 par an augmenter de 50% la part d'alimentation qui est produite localement 300 m2 par an remplacer 5 heures de voyage en avion par le même trajet en train ou en car 1000 m2 par an passer 3 minutes de moins sous la douche par jour 400 m2 par an fermer le robinet en se brossant les dents 100 m2 par an une fois par semaine, remplacer la viande du repas par un substitut végétarien (steak de soja par exemple) 1000 m2 par an 4 fois par mois, sécher son linge sur une corde au lieu d'utiliser un sèche-linge électrique 100 m2 par an augmenter de 50% la proportion de nourriture que je consomme qui n'est ni emballée, ni traitée industriellement. 500 m2 par an soit un total de: 0,4 hectare par an
l'évolution de l'empreinte écologique dans le monde
- le graphique ci-dessous présente l'évolution de l'empreinte écologique de 1961 à 1999.
L’empreinte a augmenté de 80% entre 1961 et 1999 pour atteindre un niveau de
20% supérieur à la capacité biologique de la Terre en 1999
Cette mesure est exprimée en nombre de planètes, chaque planète représentant la capacité biologique productive totale de la Terre en une année.
On peut observer que l'on a dépacé les capacités productives de la Terre au milieu des années 1980
- Actuellement les surfaces productives globales équivalent à 11,4 milliards d'hectares.
La population mondiale est évaluée en décembre 2005 à 6,5 milliards d'individus.
Chaque habitant de la planète dispose donc de 1,7 hectare de terres productives
le fichier suivant contient des données utilisables en classe (fichier excel) sur les valeurs de l'empreinte écologique et de la biocapacité en 2003 de divers pays:
- Le graphique ci dessous présente deux modélisations de l'évolution future de l'empreinte écologique mondiale selon trois scénarios :
-un scénario appelé "business as usual" selon lequel aucune modification du mode de vie mondal ne changera (on laisse les choses aller sans intervenir)
-un scenario de développement durable appelé slow shift correspondant à une modération lente de la consommation mondiale
-un scenario de développement durable appelé "rapid reduction" correspondant à une modération rapide de la consommation mondiale
Les limites de l'empreinte écologique
Le graphique suivant présente l'évolution du rapport IDH/ empreinte écologique de divers pays entre 1975 et 2003:
l'empreinte écologique telle qu'elle est calculée aujourd'hui estime mal l'impact de l'agriculture intensive sur les ressources en eau, ainsi que les risques industriels et technologiques, mais aussi naturels.
Proposition d'utilisation pédagogique
En classe de seconde (SES): proposition de TD
En classe de Première ES ou L dans la partie sur l'alimentation (SVT): Évaluation des productions alimentaires
En terminale spécialité SVT (une proposition d'activité)
http://acces.inrp.fr/eedd/climat/dossiers/empreinte_eco/TSspecialite-empreinte-ecologique/view
Bibliographie:
le calcul de l'empreinte écologique du Grand Lyon
le calcul de l'empreinte écologique de l'Ile de France (mai 2005)
le rapport Planète vivante du WWF france 2002
http://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique
le rapport planète vivante 2006 (en anglais)
des informations beaucoup plus précises sur ce site américain, avec notamment un fichier EXCEL donnant les relations entre la consommation, le mode de vie et la surface productivre nécessaire
http://www.rprogress.org/newprojects/ecolFoot/faq/index.shtml#accuracy1